Voici les éléments 1 - 3 sur 3
  • Publication
    Accès libre
    "Un set de plus à table": Entre accueil familial de jeunes migrant-e-s et mobilisation sociale
    (2019)
    Wüest, Larissa
    ;
    ;
    Résumé fourni par l'auteure : Dans le cadre de cette étude, je me suis intéressée au projet bénévole « un set de plus à table » mis en place par le Service social international (SSI). Ce projet relie des jeunes migrant.e.s à des habitant.e.s du canton de Genève, qui sont des entités relais, c’est-à-dire des familles avec enfants (ou dont les enfants ne vivent plus sous le même toit), des couples, des personnes seules ou encore des groupes d’ami.e.s. À Genève, le nom du projet n’est que peu utilisé et le terme de « famille relais » s’est répandu pour devenir la seconde dénomination officielle du projet. Le terme de « famille relais » est donc emic (Olivier de Sardan 1998), ici utilisé autant par les familles qui accueillent un.e. jeune migrant.e que par les institutions qui procèdent au tri des demandes et à l’appariement des protagonistes. En premier lieu, ma recherche questionne la notion de famille et se demande comment faire et ne pas faire famille quand on est une entité relais et que l’on doit composer avec l’incertitude du statut des jeunes accuilli.e.s ainsi que leur propre famille d’origine (dite biologique). Elle s’interroge en deuxième lieu sur ce que les jeunes migrant.e.s disent à leur tour de l’entité relais dans laquelle elles et ils sont accueilli.e.s. Les membres des entités ou « familles relais » refusent de considérer leur accueil comme du bénévolat. Il s’agit donc de comprendre, en troisième lieu, de quoi est constitué leur engagement, plus particulièrement lorsque ces membres continuent à soutenir les jeunes migrant.e.s devenu.e.s majeur.e.s et souvent débouté.e.s du droit d’asile. En fait, les entités-relais n’acceptent pas sans autres cette tâche de délégation qui dans le cas des jeunes migrant.e.s majeur.e.s pourrait s’apparenter à un désengagement de l’Etat. Dès lors, l’engagement des entités relais semble passer « d’humanitaire » à « contestataire » (Pette, 2015). S’il est toujours compassionnel, il semble aussi ne se politiser globalement qu’à ce moment-là, comme si le déboutement ou la mise en attente avec un permis F provisoire constituaient une « bifurcation » dans le parcours des jeunes qui fait changer les entités relais de posture (Jasper & Poulsen, 1995 in Masson Diez, 2018).
  • Publication
    Accès libre
    "Réfugié" ou "migrant" ?: analyse des représentations de l’asile au Sénégal et au Ghana
    (2009)
    Charrière, Florianne
    ;
    Le régime d’asile international est mis à mal par les politiques migratoires restrictives des pays industrialisés. Les « requérants d’asile » et les « clandestins » sont souvent confondus et les possibilités d’accéder à l’asile juridique faiblissent. Pour répondre aux tensions actuelles entre les régimes d’asile et d’immigration, le HCR – garant du droit des réfugiés – avance la notion de « migrations mixtes ». Entre « problème » et « solution », cette nouvelle notion veut décrire d’une part une situation complexe où les « réfugiés » sont mêlés aux mouvements généraux de « migrants » et solliciter d’autre part des réflexions politiques afin de répondre au mieux à ces nouvelles dynamiques migratoires. Quelle compréhension et quels enjeux se cachent derrière cette notion ? Cette mixité identifiée par le HCR est-elle également observée par les autres acteurs impliqués ? Les personnes déplacées se reconnaissent-elles dans les catégories légales existantes ? Au moment où les sciences sociales cherchent à se distancer des classifications politico-humanitaires, cette nouvelle notion de « migrations mixtes » relance les débats. A une époque peut-être charnière, deux tendances contradictoires coexistent. D’une part, la volonté de distinguer les réfugiés des migrants reste vivace et paraît indispensable à leur protection, d’autre part, la similitude de leurs parcours incite à les rassembler sous une nouvelle étiquette générique afin de les désigner communément. Suite à un travail de terrain de cinq mois au Sénégal et au Ghana, ce mémoire expose les points de vue d’acteurs politiques, humanitaires et de personnes déplacées sur les questions de l’asile et des migrations. Une approche anthropologique culturelle permet de dévoiler différentes conceptions des catégories juridiques de « réfugié » et de « migrant » et d’en comprendre les usages variés., The international asylum regime is endangered by the restrictive migratory policies of the industrialized states. Asylum seekers are mistaken for illegal migrants and their access to asylum procedures is getting weaker. To deal with asylum and immigration tensions, the UNHCR - the refugee law guarantor – makes use of the notion of « mixed migration ». Between « problem » and « solution », this new notion describes a complex situation in which « refugee » are melted with « migrants ». The wish of the UNHCR is also to arouse a political reflection to address these new migratory dynamics. What is the understanding and what are the stakes hiding behind this notion? Do other actors also recognize this mixity identified by the UNHCR? Do the displaced people perceive themselves within the legal categories? At a time when social sciences try to distant themselves from politico-humanitarian categories, the « mixed migration » notion renew the debate. During a period that might be transitional, two opposite trends coexist. On one side, the deep-rooted willingness to separate refugees from migrants seems still essential for their protection. On the other side, the migrant and refugee’s similar routes incline to gather them together in a commune and generic designation. Subsequent to a five months fieldwork in Senegal and Ghana, this paper exposes hereunder the points of view of political actors, humanitarian workers and people on the move about asylum and migration. A cultural anthropological approach enables to arise different conceptions of the legal categories and their diverse uses.
  • Publication
    Métadonnées seulement
    Les Mauritaniens réfugiés au Sénégal: une anthropologie de l'asile et de l'aide humanitaire
    (Paris: L'Harmattan, 2009)
    Cet ouvrage se propose d’étudier les transformations sociales et identitaires induites par l’aide humanitaire et l’assignation du statut de réfugié à des populations déplacées de force. Partant du cas des Mauritaniens expulsés vers le Sénégal en 1989, il retrace les différentes manières d’investir de sens l’exil, les camps et le stigmate de réfugié, et les stratégies employées pour reconstruire une vie et regagner une dignité perdue. Quelle signification donne t-on au statut de réfugié alors que l’on se trouve sur le territoire de ses parents proches ? Comment les camps de réfugiés interfèrent-ils avec les mécanismes de solidarités parentales et d’hospitalité locale ? Quelles sont les implications du droit d’asile sur les modalités d’accès aux ressources locales et internationales ? Telles sont quelques unes des questions abordées dans cette étude. Ancré dans une approche ethnographique, cette étude souligne l’intérêt d’appréhender les dispositifs d’aide humanitaire sur le temps long, de manière contextualisée et territorialisée. Il invite à étudier les camps dans leur articulation avec les espaces historiques et politiques dans lesquels ils s’insèrent, et à observer comment leur gestion médiatisée par une diversité d’acteurs tend à en faire des lieux de pouvoir fragmentés et surpolitisés. Il invite également à percevoir les réfugiés au-delà de leur seul statut de victime comme des individus aux identités complexes, s’insérant dans des réseaux d’appartenance multiples au sein comme en dehors des camps. A partir d’un regard nuancé, cette étude participe plus largement aux débats anthropologiques actuels sur la nature des camps de réfugiés en interrogeant les tensions qui les traversent entre exceptionnalité et ordinarité, extraterritorialité et territorialité.