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    Radiologies camerounaises : approche anthropotechnologique du travail dans deux services dā€™imagerie mĆ©dicale au Cameroun
    (2014-09-16)
    Mabillard, Nicolas
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    Ce mĆ©moire de Master en anthropotechnologie soutenu Ć  lā€™Institut dā€™ethnologie de lā€™UniversitĆ© de NeuchĆ¢tel rĆ©sulte dā€™un travail de terrain de six mois passĆ©s Ć  BangangtĆ© et Ć  YaoundĆ© au Cameroun. Il se base sur lā€™observation directe du travail dā€™Ć©quipes de technicien-nes en imagerie mĆ©dicale dans deux hĆ“pitaux. Les deux structures mĆ©dicales ont Ć©tĆ© choisies pour leur capacitĆ© Ć  reprĆ©senter un Ć©ventail pertinent de maniĆØres de travailler dans le pays. Il ressort de lā€™analyse des donnĆ©es tirĆ©es de lā€™enquĆŖte de terrain que lā€™efficacitĆ© radiographique dans ces deux structures hospitaliĆØres passe par cinq paliers de traduction, au sens de Callon, particuliĆØrement importants et composant le travail minimal de tout-e technicien-ne. Les cinq Ć©tapes ā€“ patient Ć  accueillir, patient Ć  positionner, patient Ć  radiographier, dĆ©veloppement du clichĆ© et patient-Ć©lĆ©ment du ratio mensuel entre films utilisĆ©s et films nĆ©cessaires ā€“ sont parcourues dā€™un faisceau de coping strategies mises en œuvre par expĆ©rience de lā€™environnement de travail. Certaines de ces astuces sont obligatoires et font tacitement partie de ce que le poste requiert des utilisateurs/trices, elles permettent aux services dā€™imagerie mĆ©dicale observĆ©s de se maintenir en marche. Dā€™autres viennent se greffer sur les pratiques usuelles et accĆ©lĆ©rer la vitesse de travail. En dehors de lā€™hĆ“pital, les clichĆ©s radiographiques trouvent une utilitĆ© chez des tradipraticiens, des mbembela : certains se spĆ©cialisent dans le traitement des fractures. Ces praticiens initiĆ©s Ć  leur savoir font partie du marchĆ© thĆ©rapeutique camerounais dans lequel les malades doivent trouver un chemin Ć  lā€™aide de leurs proches, des connaissances familiales ou de voisinage et de leurs reprĆ©sentations de la mĆ©decine conventionnelle. Ils et elles ne se limitent pas Ć  lā€™hĆ“pital sur leur parcours thĆ©rapeutique et placent plusieurs plans en concurrence selon leurs besoins et leurs possibilitĆ©s dā€™action.
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    Les bĆ¢tisseurs de l'impermanence: de la terre ocre aux parois de bambou : articulation des savoir-faire autour de l'Ć©laboration d'une maison temporaire en RDP Lao
    (2014)
    Jousset, Amanda
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    L'habitation en Asie du Sud-Est, de par la variĆ©tĆ© de ses bĆ¢timents, a Ć©tĆ© Ć©tudiĆ©e par de nombreux chercheurs et chercheuses. Toutefois, souvent, l'habitation est Ć©tudiĆ©e sous un angle qui considĆØre cet artefact comme Ć©tant le produit de savoir-faire et d'un mode de pensĆ©e traditionnels. Or, les savoir-faire sont plus que des actes issus de la tradition et voir un artefact tel que la maison comme Ć©tant le produit uniquement de savoir-faire qui ont Ć©tĆ© transmis d'une gĆ©nĆ©ration Ć  l'autre ne suffit pas Ć  comprendre la complexitĆ© de la chaĆ®ne opĆ©ratoire et la maniĆØre dont elle se met en place Ć©tape par Ć©tape. En effet, cette chaĆ®ne opĆ©ratoire est une articulation non seulement de plusieurs savoir- faire autour d'une action collective, mais aussi de toutes les relations sociales et autres influences qui dĆ©passent le cadre de l'action et du village. Comment alors parler des savoir-faire ? Comment des gestes qui semblent hĆ©rĆ©ditaires et particuliers Ć  un groupe peuvent-ils se transmettre ? En voulant montrer comment