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Collaborative grammar: the temporality and emergence of clause combination in italian talk-in-interaction

2023-03-03, Calabria, Virginia, Pekarek Doehler, Simona

Cette thèse explore la manière dont les pratiques collaboratives de combinaison de phrases sont liées à l’organisation séquentielle et temporelle des tours et des actions en interaction. En m’appuyant sur l’Analyse de la Conversation (Sacks, Schegloff & Jefferson, 1974) et la Linguistique Interactionnelle (Couper-Kuhlen & Selting, 2018), j’étudie la manière dont les locuteurs analysent en temps réel les tours en cours des autres locuteurs (cf. Auer, 2009a). La thèse se concentre sur deux phénomènes dans le langage en interaction, que je regroupe sous le nom de “tours collaboratifs” : les co-constructions (cf. Lerner, 1987, 1991, 1996), par lesquelles un locuteur complète le tour en cours d’un locuteur précédent ou suggère une continuation de celle-ci, remplissant ainsi la projection grammaticale du locuteur précédent ; et les autres-extensions, par lesquelles un locuteur étend le tour potentiellement complet d’un locuteur précédent, de manière grammaticalement intégrée, réoccasionnant potentiellement des places de transition pertinents (TRP). J’étudie les formats syntaxiques (et la conduite incarnée co-occurrente) déployés par les participants lorsqu’elles continuent, étendent ou (re)complètent le tour d’un locuteur précédent (phrases principales, complétives, relatives et adverbiales), tels qu’ils émergent en relation avec les tours de parole. Je discute ainsi la notion de complétion syntaxique, prosodique et pragmatique (cf. Selting, 2000). Les tours collaboratifs ont été décrits comme des exemples sophistiqués de comportement coordonné (cf. Bolden, 2003) et un témoignage évident (cf. Auer, 2009a) du travail syntaxique collaboratif et interactif que font les locuteurs, lorsqu’ils analysent la grammaire de l’autre. En étudiant la grammaire collaborative, je montre que la combinaison de phrases en interaction est une réalisation émergente, temporelle et interactionnelle. Je discute donc des concepts, tels que l’intégration syntaxique, la dépendance syntaxique, la coordination, la subordination, etc., à la lumière des besoins pratiques et contingents des participants en interaction. Cette recherche a donc des implications pour (i) les études sur la combinaison de phrases dans la langue parlée ; (ii) les études sur les différents types de tours collaboratifs ; (iii) les études sur l’italien parlé en interaction ; (iv) les concepts de projections et de complétion, de dépendance, d'intégration syntaxique, et le rôle de ceux-ci pour un énoncé en cours. Mon corpus est composé de 12 heures de données vidéo, enregistrées dans différents contextes (dîners/apéritifs informels ; réunions d’affaires formelles) d’interactions naturelles ‘autour d’une table’, en italien. Elles ont été transcrites en suivant les conventions pour la langue parlé de Jefferson (2004) et celles pour la conduite incarnée de Mondada (2018). Les interactions sont toutes multi-personnes, ce qui me permet de problématiser la façon dont les locuteurs utilisent une variété de ressources verbales et non-verbales pour s’orienter vers leurs destinataires (cf. Sacks, 1992) et les pratiques de gestion du tour de parole dans des cadres de participation complexes. Enfin, je montre comment les locuteurs mobilisent des ressources qui leur permettent de montrer aux autres leur collaboration. J’appelle à la fois l’ensemble des ressources à leur disposition et le processus par lequel elles les mobilisent : « grammaire collaborative ». Je montre que des modèles de combinaison de clauses en découlent. Abstract This thesis, “Collaborative grammar: the temporality and emergence of clause combination in Italian talk-in-interaction”, explores how collaborative practices of clause-combining relate to the sequential and temporal organization of turns and actions in talk-in-interaction. Drawing on Conversation Analysis (Sacks, Schegloff & Jefferson, 1974) and Interactional Linguistics (Couper-Kuhlen & Selting, 2018), I investigate speakers’ online analysis of turns-in-progress (cf. Auer, 2009a). The thesis focuses on two phenomena in language-in-interaction, which I group under the name “Collaborative Turns”: co-constructions (cf. Lerner, 1987, 1991, 1996), whereby an interactant completes a speaker’s turn-in-progress or suggests a candidate continuation thereof, hence fulfilling a prior speaker’s grammatical projection; and other-extensions, whereby a speaker extends a prior speaker’s potentially complete turn, in grammatically integrated ways, potentially re-occasioning a transition relevance place (TRP). I investigate syntactic formats (and co-occurring embodied conduct) deployed by the participants when continuing, extending or (re)completing a prior speaker’s turn (main, complement, relative and adverb clauses), as they emerge in relation to turns-at-talk. I thus problematize the notion of syntactic, prosodic, and pragmatic completion (cf. Selting, 2000). Collaborative Turns have been described as sophisticated examples of coordinated behaviour (cf. Bolden, 2003) and an obvious testimony (cf. Auer, 2009a) to the collaborative and interactive syntactic work that speakers do. By studying collaborative grammar, I show that clause-combining in interaction is an emerging, temporal, and interactional achievement. I thus discuss theoretical concepts, such as syntactic dependence, syntactic integration, coordination, subordination, etc., in light of the practical and contingent needs of participants in interaction. This research bears, then, implications for (i) studies on clause combining in spoken language; (ii) studies on different types of collaborative turns; (iii) studies on Italian talk-in-interaction; (iv) discussions on the concepts of projections and completion, dependency, syntactic integration, and the role of these for the sentence-in-progress. My corpus is composed of 12 hours of video data, recorded in different settings (informal dinners/aperitifs; formal business meetings) of naturally occurring interactions ‘around a table’, in present-day Italian. It has been transcribed following Jefferson’s (2004) conventions for talk and Mondada’s (2018) for embodied conduct. The interactions are all multiperson, which allows me to problematize how speakers use a variety of verbal and non-verbal resource to orient to their recipients (cf. Sacks, 1992) and to turn-management practices in complex participation frameworks. Ultimately, I show how speakers mobilize resources that enable them to display to each other their collaboration. I call both the set of tools available to them and the process by which they mobilize these: “collaborative grammar”. I show that clause combining patterns emerge from it.

