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    Mettre en discours et questionner des évidences sociales : Analyse logico-discursive des argumentations de déconstruction dans la revue suisse romande l’émiliE
    (2023-11-03)
    Bendjama, Rebecca
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    Hélène Martin
    Dans cette thèse, j’aborde la déconstruction comme un raisonnement spécifique qui interroge des éléments de représentations, discours et pratiques tenus pour évidents. Alors que la littérature scientifique soulève l’intérêt de ce procédé comme méthode dans les approches constructivistes en sciences sociales et en études genre, ainsi que dans les pratiques militantes, la déconstruction ne fait que rarement l’objet d’analyses. Partant du postulat que déconstruire fait appel à des raisonnements, eux-mêmes portés par des argumentations, ce travail s’intéresse aux activités de pensée déployées dans des discours qui mettent en question des éléments tenus pour évidents. Aspirant à nourrir le champ des sciences sociales et en particulier celui des études genre, j’ai choisi de m’intéresser à la déconstruction dans un contexte d’engagement militant féministe. J’ai ainsi constitué un corpus de 160 articles issus de la revue féministe suisse romande l’émiliE, tous publiés entre 2001 et 2009. Mon cadre théorique est celui de la logique naturelle, un champ d’études développé par le Centre de Recherches Sémiologiques de l’Université de Neuchâtel, qui s’intéresse au raisonnement déployé dans des contextes de communication en langue naturelle, et dont les recherches ont permis de dégager des procédés logico-discursifs tels que la réfutation, la contre-argumentation ou encore la mise en discours de contradiction. À l’aide de ce cadre théorique, je montre que la déconstruction s’apparente à une arborescence de réfutations d’éléments introduits dans le discours comme notions et préconstruits socialement partagés. Après avoir dégagé une structure générale des procédés de déconstruction, j’élabore une typologie en quatre types, qui sont la dénaturalisation, la débanalisation, la relégitimation et la désacralisation, et qui s’articulent les uns aux autres pour proposer des représentations, discours et pratiques alternatives. À partir de mes analyses, et du cadre épistémologique féministe qui sous-tend ce travail, je revisite le système des opérations logico-discursives en proposant quelques discussions et aménagements qui alimentent le constructivisme de la logique naturelle et je donne quelques pistes en vue de la transférabilité de mes résultats de recherche.