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Le problème de la détermination à la vertu dans le stoïcisme

2010, Kohler, Alaric

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Le problème de la prédestination à la vertu dans le stoïcisme

2004, Kohler, Alaric, Schulthess, Daniel

En observant le monde autour d’eux, nombreux sont ceux qui – une fois au moins – arrêtent le cours de leurs activités pour se demander si tout ce qui leur arrive est déjà déterminé par avance, ou dépend encore de leur choix. Evidemment, cet instant de questionnement, parfois très bref, n’est pas suivi d’une réponse qui nous débarrasserait aussitôt de cette inquiétude. Et si l’on s’engage dans ce problème plus à fond, les questions surgissent en grand nombre et risquent bien de nous entraîner sur des sentiers éloignés de notre toute première interrogation. La critique envers les Stoïciens au IIIème siècle avant J.-C. est connue comme le témoignage le plus ancien sur la question du déterminisme et de la liberté à nous être parvenu. La position déterministe stoïcienne, présentée par ses adversaires comme radicale et contradictoire, a suscité de nombreuses critiques, auxquels Chrysippe fut le premier à répondre. Au fil des siècles, cette polémique a évolué en même temps que le stoïcisme lui-même se développait de différentes manières en se déplaçant de la Grèce au monde romain, et ce parcours intellectuel s’étend jusqu’à la critique du péripatéticien Alexandre d’Aphrodise, au IIème siècle après J.-C. dans son ouvrage Au sujet du destin, alors que le stoïcisme faisait désormais partie du passé. C’est à partir de cet ouvrage d’Alexandre que nous tenterons de reconstituer une réponse stoïcienne à une critique laissée sans réponse, évinçant en premier lieu les nombreux malentendus dans ce débat à des siècles de distance. Quant à la véritable difficulté soulevée par Alexandre d’Aphrodise, qui nous laisse le sentiment que le déterminisme stoïcien n’est pas compatible avec l’enseignement de la vertu qui occupait une place si importante pour les sages stoïciens, nous tenterons d’y répondre en évitant de dissocier les grands domaines de leur philosophie, puisque ce qui fait sa richesse et sa force consiste justement en qu’elle forme un tout quasiment organique, où chaque partie est interdépendante avec les autres. Une approche par trop analytique, justement plus proche de la démarche aristotélicienne, risque de briser ce délicat équilibre par le simple exercice intellectuel consistant à traiter chaque partie séparément afin de donner un objet plus restreint, et par conséquent plus maîtrisable, à notre d’étude. Nous abordons donc, avant de tenter de répondre à la difficulté, la physique, la logique et la morale stoïcienne tour à tour, et sans oublier de l’inscrire pleinement dans son cadre métaphysique particulier, dessinant une conception du monde doué d’une raison (logos) pénétrant toute chose sous forme de souffle matériel (pneuma). Ceci nous permet de mettre en évidence de subtiles interactions entre ces domaines, où se cachent quelques nouvelles hypothèses permettant de mieux comprendre la pensée stoïcienne, et dans quelle mesure elle est incommensurable au rapport au monde d’un auteur aristotélicien ou moderne.