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Social-interactional approaches tu SLA: A state of the art and some future perspectives

2013, Pekarek Doehler, Simona

In this paper I address the current state of the art in social-interactional research on SLA. I first provide a brief outline of the historical development of those lines of research that are commonly subsumed under the (broad) heading of ‘social-interactional approaches’, and I discuss their conceptual underpinnings as well as some of their research results. I then focus specifically on current research in what has become a major driving force in socially oriented research on SLA, namely conversation analysis (CA-SLA). I discuss some of the empirical evidence CA-SLA has offered for L2 learning as a socio-cognitive process bound up with the moment-to-moment unfolding of L2 speakers’ social practices. I also review its contribution to our understanding of L2 interactional competence and its development over time. I conclude by sketching avenues for future research.

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On the contingent nature of language‐learning tasks

2010, Hellermann, John, Pekarek Doehler, Simona

Using methods from conversation analysis, this paper explores ways that teacher‐designed language‐learning task interactions can vary in their performance due to the nature of face‐to‐face interaction. The analysis describes three task interactions from language‐learning classrooms, showing how the contingencies that are necessitated by learners working in small groups provide for different task performance as well as different potentials for language learning. The video‐recorded interactions come from two different classroom contexts: adult English‐language learners in the USA and adolescent learners of French in Switzerland. In each context, the learners are engaged in a directions‐giving task. Participants’ individual and group orientations to these similar teacher‐designed tasks lead to different co‐constructed performances of the task and, in each case, unique learning potentials.

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L'explication dans les interactions en classe de langue: organisation des séquences, mobilisation de ressources, opportunité d'apprentissage

