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  • Publication
    Accès libre
    Politiques de la tradition. Le patrimoine culturel immatériel
    (Lausanne: PPUR, 2018) ;
    Leimgruber, Walter
    ;
    Graezer Bideau, Florence
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    Depuis quelques années, une nouveau concept circule sur les scènes culturelles suisse et internationale : le patrimoine culturel immatériel. Ce concept regroupe des activités telles que musiques et danses traditionnelles, rites et rituels, savoir-faire artisanaux et connaissances populaires. En adhérant, en 2008, à la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la Suisse s’est engagée à en faire l’inventaire sur son territoire, sous la forme d’une « Liste des traditions vivantes ». Cet ouvrage saisit l’occasion des dix ans de cette adhésion pour faire le point sur le sens et les effets de ce nouveau dispositif patrimonial. Le patrimoine immatériel représente un facteur de cohésion sociale et d’ancrage identitaire crucial pour toute collectivité. S’engager à le sauvegarder, c’est fournir l’occasion d’honorer le passé, mais aussi de débattre de l’avenir. Que voulons-nous garder des pratiques et croyances de nos aïeules ? La réponse à cette question passe nécessairement par une réflexion de fond sur les politiques de la tradition, en Suisse et sur la scène internationale.
  • Publication
    Accès libre
    Les chair(e)s de transmission : apprendre, pratiquer, patrimonialiser : l’horlogerie en Suisse
    Située à la croisée de l’anthropologie des savoirs et des techniques et de l’ethnologie des patrimonialisations, cette thèse de doctorat est le fruit d’un travail d’immersion de quatre années dans le monde de l’horlogerie suisse. J’y ai étudié les dynamiques de transmission et de patrimonialisation des compétences en réalisant trois-cent entretiens avec des acteurs de la branche, des consultations de fonds documentaires ainsi que des observations au sein d’écoles techniques, d’ateliers, d’usines et lors d’événements (salons professionnels, visites d’entreprises, journées d’étude, grands prix, journées du patrimoine). Ces enquêtes de terrain m’ont permis d’explorer les manières dont le métier d’horloger était exercé et vécu au sein de différents groupes et organisations de la branche. En me focalisant sur les formes incorporées de connaissance, j’ai décrit de quelles façons les praticiens, entourés d’un nombre important d’artefacts, étaient engagés dans l’apprentissage et la pratique quotidienne de la profession mais également investis dans la mise en valeur de l’horlogerie, de ses produits, de ses acteurs, de ses territoires. Au cours des recherches, il est également apparu que le patrimoine et la transmission du savoir-faire étaient aujourd’hui des motifs récurrents dans les discours et les activités promotionnels de très nombreux collectifs (marques, organismes de tourisme, médias, institutions muséales, collectivités territoriales, etc.). Parallèlement, nombreux sont les horlogers qui, malgré cette prolifération patrimoniale, s’inquiètent de la passation de leur métier et affirment que ce dernier est en train de se perdre. L’objectif de cette thèse est donc de problématiser les rapports qu’entretiennent la transmission et la patrimonialisation. A rebours de la conception habituelle – relayée par un grand nombre d’anthropologues et de spécialistes du patrimoine – selon laquelle ces deux opérations seraient intimement liées, certains horlogers considèrent que les savoirs de métier et les techniques corporelles y afférant sont désormais en danger non pas malgré mais en vertu de l’essor pléthorique des pratiques patrimoniales. Ces formes de valorisation sont ainsi perçues de manière ambivalente et apparaissent comme ce qui favorise l’oubli de ce qu’elles prétendent pourtant pérenniser. En posant un regard sur l’actualité et l’histoire récente de l’horlogerie helvétique, le présent ouvrage est une invitation à comprendre ce qui a progressivement façonné un tel état de fait.