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    Puncto criminis sodomiae, un procès pour bestialité dans l’ancien Évêché de Bâle au XVIIIe siècle
    Les historiens de la sexualité n’ont en général que peu cherché à comprendre la perception de ce que le Code criminel de Charles Quint (1532) définit comme « crime contre nature », à savoir l’homosexualité et la zoophilie. Partant d’un cas concret particulièrement bien documenté, survenu en 1743 dans le petit village jurassien d’Orvin, cette étude met en évidence les contradictions du pouvoir judiciaire de la principauté épiscopale de Bâle dans la gestion de l’affaire. Placée face à un cas « odieux » qu’il s’agit de châtier avec toute la rigueur possible, ladite autorité se voit néanmoins contrainte de donner le moins de notoriété possible à ce crime et choisit d’opter pour une solution en désaccord avec la prescription du code criminel impérial en « se contentant » de sanctionner le coupable par une peine de bannissement, et non par le feu. En accord avec certaines jurisprudences du temps, le verdict se trouve néanmoins accompagné de mesures visant, de manière paradoxale, à mettre en évidence la sentence tout en soulignant l’importance d’oublier rapidement cette « erreur envers la nature et envers Dieu ».