l'allure soi-disant traditionnelle des habitations lao n'est en fait qu'un aspect rĆ©duit de la maison, cet article veut montrer comment les dynamiques sociales, les influences Ć©conomiques et le cadre politique des derniĆØres annĆ©es participent Ć  donner Ć  la maison la forme et la fonction qu'elle peut avoir aujourd'hui, notamment par l'accĆØs Ć  diffĆ©rents marchĆ©s et par un accĆØs rĆ©glementĆ© Ć  la terre. Pour ce faire, je me penche ici sur le savoir-faire en le considĆ©rant comme un lien entre l'individu et l'environnement qui l'entoure, lui permettant ainsi d'y agir en maĆ®trisant les mouvements de son corps et en orientant les perceptions que peuvent recevoir ses sens. Au lieu d'incorporer une connaissance, l'acteur en comprend la finesse et la complexitĆ© suivant sa propre expĆ©rience du monde et les savoirs qu'il en a retirĆ©s, comprend les logiques des gestes d'abord par la maĆ®trise de son propre corps. Il est alors guidĆ© par des tuteurs plus expĆ©rimentĆ©s. En outre, la construction de la maison est un moment particulier, car elle demande la rĆ©union de plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, qui doivent alors s'organiser pour pouvoir rĆ©aliser une action, en faisant notamment appel Ć  des rĆ©seaux d'entraide qui existent parmi la population villageoise. Ce travail, en se penchant sur l'Ć©laboration d'une maison temporaire qui doit ĆŖtre construite rapidement vise Ć  mettre en Ć©vidence une des faces de la complexitĆ© de la transmission de savoir-faire dans un processus non pas passif et rĆ©pĆ©titif, mais bel et bien actif et crĆ©atif.
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    Forgerons de la rƩgion de Korhogo (CƓte d'Ivoire): essai en anthropologie des techniques
    (2012)
    Duc, Philippe,
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    Le milieu de la forge connaĆ®t actuellement de grands changements dans les campagnes du nord de la CĆ“te dā€™Ivoire. Ceci est dĆ» Ć  lā€™arrivĆ©e de nouvelles techniques de forges, mais aussi au fer de rĆ©cupĆ©ration qui est utilisĆ© comme matiĆØre premiĆØre par les forgerons. Ce fer, issu de rebuts de diffĆ©rentes industries, a remplacĆ© celui issu de la mĆ©tallurgie ancienne du fer pratiquĆ©e encore par quelques forgerons-mĆ©tallurgistes Ć  la fin du XXĆØme siĆØcle. Si la matiĆØre premiĆØre a changĆ©, les procĆ©dĆ©s techniques se sont eux aussi adaptĆ©s. Aujourdā€™hui, lā€™utilisation de burins en aciers et de postes Ć  souder est dā€™usage courant. Toutefois, bien que les matĆ©riaux et les techniques ont changĆ©, on peut observer la permanence de certains outils aratoires. Cā€™est en observant la fabrication de quelques outils aratoires couramment utilisĆ©s : houe, hache, couteau, quā€™il est possible de se faire une idĆ©e des nouvelles mĆ©thodes employĆ©es par les forgerons. Ɖtant conscient du fait que leur activitĆ© est sujette aux changements, et ce particuliĆØrement en lien avec les milieux agricoles, les forgerons locaux adaptent leur offre. Cā€™est en produisant des charrues et dā€™autres engins mĆ©caniques simples pour lā€™agriculture que certains forgerons restent compĆ©titifs. Lā€™activitĆ© des forgerons dĆ©pend de celle de lā€™agriculture. Si les outils utilisĆ©s pour lā€™agriculture changent, le travail des forgerons se trouve lui aussi modifiĆ©. MĆŖme si la forge est aussi un lieu important au niveau symbolique, les pressions Ć©conomiques et dĆ©mographiques obligent les forgerons Ć  accroĆ®tre leur offre de produits. Leurs savoir-faire se trouvent Ć©vincĆ©s par les complexes de forges des milieux urbains qui profitent de la prĆ©sence du fer de rĆ©cupĆ©ration pour produire toutes sortes dā€™outils domestiques. Ce sont