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Gnaedinger, Luca
RĂ©sultat de la recherche
Pour qui sont faites les prisons ?
2024-10, Gnaedinger, Luca
Oscillant aux alentours de 75 détenu·e·s pour 100'000 habitant·e·s, le taux d’incarcération suisse est relativement bas en comparaison internationale. La part de la population suisse qui fera l’expérience de l’enfermement au cours de sa vie diminue tendanciellement depuis plus d’un siècle et est actuellement de l’ordre de 1 %. Néanmoins, il est deux groupes sociaux qui sont fortement surreprésentés parmi les détenu·e·s et qui apparaissent donc comme particulièrement visés par les institutions pénales : les personnes socio-économiquement précarisées, issues des classes les plus pauvres de la société, et les immigré·e·s dit·e·s « indésirables », illégalisé·e·s par l’absence d’un permis de séjour.
Le paradoxe suisse : entre mansuétude pénale et criminalisation de l’immigration
2024-10, Gnaedinger, Luca
Au début des années 1980, les étranger·ère·s représentaient 30% des personnes détenues en Suisse. En 2020, ils et elles représentent plus de 70% d’entre elles. En 40 ans, le ratio entre nationaux·ales et étranger·ère·s dans les prisons suisses s’est littéralement inversé. À travers une analyse statistique des données pénales, cet article discute les causes de ce basculement et montre l’impact significatif de la criminalisation de l’immigration dite « indésirable » sur la composition de la population carcérale. Les résultats soutiennent l’idée que le contrôle de l’immigration est devenu l’une des fonctions majeures des prisons suisses et soulignent l’implicite racial qui sous-tend une telle politique de « crimmigration ».