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Morel, Etienne
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Morel, Etienne
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- PublicationAccès libreLe bricolage plurilingue dans la communication par texto. Interprétations d'une pratique entre affiliation locale et aspiration globaleThis study analyses plurilingual practices in Swiss text messages (both SMS and WhatsApp) with French as a main language. In doing so, it provides the first analysis of the way plurilingual practices are deployed in a context yet unexplored. The study provides important answers as to how and why individuals use different languages when writing text messages and yields essential insights into how plurilingual practices may be conceptualised in the specific context under analysis. The aim of his study is to provide a detailed description of plurilingual practices in texting and to explore their various functional aspects. The thesis is based on the French subcorpus of the Swiss sms4science.ch corpus consisting of 4’619 messages. The database was complemented by an additional corpus of 4’259 WhatsApp-messages written between 2009 and 2013 by young Romands. The research focuses on three levels of regularity of plurilingual texting, i.e. (1) linguistic, (2) sociolinguistic, and (3) interactional. Regarding the linguistic level of regularity, the thesis provides a detailed account of a pattern of plurilingualism yet unexplored. Most of the plurilingual practices pertain to a pattern that can be subsumed under the term of written plurilingual bricolage, which comprises two complementary characteristics. On the one hand, the pattern is minimal in nature, as most of the elements are either very short, potentially formulaic and highly transparent alternations (e.g. hola, yeah, hi baby) or they consist in insertions of lexical items (mainly content words); more complex alternations are very rare. On the other hand, this minimal use of other languages goes hand in hand with recurrent translinguistic play (e.g. mixing of graphical conventions, imitation of foreign accents, use of pseudo-borrowings, combination with other semiotic resources like emoticons). As a whole, the linguistic properties of plurilingual practices in the data (or rather of translingual practices GarcÃa & Li 2014) seem to point at a new type of pattern pertaining to a community whose members are not necessarily plurilingual. Linking the findings regarding the linguistic level of regularity to sociodemographic data reveals in fact that the predominant plurilingual pattern is found with basically monolingual individuals who don’t use different languages in other daily activities. The use of elements in other languages than French (especially in English) is therefore interpretable as a resource by means of which participants mutually index their belonging to a certain affinity space; the many uses of plurilingual bits that relate to a limited number of reference domains with ‘cool’ and/or cosmopolitan connotations (e.g. leisure activities, professional talk) corroborate this interpretation. As to the interactional patterns in texting (analyzed only in the WhatsApp-data), plurilingual and translingual elements appear to be used in a sequentially sensitive way. The use of the same language for adjacency pairs (e.g. salutation – salutation; apology – excuse) illustrates that participants orient to their mutual use of different linguistic resources and that they treat these linguistic resources as shared resources. In a context where contiguity of adjacency pairs is not warranted (cf. Hutchby & Tanna 2008), this use of other languages, and in particular inter-message alignment of code-choice, can be used to highlight the relation between non-contiguous messages (for instance question-answer pairs with interspersed messages). Translingual elements are also used in a sequentially less functional way: participants regularly play with linguistic resources for the play’s sake. The exchange of messages shows many instances where translinguistic practices are used in a way that lacks any sequential functionality and where written plurilingual bricolage is instrumental for displaying participation, mutual presence and social affiliation in a given community or space of affinity. Cette étude propose une analyse des pratiques plurilingues dans des textos suisses (aussi bien SMS que WhatsApp) dont la langue principale est le français. Il s’agit de la première analyse sur la manière dont les pratiques plurilingues sont déployées dans un contexte jusqu’à présent inexploré. L’étude apporte d’importantes réponses sur comment et pourquoi les individus utilisent différentes langues quand ils écrivent des textos et permet d’appréhender comment les pratiques plurilingues peuvent être conceptualisées dans le contexte spécifique analysé. L’objectif de cette étude est de donner une description détaillée des pratiques plurilingues dans la communication par texto et d’explorer leurs divers aspects fonctionnels. La thèse repose sur l’analyse d’une base de donnée constituée de la sous-partie francophone du corpus suisse sms4science.ch, qui comporte 4’619 messages, complétée par un corpus additionnel de 4’259 messages WhatsApp écrits entre 2009 et 2013 par des jeunes romands. La recherche se centre sur trois niveaux de régularité dans la communication par texto plurilingue: (1) linguistique, (2) sociolinguistique, et (3) interactionnel. Concernant le niveau de régularité linguistique, la thèse propose l’examen détaillé d’un pattern de plurilinguisme inexploré jusqu’à présent. La plupart des pratiques plurilingues relèvent d’un schéma pouvant être englobé sous le terme de bricolage plurilingue écrit, qui comporte deux caractéristiques complémentaires. D’un côté, le schéma revêt un caractère minimal, puisque la plupart des éléments sont soit très courts, des alternances potentiellement conventionnelles et hautement transparentes (ex. hola, yeah, hi baby), soit ils consistent en des insertions d’items lexicaux (principalement des mots pleins); les alternances plus complexes sont très rares. De l’autre côté, cet usage minimal va de pair avec un jeu translinguistique récurrent (ex. mélange de conventions graphématiques, imitation d’accents étrangers, usage de pseudo-emprunts, combinaison avec d’autres ressources sémiotiques comme les émoticônes). Globalement, les propriétés linguistiques des pratiques plurilingues observées dans les données (ou plutôt des pratiques translingues GarcÃa & Li 2014) semblent indiquer un nouveau type de schéma utilisé par une communauté dont les membres ne sont pas nécessairement plurilingues. Le lien établi entre les résultats au niveau des régularités linguistiques et les données sociodémographiques révèle en effet que le schéma plurilingue prédominant est trouvé chez des individus essentiellement monolingues qui ne communiquent pas à l’aide de différentes langues dans d’autres activités quotidiennes. L’usage d’éléments dans d’autres langues que le français (notamment l’anglais) peut donc être interprété comme une ressource par laquelle les participants affichent mutuellement leur appartenance à un certain espace d’affinités; les nombreux usages de morceaux plurilingues qui renvoient à un nombre limité de domaines de référence avec des connotations « cool » et/ou cosmopolites (ex. loisirs, jargon professionnel) corroborent cette interprétation. Pour ce qui est des schémas interactionnels dans la communication par texto (analysés uniquement dans les données WhatsApp), les éléments plurilingues et translingues semblent être utilisés d’une manière qui est sensible à la séquentialité. L’usage de la même langue pour les paires adjacentes (ex. salutation – salutation ; excuses – pardon) montre que les participants s'orientent mutuellement vers les ressources linguistiques qu'ils utilisent et qu’ils considèrent ces ressources comme partagées. Dans un contexte où la contiguïté des paires adjacentes n’est pas garantie (cf. Hutchby & Tanna 2008), cet usage d’autres langues, et en particulier l’alignement inter-messages de choix de code, peut être mobilisé pour souligner la relation entre des messages non-contigus (par exemple des paires question-réponse entrecoupées par d’autres messages). Les éléments translingues sont aussi utilisés de manière moins fonctionnelle au niveau séquentiel : les participants jouent régulièrement avec les ressources linguistiques pour le plaisir du jeu. L’échange de messages montre de nombreux cas où les pratiques translinguistiques ne répondent pas à une fonctionnalité séquentielle, le bricolage plurilingue écrit est plutôt instrumental, pour mettre en avant la participation, la présence mutuelle et l’affiliation sociale à une communauté donnée ou un espace d’affinité.