les forgerons des villes qui imaginent des objets qui sont vendus et copiĆ©s dans les villages environnants. Certains outils aratoires ont conservĆ© leurs formes traditionnelles bien que les matĆ©riaux dont ils sont issus aient changĆ©s. Aujourdā€™hui, les outils comme les haches, pioches, houes, couteaux, etc. sont produits Ć  base dā€™acier de rĆ©cupĆ©ration. Ceci en fait des outils efficaces, mais les forgerons sont dĆ©pendants des stocks de fer de rĆ©cupĆ©ration vendus par de petits entrepreneurs, gĆ©rants de casses, garagistes etc. pour pouvoir accomplir leur travail. Par ailleurs, les forgerons utilisent encore dā€™anciens outils de travail qui ne sont pas toujours adaptĆ©s aux travaux sur de lā€™acier industriel. Ainsi, la crĆ©ation de nouveaux objets est liĆ©e Ć  lā€™invention/adaptation de nouveaux outils de travail. Actuellement, peu dā€™outils aratoires utilisĆ©s par les paysans locaux sont issus dā€™industries Ć©trangĆØres, il nā€™y a donc pas de grande concurrence. Ceci pourrait changer, car la fabrication Ć  grande Ć©chelle de certains types dā€™outils aratoires est possible. Il existe donc des incertitudes quant Ć  lā€™avenir de la profession., The environment of the forge is changing in the countryside of the north of the Republic of the CĆ“te d'Ivoire. The arrival of new forging technologies and of recycled iron and steel, used as raw material, have changed the way blacksmiths work. This recycled iron and steel, from all sorts of industries, replaces the iron from traditional smelting, which was still produced in the late twentieth century. The change of raw material has necessitated new forging techniques. Today, blacksmiths use steel chisels and welding stations for their everyday work. Although raw materials and techniques change, it is possible to observe that some of the traditional farmers' tools remain. It is possible, when observing the creation of some common farmers' tools, such as the hoe, axe and knife, to get an impression of the methods commonly used by blacksmiths. To stay in business, blacksmiths must adapt their services to the needs of farmers and craftsmen. Some stay competitive by forging ploughs and other non-complex mechanical machines. The activity of the blacksmiths is closely linked to agriculture. If the tools used by farmers change, the work of the blacksmith must change in consequence. Even if the forge is an important place at a symbolic level, the economic and demographic pressures force blacksmiths to increase their service offering to include all sorts of tools in common use. Their abilities tend to be superseded by urban forges, which are able to make use of the proximity of recycled material available in the main towns. The urban blacksmiths create new tools, which are sold and copied in the surroundings villages. Although the starting material has changed, lots of farmers' tools conserve their traditional forms. Today, tools such as axes, pickaxes, hoes, knives, etc. are produced using recycled steel. These tools are effective but the blacksmiths depend on a constant supply of recycled material to carry out their work. This recycled material is only available for sale from small entrepreneurs, junkyard managers and garage owners. Blacksmiths still use old forging tools, which are not always adapted for forging steel. So the creation of new objects is linked to invention and adaptation of new working tools. Today only a few tools used by local farmers come from foreign industry; there is no economic competition. This could change, because the large scale manufacture of certain farmers' tools is possible. The future of the profession of blacksmith is therefore uncertain.
