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Geslin, Philippe
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Geslin, Philippe
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Voici les ƩlƩments 1 - 2 sur 2
- PublicationAccĆØs libre"Ć la parola che fa vedere" : le thĆ©Ć¢tre de narration en ItalieEn 1989, Marco Baliani, un comĆ©dien italien, prĆ©sente au public sa piĆØce Kohlhaas, inspirĆ©e dāun roman allemand, dans laquelle il expĆ©rimente pour la premiĆØre fois une nouvelle modalitĆ© de performance thĆ©Ć¢trale. Le comĆ©dien, en effet, monte sur scĆØne seul, habillĆ© en noir et sāassit sur une chaise, commenƧant Ć raconter une histoire grĆ¢ce Ć sa voix et sa posture corporelle. Cet Ć©vĆ©nement marque la naissance de ce quāen Italie est connu comme thĆ©Ć¢tre de narration (teatro di narrazione). Depuis ce jour, ce style de thĆ©Ć¢tre nāa jamais cessĆ© de se diffuser et dāĆ©voluer, soit dans son esthĆ©tique et dans son apparat technique, soit dans ses contenus. Aujourdāhui, le thĆ©Ć¢tre de narration est, in Italie, une rĆ©alitĆ© trĆØs prĆ©sente dans lāoffre thĆ©Ć¢trale et se dĆ©cline sous plusieurs formes, certaines mĆŖme en contradiction avec lāoeuvre originale de Baliani et des tous premiers conteurs. Lāoffre de spectacles sāĆ©largit constamment et, depuis les annĆ©es 2000 une dĆ©mocratisation se produit du point de vue de lāaccĆØs aux parcours de formation permettant dāapprendre lāart de la conterie dramatisĆ©e. DĆ©sormais, selon les conteurs, tout le monde peut conter, il suffit dāen avoir envie. Cette ouverture a permis la naissance dāun large mouvement de conteurs amateurs qui cĆ“toie et complĆØte ā aujourdāhui ā lāoeuvre des conteurs professionnels et une hybridation croissante de la narration dramatisĆ©e avec dāautres formes artistiques (musique, thĆ©Ć¢tre dāobjets et de figure, arts circassiens, etcā¦) Avec ce travail de thĆØse, je me propose dāanalyser ce genre de thĆ©Ć¢tre en suivant deux pistes de travail distinctes mais complĆ©mentaires. Ma premiĆØre piste de rĆ©flexion vise Ć analyser le dĆ©veloppement de ce genre de thĆ©Ć¢tre de sa naissance Ć nos jours pour en dĆ©crypter les pistes Ć©volutives, les changements esthĆ©tiques et de contenu et pour comprendre quels sont les hĆ©ritages thĆ©oriques et techniques auxquels ce courant sāinspire. Le but de cette analyse sera celui de combler un vide existant aujourdāhui dans la littĆ©rature scientifique qui ne sāest consacrĆ© que partiellement au thĆ©Ć¢tre de narration italien. La deuxiĆØme piste de rĆ©flexion, par contre, sāinterrogera sur la figure du conteur et sa raison dāĆŖtre dans la sociĆ©tĆ© italienne contemporaine. La diffusion croissante de cette forme de thĆ©Ć¢tre montre un engouement de plus en plus important envers la figure du conteur, qui doit ĆŖtre Ć©tudiĆ© et expliquĆ©. Pour cette raison, partant des Ć©crits de Barthes et Foucault, thĆ©orisant la disparition progressive du statut dāauteur depuis les annĆ©es ā60, je vais me demander si le conteur italien contemporain ne comblerait pas ce vide aujourdāhui. Ce travail sāinspirera dāune enquĆŖte de terrain multisite, menĆ©e en Italie de 2011 Ć 2014 et dāune approche analytique multidimensionnel combinant anthropologie de lāart et du thĆ©Ć¢tre, thĆ©ories thĆ©Ć¢trales contemporaines, anthropologie de la formation et ethnographie du processus crĆ©atif en milieu artistique.
- PublicationAccĆØs libreLes chair(e)s de transmission : apprendre, pratiquer, patrimonialiser : lāhorlogerie en SuisseSituĆ©e Ć la croisĆ©e de lāanthropologie des savoirs et des techniques et de lāethnologie des patrimonialisations, cette thĆØse de doctorat est le fruit dāun travail dāimmersion de quatre annĆ©es dans le monde de lāhorlogerie suisse. Jāy ai Ć©tudiĆ© les dynamiques de transmission et de patrimonialisation des compĆ©tences en rĆ©alisant trois-cent entretiens avec des acteurs de la branche, des consultations de fonds documentaires ainsi que des observations au sein dāĆ©coles techniques, dāateliers, dāusines et lors dāĆ©vĆ©nements (salons professionnels, visites dāentreprises, journĆ©es dāĆ©tude, grands prix, journĆ©es du patrimoine). Ces enquĆŖtes de terrain māont permis dāexplorer les maniĆØres dont le mĆ©tier dāhorloger Ć©tait exercĆ© et vĆ©cu au sein de diffĆ©rents groupes et organisations de la branche. En me focalisant sur les formes incorporĆ©es de connaissance, jāai dĆ©crit de quelles faƧons les praticiens, entourĆ©s dāun nombre important dāartefacts, Ć©taient engagĆ©s dans lāapprentissage et la pratique quotidienne de la profession mais Ć©galement investis dans la mise en valeur de lāhorlogerie, de ses produits, de ses acteurs, de ses territoires. Au cours des recherches, il est Ć©galement apparu que le patrimoine et la transmission du savoir-faire Ć©taient aujourdāhui des motifs rĆ©currents dans les discours et les activitĆ©s promotionnels de trĆØs nombreux collectifs (marques, organismes de tourisme, mĆ©dias, institutions musĆ©ales, collectivitĆ©s territoriales, etc.). ParallĆØlement, nombreux sont les horlogers qui, malgrĆ© cette prolifĆ©ration patrimoniale, sāinquiĆØtent de la passation de leur mĆ©tier et affirment que ce dernier est en train de se perdre. Lāobjectif de cette thĆØse est donc de problĆ©matiser les rapports quāentretiennent la transmission et la patrimonialisation. A rebours de la conception habituelle ā relayĆ©e par un grand nombre dāanthropologues et de spĆ©cialistes du patrimoine ā selon laquelle ces deux opĆ©rations seraient intimement liĆ©es, certains horlogers considĆØrent que les savoirs de mĆ©tier et les techniques corporelles y affĆ©rant sont dĆ©sormais en danger non pas malgrĆ© mais en vertu de lāessor plĆ©thorique des pratiques patrimoniales. Ces formes de valorisation sont ainsi perƧues de maniĆØre ambivalente et apparaissent comme ce qui favorise lāoubli de ce quāelles prĆ©tendent pourtant pĆ©renniser. En posant un regard sur lāactualitĆ© et lāhistoire rĆ©cente de lāhorlogerie helvĆ©tique, le prĆ©sent ouvrage est une invitation Ć comprendre ce qui a progressivement faƧonnĆ© un tel Ć©tat de fait.