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    ''Le classicisme d’Isabelle de Charrière face à la littérature du tournant des Lumières''
    (2012-5-4)
    Attachée aux idéaux de clarté et de simplicité de la littérature du XVIIe siècle, Isabelle de Charrière critique à de nombreuses reprises dans sa correspondance l’emphase du style de ses contemporains. Comme le montre cet article, cette critique de l’amphigouri ne fait cependant pas d’Isabelle de Charrière un esprit chagrin dans ce XVIIIe siècle finissant qui lui préfère pourtant le style de sa jeune rivale Mme de Staël. S’il lui arrive de se montrer nostalgique de la simplicité classique, c’est moins en raison d’une prétendue perfection des auteurs du Grand Siècle que de la rigueur de pensée qu’elle décelait dans leur exigence linguistique. Dans cette perspective, si Isabelle de Charrière fait sienne la formule de Boileau selon laquelle « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », c’est parce qu’elle veut croire dans les années post-révolutionnaires que la raison reste un meilleur rempart pour affronter les dérives d’un monde en plein délitement que l’épanchement des sentiments. Si sa posture lui rend en grande partie étrangère la nécessité du romantisme naissant, elle se révèle cependant d’une grande originalité par les exigences qu’elle formule dans le domaine esthétique. Procédant du classicisme français et de l’empirisme anglais tout à la fois, la clarté et la simplicité prônées par Isabelle de Charrière jettent en effet les bases d’un art romanesque fondé sur l’observation de la réalité concrète et orienté vers la critique des déterminismes sociaux.