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    Cheminements en pays baga sitem: coopĆ©rations rizicoles et activitĆ©s rituelles dans lā€™apprĆ©hension d'une communautĆ© villageoise du littoral guinĆ©en
    Ce mĆ©moire dĆ©coule dā€™une Ć©tude ethnographique dā€™une durĆ©e de six mois dans un village baga sitem du littoral guinĆ©en (GuinĆ©e). Elle a Ć©tĆ© effectuĆ©e dans le cadre dā€™un projet de recherche, lā€™Observatoire de la GuinĆ©e Maritime, dont la thĆ©matique gĆ©nĆ©rale Ć©tait la maĆ®trise locale de lā€™environnement et le dĆ©veloppement durable. Ce travail sā€™insĆØre dans le champ disciplinaire de lā€™anthropologie des techniques, et indirectement de lā€™anthropotechnologie. Jā€™ai apprĆ©hendĆ© un contexte socioculturel et les rĆ©seaux qui lā€™animent Ć  travers un suivi des formes de coopĆ©rations prĆ©sentes dans le cadre de la riziculture. Lā€™action collective se dĆ©roule toujours dans un contexte organisĆ© : reprĆ©sentations et connaissances partagĆ©es, normes et rĆØgles communes orientent lā€™activitĆ© des individus ainsi que sa dimension collective. En ce sens, lā€™organisation sociale du travail permet de rĆ©vĆ©ler, Ć  travers une mise en acte, des rapports sociaux prĆ©existant ainsi que la nĆ©gociation de ces derniers. Autour des collectifs rizicoles sā€™articulent des processus techniques, des relations de parentĆ©, dā€™autoritĆ© et de genre, des rapports Ć  un territoire et des enjeux personnels et collectifs propres Ć  cette sociĆ©tĆ©. La dĆ©marche mĆ©thodologique cherche Ć  suivre les rĆ©alitĆ©s vĆ©cues et particuliĆØres des membres dā€™un village baga sitem du littoral guinĆ©en, de maniĆØre Ć  dĆ©gager des dynamiques sociales en contexte et en situation. Au terme de ce travail, je reviens sur la mĆ©thode employĆ©e et ses apports, car elle propose des pistes de lecture pour une anthropologie centrĆ©e sur les dynamiques sociales, sans fracture entre diffĆ©rents domaines du rĆ©el, par exemple, le technique et le religieux.
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    Mo-tiim et nasara-tiim: recours et reprƩsentations thƩrapeutiques des patients et soignants dans une situation de pluralisme mƩdical : le cas de Ouahigouya, Burkina Faso
    (2009)
    Ferroni, Sonia
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    Cette Ć©tude en anthropologie mĆ©dicale a Ć©tĆ© menĆ©e dans le contexte de pluralisme mĆ©dical de la zone de Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso. Les deux principales Ā« mĆ©decines Ā» qui sā€™y cĆ“toient sont dites Ā« traditionnelle Ā» et Ā« moderne Ā», notions auxquelles sont prĆ©fĆ©rĆ©es ici celles de thĆ©rapeutiques locales et de biomĆ©decine. De nombreux acteurs y interagissent: les malades et leurs proches, les soignants, les organismes privĆ©s et les institutions Ć©tatiques. Cā€™est la maniĆØre dont ces divers acteurs mobilisent et se reprĆ©sentent les thĆ©rapeutiques locales et la biomĆ©decine qui fait lā€™objet de ce mĆ©moire. Dans les premiers chapitres, principalement thĆ©oriques, je prĆ©sente le contexte et les motivations qui sous-tendent cette recherche et formule la problĆ©matique, avant de proposer une rĆ©flexion sur les concepts employĆ©s. Une attention particuliĆØre est accordĆ©e aux thĆ©rapeutiques locales. Viennent ensuite certaines considĆ©rations mĆ©thodologiques, suivies dā€™un bref historique du systĆØme de soins au Burkina Faso et de lā€™Ć©volution des politiques Ć©laborĆ©es par le MinistĆØre de la SantĆ© burkinabĆ©. Finalement, je dĆ©cris briĆØvement les diffĆ©rentes ressources actuellement disponibles dans lā€™aire sanitaire de Ouahigouya. Les chapitres suivants traitent des pratiques et reprĆ©sentations. Dans un premier temps sont abordĆ©es celles des utilisateurs du Ā« systĆØme de santĆ© pluriel Ā». Lā€™Ć©tude des itinĆ©raires thĆ©rapeutiques permet de dĆ©gager diffĆ©rentes stratĆ©gies adoptĆ©es dans leur quĆŖte de guĆ©rison (recours divers, processus de dĆ©cision). Dans un deuxiĆØme temps, la parole est donnĆ©e aux soignants locaux et biomĆ©dicaux. Je considĆØre leurs reprĆ©sentations mutuelles, ainsi que leur apprĆ©ciation des dĆ©marches Ć©tatiques en vue dā€™une collaboration officielle. Lā€™exemple de lā€™instauration dā€™un systĆØme de rĆ©fĆ©rence rĆ©ciproque permet dā€™illustrer les enjeux et les diffĆ©rentes prises de position des thĆ©rapeutes locaux et du personnel biomĆ©dical. Enfin, je reprends en conclusion les points centraux de la recherche et propose certaines pistes de rĆ©flexion concernant les points forts et les faiblesses des mesures de reconnaissance et de collaboration.
