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    Métadonnées seulement
    Le live-blogging : les figures co-construites de l’information et du public participant. La couverture de l’affaire DSK par lemonde.fr
    (2015-11-15) ;
    Sebbah, Brigitte
    Cette étude se propose d’analyser la participation des lecteurs-contributeurs à travers un dispositif spécifique, celui du live blogging, ou couverture en ligne et en direct sur le web d’un événement. Ce travail porte spécifiquement sur le live réalisé par lemonde.fr durant « l’affaire DSK » en mai 2011. Nous conduisons une analyse sur un corpus relatif aux premières 24 heures (sur 40) de cette couverture et composé de deux documents : le flux du live (376 posts tous locuteurs confondus) et l’ensemble des messages soumis par les internautes (environ 8000 posts) dont une infime partie seulement a été publiée (1%). L’analyse comparée des deux facettes de cette participation et des éléments méta-descriptifs relatifs au dispositif nous conduit à analyser la place de la parole ordinaire des internautes dans la production journalistique en interrogeant : 1) le processus de modération/filtrage effectué par les journalistes et la projection d’une représentation normative de la figure de l’internaute participant et 2) l’émergence d’une posture énonciative collective chez les internautes, prémisse d’une forme de « public » du live. Notre démarche qualita- tive a consisté à identifier manuellement l’ensemble des contributions des internautes en fonction de leur registre d’expression, en distinguant notamment les questions/demandes d’information, les opinions/commentaires personnels et les apports d’information. L’analyse a permis d’éclairer les ressorts de la participation profane en soulignant l’écart entre les messages soumis par les internautes et ceux publiés par les journalistes (révélateur de la modération éditoriale) et donc la faible représentativité des contributions publiées sur le live. Globalement, les journalistes survalorisent les apports d’informations et délaissent presque systématiquement les messages de commentaires et opinions, pourtant prisés par les internautes. Cette disproportion dans la nature des messages soumis et publiés nourrit l’hypothèse d’une modération en fonction de critères propres au journaliste qui projette une figure du contributeur extérieur. Enfin, nous montrons que le journaliste encourage peu la participation sur le live et que la configuration éditoriale, par sa modération drastique, freine les velléités des internautes de se constituer en un véritable public, leurs revendications identitaires étant largement reléguées dans l’espace invisible (c’est-à-dire non publié) des contributions.