2009, Fasel Lauzon, Virginie, Pekarek Doehler, Simona

La présente recherche porte sur les séquences d'explication en classes de français langue première et seconde (dernière année du secondaire supérieur). Elle aborde l'explication en tant que phénomène fondamentalement interactionnel et propose la description systématique, dans une approche inspirée de l'analyse conversationnelle, d'une collection d'explications recensées dans un corpus d'interactions en classe. Les objectifs de la recherche sont 1) la description de l'organisation des séquences d'explication, 2) la description des ressources mobilisées par des apprenants avancés du français pour participer aux séquences d'explication, et 3) la description des opportunités d'apprentissage qui peuvent prendre place dans les séquences d'explication. La recherche se clôt sur une série de propositions didactiques pour optimiser ces opportunités d'apprentissage en classe., The present research focuses on explanation sequences in French as a first (L1) and as a second (L2) language classrooms (last year of upper secondary school). It broaches explanation as a fundamentally interactional phenomenon and proposes a systematic description, through an approach inspired by Conversation Analysis, of a collection of explanations taken from classroom data. The research aims at 1) describing the interactional organization of explanation sequences, 2) describing the resources mobilized by advanced learners of French in order to participate in explanation sequences, and 3) describing the opportunities for learning that may take place within explanation sequences. These aims lead to a set of propositions to optimize these learning opportunities in the classroom.

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Multimodal assemblies for prefacing a dispreferred response: A cross-linguistic analysis

2021-9-27, Pekarek Doehler, Simona, Polak-Yitzhaki, Hilla, Li, Xiaoting, Stoenica, Ioana-Maria, Havlík, Martin, Keevallik, Leelo

In this paper we examine how participants’ multimodal conduct maps onto one of the basic organizational principles of social interaction: preference organization – and how it does so in a similar manner across five different languages (Czech, French, Hebrew, Mandarin, and Romanian). Based on interactional data from these languages, we identify a recurrent multimodal practice that respondents deploy in turn-initial position in dispreferred responses to various first actions, such as information requests, assessments, proposals, and informing. The practice involves the verbal delivery of a turn-initial expression corresponding to English ‘I don’t know’ and its variants (‘dunno’) coupled with gaze aversion from the prior speaker. We show that through this ‘multimodal assembly’ respondents preface a dispreferred response within various sequence types, and we demonstrate the cross-linguistic robustness of this practice: Through the focal multimodal assembly, respondents retrospectively mark the prior action as problematic and prospectively alert co-participants to incipient resistance to the constraints set out or to the stance conveyed by that action. By evidencing how grammar and body interface in related ways across a diverse set of languages, the findings open a window onto cross-linguistic, cross-modal, and cross-cultural consistencies in human interactional conduct.

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Interaction logopédiste-enfant: comment se construisent des échanges potentiellement acquisitionnels?

2013, Rodi, Mireille, de Weck, Geneviève, Delamotte-Legrand, Régine, Pekarek Doehler, Simona, Salazar Orvig, Anne, Sylvestre, Audette

La présente recherche porte sur l’interaction logopédiste – enfant. Ancrée dans une perspective interactionniste de l’acquisition du langage, elle vise d’une part à qualifier précisément cette interaction et, d’autre part, à montrer son efficacité à certains moments clés de son déroulement. Plus précisément, elle met en évidence la manière dont un enfant avec troubles spécifiques du développement du langage parvient à se saisir des offres acquisitionnelles que lui présente une logopédiste et les stratégies mises en place par cette dernière pour donner à cet enfant des occasions de saisies. Dès les premières interventions logopédiques, un contrat implicite se tisse entre les deux interlocuteurs, contrat basé à la fois sur une asymétrie d’âge, de rôles, de statuts et de capacités langagières, ainsi que sur une recherche de symétrie ou d’équivalence sur le plan relationnel. Ce contrat engage la logopédiste dans un rôle d’étayage des productions verbales offrant à l’enfant la possibilité de mettre en place des moyens de communication plus efficaces. De son côté, l’enfant s’approprie les propositions de son interlocuteur. Cette situation d’interaction est propice à l’actualisation de séquences potentiellement acquisitionnelles (de Pietro & al., 1989) qui engagent les interlocuteurs dans une démarche d’acquisition/apprentissage sur le plan langagier. C’est ce processus que nous avons mis en évidence, dans le but notamment d’objectiver des savoir-faire appartenant à une communauté de pratique et de souligner l’intérêt de la prise en compte du modèle des SPA dans les contextes thérapeutiques logopédiques., This research concerns the interaction between a speech therapist and a child. Focused on acquiring language through interaction, it aims on the one hand to describe this interaction precisely, and on the other to demonstrate its efficacy at certain key moments. More precisely, it shows how a child with specific language development problems manages to grasp the opportunities for acquisition offered by a speech therapist and the strategies used by the latter to give the child opportunities to grasp. From the very first speech therapy sessions, an implicit bond is created between both participants. This is based on an asymmetry of age, roles, status and language capacity, as well as on a search for symmetry or equivalence at the relational level. This bond engages the speech therapist in the role of supporting verbal production, offering the child the possibility of using more efficient means of communication. For his part, the child appropriates the proposals of the speech therapist. This interaction situation is conducive to the updating of potential acquisition sequences (de Pietro et al., 1989), which engage the participants in an acquisition/learning set-up in terms of language. This is the process we have proven, with the aim of objectifying know-how belonging to a community of practice and of underlining the importance of taking into account the potential acquisition sequence model in speech therapy contexts.