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    "De la racine Ć  la derniĆØre feuille": utilisations et reprĆ©sentations du frĆŖne dans une commune des Hautes-PyrĆ©nĆ©es : quand humains et frĆŖnes se rencontrent
    (2007)
    ThiƩbaut, Leslie
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    Cette Ć©tude a pour cadre les Hautes PyrĆ©nĆ©es, plus prĆ©cisĆ©ment la commune de Villelongue et ses environs, dans la zone pĆ©riphĆ©rique du parc national des PyrĆ©nĆ©es. Elle s'inscrit dans le contexte d'un stage de l'unitĆ© mixte de recherche Dynafor (DYNAmique FORestiĆØre en milieu rural) de l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) de Toulouse, constituĆ©e d'une Ć©quipe pluridisciplinaire de chercheurs, qui a fait appel Ć  une ethnologue pour effectuer une recherche sur les utilisations et les reprĆ©sentations du frĆŖne. Les pratiques variĆ©es qui sont liĆ©es au frĆŖne localement conduisent Ć  constater un lien fort entre cette essence et l'agriculture, lien qui est rappelĆ© par la prĆ©sence de ces arbres dans le paysage. L'observation de diffĆ©rentes Ā« figures Ā» du frĆŖne et des divers objets issus de son bois suscite des interrogations liĆ©es au constat de l'Ć©volution des pratiques qui associent humain et frĆŖne. A Villelongue, la pratique de l'Ć©mondage - taille de branches qui permet Ć  la fois de se procurer des feuilles pour le fourrage du bĆ©tail et du bois de chauffage ā€“ fait appel Ć  diffĆ©rentes formes de techniques. La description de celles-ci conduit Ć  sā€™interroger sur leur dynamique au cours du temps et sur certains Ć©lĆ©ments du contexte qui influencent leurs changements. L'Ć©mondage constitue aussi une clĆ© de comprĆ©hension des reprĆ©sentations liĆ©es Ć  cette essence, du fait de sa place dans la dĆ©signation de divers types de frĆŖne. En effet, il nā€™existe pas un seul frĆŖne, mais plusieurs Ā« figures Ā» de celui-ci. Chacune fait appel Ć  des pratiques, techniques, reprĆ©sentations diffĆ©rentes. Cet arbre a Ć©galement Ć©tĆ© employĆ© comme ressource Ć  de nombreuses fins. Les trajectoires de certains objets fabriquĆ©s Ć  partir de son bois seront Ć©clairĆ©es par des notions d'anthropologie de l'objet et notamment de biographie des choses. Ces exemples permettront d'aborder les changements de rapport Ć  cette ressource qui est actuellement beaucoup moins utilisĆ©e. Au-delĆ  dā€™une description de pratiques et de leurs changements, cette recherche met en Ć©vidence une relation entre humain et vĆ©gĆ©tal. Relation dynamique, constamment redĆ©finie dans un jeu d'interactions entre ces deux Ć©lĆ©ments, ainsi qu'entre les Ć©lĆ©ments d'un contexte auquel ils sont rattachĆ©s.
