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Archéologie du display (1200-1500)
Titre du projet
Archéologie du display (1200-1500)
Description
Dans le Grove Dictionary of Art, l’entrée « display of art » situe ce thème en rapport avec l’histoire des collections et des musées. L’auteur de la notice, Christopher Rowell, débute avec les collections réunies pendant l’Antiquité et s’achève par l’agencement des musées au 20e siècle. Ce qui manque toutefois à cette histoire esquissée à grands traits sur la longue durée, c’est la période médiévale, sans que cette omission ne soit expressément justifiée. La visée de notre projet est de montrer que, contrairement aux idées reçues, les questions de display revêtent une vraie pertinence au cours du Moyen Age.
Qu’entendons-nous par display ou dispositif au Moyen Age? Telle sera la première question que nous tenterons d’élucider d’une part en poursuivant l’enquête lexicale déjà entamée par le requérant, et d’autre part en étudiant une classe précise d’objets, les reliquaires. Nous nous intéresserons plus précisément aux reliquaires réalisés au cours de la période allant du début du 13e siècle à la fin du 15e siècle, car nous faisons l’hypothèse d’un changement de paradigme avec la période qui précède. Il nous semble en effet que ce sont désormais les qualités propres au desploi de ces objets – et non plus leur matérialité – qui se chargent de rendre présent ici-bas l’invisible (ou le sacré). Nous envisagerons le phénomène du display à deux niveaux distincts : celui de l’objet individuel, et celui des ensembles d’objets. Le corpus des reliquaires médiévaux étant particulièrement vaste, nous en privilégierons deux, les bras-reliquaires et les armoires-reliquaires, qui nous paraissent pouvoir illustrer les diverses stratégies du display médiéval.
Parmi celles-ci, nous examinerons en premier lieu les questions liées à la mise en scène de la visibilité des objets ou des ensembles d’objets, à travers l’usage de dispositifs d’exposition divers, tels que le voile, la grille, les serrures, les portes, les bases (socles) ou encore les effets de lumière. Seront également étudiés les effets de mise en ordre comme l’enchâssement ou la compartimentation, la double dimension optique et haptique de la plupart de ces dispositifs, ainsi que la dimension historique des reliquaires à travers leur étude matérielle (question du remploi, des transformations, de l’amplification de l’objet par accumulation d’éléments matériels). Ce dernier point constitue un aspect original de notre approche, qui vise à comprendre la dynamique des objets dans leurs multiples usages, notamment rituels, sur un temps long.
Qu’entendons-nous par display ou dispositif au Moyen Age? Telle sera la première question que nous tenterons d’élucider d’une part en poursuivant l’enquête lexicale déjà entamée par le requérant, et d’autre part en étudiant une classe précise d’objets, les reliquaires. Nous nous intéresserons plus précisément aux reliquaires réalisés au cours de la période allant du début du 13e siècle à la fin du 15e siècle, car nous faisons l’hypothèse d’un changement de paradigme avec la période qui précède. Il nous semble en effet que ce sont désormais les qualités propres au desploi de ces objets – et non plus leur matérialité – qui se chargent de rendre présent ici-bas l’invisible (ou le sacré). Nous envisagerons le phénomène du display à deux niveaux distincts : celui de l’objet individuel, et celui des ensembles d’objets. Le corpus des reliquaires médiévaux étant particulièrement vaste, nous en privilégierons deux, les bras-reliquaires et les armoires-reliquaires, qui nous paraissent pouvoir illustrer les diverses stratégies du display médiéval.
Parmi celles-ci, nous examinerons en premier lieu les questions liées à la mise en scène de la visibilité des objets ou des ensembles d’objets, à travers l’usage de dispositifs d’exposition divers, tels que le voile, la grille, les serrures, les portes, les bases (socles) ou encore les effets de lumière. Seront également étudiés les effets de mise en ordre comme l’enchâssement ou la compartimentation, la double dimension optique et haptique de la plupart de ces dispositifs, ainsi que la dimension historique des reliquaires à travers leur étude matérielle (question du remploi, des transformations, de l’amplification de l’objet par accumulation d’éléments matériels). Ce dernier point constitue un aspect original de notre approche, qui vise à comprendre la dynamique des objets dans leurs multiples usages, notamment rituels, sur un temps long.
Chercheur principal
Statut
Ongoing
Date de début
1 Janvier 2018
Date de fin
31 Janvier 2022
Organisations
Identifiant interne
46662
1 Résultats
Voici les éléments 1 - 1 sur 1
- PublicationAccès libreExposer à l 'autel: conversion des matières, conversion des regards(2022-12-1)L’autel représente le centre de la sacralité ecclésiale. Comme point focal spatial, liturgique et symbolique, il est un lieu complexe, à la fois celui de la conversion des espèces eucharistiques et celui de la vénération des reliques. Il apparaît dès lors comme l’un des points de contact essentiels de l’humain, du matériel, du charnel, avec le sacré et la divinité. Considérons-le comme le lieu de la présence et celui de la présentation. Dans les pages suivantes, j’aborde la question de l’autel comme lieu de présentation (ou d’exposition), ce qui me permettra de développer une réflexion sur la notion de display (ou desploi) au Moyen âge. Ce faisant, je constaterai que la création de dispositifs de cadrage au cours des XIIe et XIIIe siècles – barrières de choeur et reliquaires, quelle que soit leur complexité formelle et y compris lorsqu’ils sont ajourés ou transparents – participe du phénomène d’éloignement des laïcs du ou des lieux où se négocie la présence sacrée. Cet éloignement se fait à l’avantage des médiateurs du sacré pour lesquels, c’est l’hypothèse défendue, ces dispositifs sont destinés.