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La compétence d’interaction en L2: gestion de la cohérence interactive par des apprenants du français

2010, Pochon-Berger, Evelyne, Pekarek Doehler, Simona, Mondada, Lorenza, Nussbaum, Luci, Ziegler, Gudrun

La présente recherche porte sur la compétence d’interaction d’apprenants du français langue seconde de niveau intermédiaire. Celle-ci est approchée à travers l’examen de l’une de ses dimensions constitutive: l’accomplissement de la cohérence interactive d’un tour de parole à un autre. La participation à des interactions verbales suppose une capacité à enchaîner de manière cohérente sur le discours d’autrui, impliquant à la fois le minutage approprié de la prise de tour dans la dynamique de l’échange et l’articulation du tour émergeant aux actions précédentes. Une telle entreprise relève plus généralement d’une compétence d’interaction grâce à laquelle les participants se coordonnent, s’adaptent les uns aux autres et organisent conjointement leurs conduites discursives. Lorsque l’on apprend une langue seconde, cette compétence d’interaction constitue à la fois une ressource pour la participation aux activités communicatives et un objet d’apprentissage ne pouvant être développé qu’à travers la pratique elle-même. Décrire comment cette compétence d’interaction se déploie en situation, ici dans le cadre de travaux en groupes, est d’une importance centrale pour comprendre son potentiel de développement. Cette recherche s’inscrit dans une approche praxéologique de l’apprentissage et de la compétence en langues, centrée sur l’observation des façons de participer des apprenants au moyen des outils de l’analyse conversationnelle. Se basant sur un corpus d’interaction en petits groupes en classe de langue, cette recherche identifie des méthodes (au sens ethnométhodologique) que les apprenants mettent en œuvre pour gérer la cohérence avec le discours d’autrui lorsqu’ils prennent la parole. Ces méthodes sont observées au sein de trois ‘activités’: le désaccord, l’expansion discursive et l’appropriation de la parole comme participant non-adressé., The present research aims at describing the interactional competence of intermediate learners of French L2. Interactional competence is observed through the study of one of its constitutive dimensions: the accomplishment of interactional coherence from one turn to another. Participation in social interaction entails the ability to take the turn at the right moment in the dynamics of the interaction. However, taking a turn is not only a matter of appropriate timing but also of tying the emerging turn to previous actions. This endeavor is a matter of interactional competence which allows participants to coordinate themselves, to adjust to each other and to jointly organize their verbal conducts. When learning a second language, this interactional competence is both a resource for participating in communicative activities as well as an object of learning which may only be developed through practice itself. Describing how this interactional competence is deployed in situations, in this specific case that of group works, is of central importance for understanding its potential development. This research draws on a praxeological approach to learning and language competence, and, using the tools of Conversation Analysis, focuses on the observation of the learners’ ways of participating in social interaction. Based on a corpus of small group interactions in the language classroom, this research identifies methods (in an ethnomethodological sense) learners deploy to manage interactional coherence when taking a turn, within three specific ‘activities’: disagreement, appropriating the floor as a non-addressed participant and discursive expansions.

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Le rôle des relatives dans l’organisation séquentielle de l’interaction : une approche temporelle, interactionnelle et praxéologique