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    Dynamique de la relance du safran Ć  Mund (Alpes valaisannes): approche ethnographique d'un produit du terroir
    (2006)
    Cecchini-Pauchard, Marie-JosƩ
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    Les producteurs et productrices de safran Ć  Mund, en Haut-Valais, ont obtenu le label AOC (appellation dā€™origine contrĆ“lĆ©e) en 2004. Le systĆØme de ce label a Ć©tĆ© mis en place en Suisse Ć  la fin du siĆØcle passĆ© afin de valoriser, protĆ©ger et distinguer des produits fabriquĆ©s Ć  petite Ć©chelle et Ć  fort coĆ»t de main-dā€™Å“uvre. Lā€™obtention de lā€™AOC marque une Ć©tape importante dans le processus de relance de cette Ć©pice Ć  Mund, initiĆ© il y a plus de vingt ans. Ce village est lā€™unique lieu de production de safran en Suisse, et lā€™Ć©chelle de production est si petite que cultiver le safran ā€œ ne nourrit pas son homme. ā€ Pourquoi le safran nā€™est-il cultivĆ© quā€™Ć  Mund, et comment ses habitants ont-ils relancĆ© cette production ? Telles sont les questions globales auxquelles jā€™ai tentĆ© de rĆ©pondre dans ce travail qui porte dā€™une part, dans une perspective synchronique, sur les pratiques et reprĆ©sentations de ces producteurs/-trices, mais qui tient aussi compte de lā€™histoire de leur association (Safranzunft). Le cadre thĆ©orique gĆ©nĆ©ral de mon approche relĆØve de lā€™anthropologie de lā€™objet et des techniques, mais les rapports sociaux particuliers qui sā€™articulent autour de cet objet (le safran) mā€™ont amenĆ© Ć  prendre appui non seulement sur des travaux spĆ©cifiques portant sur la relance de produits du terroir, mais aussi sur la sociologie des loisirs et lā€™anthropologie Ć©conomique. Jā€™ai menĆ© une enquĆŖte ethnographique sur le terrain de Mund et des environs, en plusieurs Ć©pisodes et pendant sept mois. Elle est basĆ©e sur les mĆ©thodes de lā€™observation participante, des entretiens semi-directifs et lā€™analyse de la documentation locale. Un premier volet de mon travail sā€™attache Ć  cerner les ingrĆ©dients de la relance du safran Ć  Mund Ć  travers les techniques de production de lā€™Ć©pice, son organisation sociale et le sens que les acteurs/-trices donnent Ć  leur pratique. Cette relance sā€™inscrit dans le contexte historique de la transformation, dans le courant du XXĆØme siĆØcle, des ā€œ agropasteurs ā€ montagnards en ouvriers-paysans, puis de la redĆ©couverte contemporaine de certains de leurs produits. Ce processus se construit dā€™une part sur deux repĆØres fondamentaux (le temps passĆ© et lā€™espace trĆØs localisĆ©) permettant dā€™ancrer le produit, de le singulariser et de lui assurer une nouvelle carriĆØre de bien culturel : la distinction est donc un Ć©lĆ©ment fort du processus. Dā€™autre part, il sā€™appuie sur des ressources et des connaissances puisĆ©es ailleurs ; ce double-mouvement de retour sur soi et dā€™ouverture au monde semble avoir renforcĆ© une identitĆ© locale cristallisĆ©e sur cet objet, car le safran apparaĆ®t aujourdā€™hui comme lā€™emblĆØme du village, objet mĆ©diateur incontournable entre les Mundini et les autres. Des mĆ©diateurs privilĆ©giĆ©s agissent dans la construction de preuve dā€™ancrage du produit dans le passĆ© local, et pour la diffusion de la tradition (producteurs/-trices, notables locaux, restaurateurs/-trices et experts extĆ©rieurs). La fondation de leur organisation en Zunft (confrĆ©rie) qui a pour but de conserver la culture du safran dans un esprit de camaraderie, constitue un des Ć©vĆ©nements marquant du processus de relance. La conjugaison du passĆ© au prĆ©sent entraĆ®ne une relative diversitĆ© des pratiques culturales ; cette diversitĆ© tend vers lā€™unitĆ© en pĆ©riode de rĆ©colte oĆ¹ un maximum