2018, Stoenica, Ioana-Maria, Pekarek Doehler, Simona

Résumé Ce travail examine l’emploi des relatives, telles que celle qui est illustrée à la ligne 01 de l’extrait suivant, dans les conversations en français : "Les bouteilles qui se vissent" [Corpus Pauscaf (Pause 7) – (10m03-10m13)] 01 CED: c’est vrai que les bouteilles qui se vissent, 02 comment s’appellent les le:s c’est pas des capsules, 03 si? 04 CAM: ouais, 05 CED: bref .hhh eu::h c’est- ça fait pas très classe, 06 ((le tour continue)) Les relatives représentent un objet classique d’investigation linguistique. Elles ont été amplement étudiées dans des travaux d’orientation typologique, qui ont examiné l’usage de ces constructions grammaticales dans des données écrites, parfois décontextualisées ou même forgées par les linguistes. Ces études ont proposé différentes classifications des relatives, suivant leurs formes et les fonctions sémantiques qui leur ont été attribuées dans les données examinées. Les relatives ont également fait l’objet d’étude des travaux qui ont identifié l’existence d’une variation morphosyntaxique au sein de ces constructions, manifestée par un écart entre les structures des relatives, telles que décrites dans les grammaires normatives, et les formes que revêt leur utilisation dans les énoncés attestés à l’oral et à l’écrit. À ces recherches s’ajoutent des travaux qui ont remis en question le caractère subordonné de certaines relatives. Enfin, il existe aussi de rares études qui ont examiné les relatives dans des conversations, pour la plupart, en d’autres langues que le français, et qui ont montré, par exemple, que les locuteurs utilisent ces constructions pour faire des évaluations. Un bilan critique de ces études antérieures sur les relatives fait ressortir en principal deux aspects : a) il ne semble pas y avoir d’études systématiques sur les relatives qui proposent une analyse multimodale (c’est-à-dire une analyse qui combine le langage avec les conduites mimo-gestuelles des locuteurs) de l’usage de ces constructions grammaticales ; b) dans l’espace francophone, le rôle des relatives dans l’accomplissement des actions conversationnelles (telles que faire des évaluations) est resté largement inexploré. Il s’agit ici de pistes de recherche que le présent travail se propose d’examiner, en adoptant le cadre théorique et méthodologique de la linguistique interactionnelle et en analysant l’usage des relatives dans une base de données composée d’environ 20h d’enregistrements audio et vidéo de conversations en français. Cette recherche montre que les relatives sont utilisées par les locuteurs pour accomplir les actions conversationnelles suivantes : réparer un problème d’identification référentielle, poursuivre la réaction d’autrui par des élaborations référentielles, hétéro-initier la réparation d’un problème d’identification référentielle, prendre position par rapport aux assertions d’autrui concernant des référents et ajouter un élément supplémentaire à une énumération de caractéristiques référentielles. Cette étude montre aussi que la production de ces actions conversationnelles dépend de la position séquentielle que celles-ci occupent dans le déroulement interactionnel de la conversation et, en même temps, s’articule par rapport aux conduites mimo-gestuelles manifestées par les participants de l’interaction. Par l’examen des conduites non verbales des locuteurs, le présent travail identifie également des caractéristiques formelles dans la production des relatives qui reflètent la dimension interactionnelle et spontanée de leur usage conversationnel. De plus, par l’investigation de l’emploi interactionnel des relatives, cette recherche avance des arguments en faveur de l’autonomie syntaxique de certaines de ces constructions grammaticales. Enfin, cette étude présente également une série d’indices d’ordre séquentiel, interactionnel et prosodique qui sont examinés en lien avec le caractère restrictif/non restrictif de l’usage des relatives. Cette recherche vise ainsi à contribuer à une meilleure compréhension de la structure relative, telle qu’elle ressort des pratiques interactionnelles des locuteurs. Cette étude vise également à montrer que l’examen de l’usage-en-interaction des relatives ne peut pas être dissocié de l’étude des conduites non verbales des locuteurs qui sont présentes dans l’environnement naturel d’emploi de ces structures et qui sont susceptibles d’influencer l’utilisation de celles-ci. Enfin, ce travail argumente en faveur de l’adaptabilité du langage aux besoins interactionnels des locuteurs et à l’imprévisibilité de l’interaction sociale, témoignant par-là du caractère flexible et malléable des constructions grammaticales. Abstract The present work investigates the use of relative clauses, such as the one that is illustrated at line 01 of the following excerpt, in French talk-in-interaction: "Les bouteilles qui se vissent" [Corpus Pauscaf (Pause 7) – (10m03-10m13)] 01 CED: c’est vrai que les bouteilles qui se vissent, 02 comment s’appellent les le:s c’est pas des capsules, 03 si? 04 CAM: ouais, 05 CED: bref .hhh eu::h c’est- ça fait pas très classe, 06 ((le tour continue)) Relative clauses represent a classical object of linguistic inquiry. They have been extendedly examined in typological studies, which have focused on the use of these grammatical constructions in written, sometimes decontextualized or even forged data. These studies have proposed different classifications of relative clauses, according to their forms and to the semantic functions that have been attributed to these constructions in the respective data. Relative clauses have been also studied in works that have identified the existence of a morpho-syntactic variation within these grammatical constructions, manifest as a gap between the structures of relative clauses, as described in normative grammars, and the forms that are reflected by their actual use in oral and written attested data. In addition to this research, there have been works that have called into question the subordinate status of certain relative clauses. Finally, there are also few studies that have focused on relative clauses in conversations, most in languages other than French, and that have shown, for example, that speakers use these constructions for doing assessments. A critical discussion of these previous studies on relative clauses highlights mainly two things: a) systematic studies on relative clauses that propose a multimodal analysis (that is to say an analysis that combines language with the embodied conduct of speakers) of the use of these grammatical constructions do not seem to exist; b) in the French literature, the role of relative clauses in the accomplishment of conversational actions (such as doing assessments) has remained, to a great extent, unexplored. These are some lines of research that the present study aims to explore, by adopting the theoretical and methodological framework of interactional linguistics and by examining the use of relative clauses in a database composed of about 20 hours of audio and video recorded French talk-in-interaction. This research shows that relative clauses are used by speakers for accomplishing the following conversational actions: repairing a problem of referential identification, pursuing recipient uptake by elaborating on a referent, initiating other-repair of a problem of referential identification, taking a stand on somebody else’s statements concerning referents and adding a supplementary item to an enumeration of referential characteristics. This work also shows that the production of these conversational actions depends on the sequential position in which these actions occur within the interactional deployment of the conversation and, at the same time, is influenced by the embodied conduct displayed by the participants in interaction. By examining the participants’ nonverbal conduct, the present study identifies as well some formal features in the production of relative clauses that reflect the interactional and the spontaneous dimension of their conversational use. Moreover, based on the investigation of the interactional usage of relative clauses, this research argues in favour of the syntactic autonomy of some of these grammatical constructions. Finally, this work also presents a series of sequential, interactional and prosodic cues that are examined in relation to the restrictive/non-restrictive use of relative clauses. The present work aims thus to contribute to a better understanding of the relative clause, such as brought out by the interactional practices of the participants in conversations. It also aims to show that the investigation of the use-in-interaction of relative clauses may not be separated from the study of the participants’ embodied conduct that are present in the natural environment of use of these structures and that are likely to influence their occurrence. Finally, this study argues in favour of the adaptability of language to speakers’ interactional needs and to the contingencies of social interaction, giving further evidence of the flexible and malleable character of grammatical constructions.