dā€™acteurs/-trices (producteurs/trices, touristes, journalistes) interagissent sur les parcelles de safran. La circulation du safran constitue le deuxiĆØme volet de mon travail. Il passe par deux modes dā€™Ć©change, le don/contre-don et lā€™achat/vente, selon que le produit est destinĆ© respectivement Ć  la famille et aux amis ou aux touristes. La perception du deuxiĆØme mode par les producteurs/-trices reflĆØte une tension entre les valeurs symbolique et marchande que reprĆ©sente le safran. Dans ce contexte, lā€™AOC constitue un dĆ©fi pour la confrĆ©rie qui joue dĆ©sormais un rĆ“le dā€™intermĆ©diaire entre ses membres et lā€™Etat, et doit gĆ©rer les coĆ»ts de lā€™appellation. NĆ©anmoins, les safraniers/-ĆØres de Mund semblent partager la reconnaissance et le prestige que reprĆ©sente lā€™appellation ā€œ Safran de Mund .ā€
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    El vino de la Costa de Berisso: un vin pour un identitƩ ? : la revalorisation d'un produit rƩgional et les aspects liƩs Ơ sa consommation
    (2006)
    Domeniconi, Elisa
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    Ce travail de mĆ©moire se base sur une Ć©tude de terrain dā€™une durĆ©e de quatre mois dans la ville de Berisso, province de Buenos Aires, Argentine. Jā€™ai effectuĆ© cette Ć©tude en 2004 dans le cadre du programme de rĆ©activation de la production dā€™un vin rĆ©gional en voie de disparition : le Vino de la Costa de Berisso. Ce programme a Ć©tĆ© initiĆ© en 1999 par Irene Velarde, ingĆ©nieur agronome, et Mariana Marasas, docteur en biologie, de lā€™Universidad Nacional de La Plata. Le point de dĆ©part de mon travail a Ć©tĆ© un questionnement sur les reprĆ©sentations des consommateurs par rapport Ć  ce vin. Mes recherches sā€™inscrivent dans la thĆ©matique de la relance des produits du terroir, processus qui vise Ć  prĆ©server lā€™histoire et la mĆ©moire collective dā€™une sociĆ©tĆ©. Cā€™est au cours du deuxiĆØme chapitre que je prĆ©sente les motifs du retour Ć  ces productions et les besoins existants au sein de nos sociĆ©tĆ©s de maintenir en vie des savoirs et des saveurs du passĆ©. Cette partie se base sur des Ć©tudes ethnologiques et sociologiques en matiĆØre de consommation alimentaire, de patrimonialisation des aliments et des dimensions identitaires vĆ©hiculĆ©es par les produits du terroir. Dans le troisiĆØme chapitre, je dĆ©cris le contexte dā€™Ć©mergence du Vino de la Costa et son histoire, ainsi que les Ć©tapes et le fonctionnement du programme de rĆ©activation de sa production. Au projet participent diffĆ©rents groupes dā€™individus: les vignerons, les universitaires qui les accompagnent et une section de la MunicipalitĆ© de Berisso qui les soutient. Tous ces acteurs participent, Ć  travers leur engagement dans la relance de la production, Ć  construire une dĆ©finition du vin qui renvoie Ć  la fois Ć  la tradition et Ć  lā€™innovation. Lā€™image qui en est produite influence les reprĆ©sentations des consommateurs. La quatriĆØme partie prĆ©sente les donnĆ©es que jā€™ai rĆ©coltĆ©es auprĆØs des consommateurs locaux Ć  travers des entretiens semi-directifs. ƀ partir de leurs propos, jā€™ai pu dĆ©gager les valeurs vĆ©hiculĆ©es par ce vin et sa consommation, en lien avec la revendication dā€™une identitĆ© collective : le Vino de la Costa parle de Berisso, de son histoire et de ses habitants. La rĆ©activation de sa production reprĆ©sente un espoir dā€™amĆ©lioration face Ć  la crise sociale et Ć©conomique de la rĆ©gion. La relance du produit et ses impacts sur la population locale sont Ć  considĆ©rer dans ce contexte spĆ©cifique dā€™Argentine. Les donnĆ©es thĆ©oriques concernant la situation europĆ©enne (chapitre 2) ne sā€™ajustent donc quā€™en partie Ć  la rĆ©alitĆ© Ć©tudiĆ©e ici.