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Le développement de la compétence d'interaction : une étude sur le travail lexical

2012, Farina, Clelia, Pochon-Berger, Evelyne, Pekarek Doehler, Simona

This paper presents an exploratory longitudinal study on how an adolescent speaker of French L2 manages word searches as part of auto-initiated other-repair. We followed Julie, a German-speaking au pair girl sojourning in a French-speaking environment, for 9 months. Based on the analysis of audio-recorded and transcribed everyday conversations, we track how Julie’s ‘methods’ for initiating word searches and calling for co-participant’s help change across the duration of her stay. Results show a shift from the use of ‘heavy’ resources that suspend the ongoing activities and focus explicitly on lexical issues towards the use of more subtle resources that maximize the progressivity of talk while still allowing the speaker to overcome lexical problems. It is argued that these changes are indicative of the development of L2 interactional competence.

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Identification et observabilité de la compétence d'interaction: le désaccord comme microcosme actionnel

2009, Fasel Lauzon, Virginie, Pekarek Doehler, Simona, Pochon-Berger, Evelyne

This paper presents an investigation of disagreement sequences understood as an actional microcosm that allows us to zoom in onto the development of interactional competence. An analysis of interactional data from French L1 classrooms in French speaking Switzerland is presented, emanating from two levels of schooling (lower and upper secondary). The analysis (a) identifies a series of observables relating to interactional competence, (b) opens a window onto aspects of its development across time and (c) sheds light on the communicative cultures at work in the two school contexts.