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Robotham, Andrew
Résultat de la recherche
Évolution du paysage radiophonique romand 1983-2023
2023-2-13, Robotham, Andrew, Pignard-Cheynel, Nathalie
Sur mandat des RRR et de la RTS, l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel a mené une étude sur l’évolution du paysage radiophonique romand depuis le début de la libéralisation du marché (deuxième moitié des années 1980) ; une libéralisation visant notamment à développer et diversifier la radiophonie helvétique. Cette étude a pour but de documenter cette évolution et analyser l’impact des nouvelles technologies de diffusion numérique, en lien avec le cadre réglementaire. La question sous-jacente étant : quel bilan tirer de la libéralisation du marché radiophonique et de l’arrivée des programmes 100% numériques ? Trois points sont développés dans le rapport, résumés ici synthétiquement : - Sur le plan quantitatif, cette libéralisation a donné lieu à une multiplication par au moins sept du nombre de programmes diffusant en Suisse romande ; une croissance par à-coups qui a accentué certaines disparités géographiques. - Sur le plan qualitatif, le bilan est plus contrasté. La croissance en nombre comme en diversité des programmes radio ne s’est pas traduite en une diversification de l’offre du même ordre en matière de types de contenus. Parmi les nouveaux programmes musicaux, une part importante opère selon un modèle minimisant les coûts de production, avec pour effet peu voire aucune émission originale. Sur le plan de l’information locale ou régionale, ce sont aujourd’hui encore les programmes « historiques » nés avant l'avènement de la radio numérique qui produisent la plupart des contenus journalistiques, souvent grâce à la perception de quotes-parts de la redevance. - En matière d’audiences, les données manquent pour établir un bilan précis. Les chiffres à disposition montrent que les diffuseurs historiques résistent bien malgré de nombreuses difficultés. Pour ce qui est des nouveaux arrivants (pour lesquels les chiffres détaillés manquent), une large majorité a déjà démontré une certaine durabilité (y compris durant la crise du Covid-19). La combinaison entre une croissance forte et continue du streaming et l’abandon de la diffusion en FM donneront sans doute lieu à de nouvelles reconfigurations dans les années à venir.
Print hegemony or just a(nother) platform ? : digital first production at daily newspapers
2021, Robotham, Andrew
La présente thèse est une étude de la production dite web-first des journaux papier et de leurs systèmes de production, un objet d’étude négligé jusqu’ici par la recherche en journalisme numérique. Cette thèse pose la question générale suivante : Comment les versions numérique et papier d’un même journal sont-elles produites ? Grâce à une étude ethnographique du journal suisse francophone Le Temps en 2018 ainsi que des entretiens avec des membres des rédactions de La Côte, 20 Minutes et Le Temps en 2021, je fournis des descriptions de la manière dont des articles numériques et papier sont produites par ces trois rédactions (y compris par Le Temps à deux moments distincts). J’analyse les luttes entre numérique et analogique, dont plusieurs se jouent sur les champs de bataille de l’espace et du temps. L’implémentation réussie des versions idéales d’articles numériques (en termes de temporalités, de contenu et d’affordances numériques) est sujette à la possibilité de désatteler le numérique du print, le premier format étant généralement assujetti au deuxième. Cette émancipation est coûteuse et nécessite ce que j’appelle le surplus de capacité print : le fait d’avoir davantage de ressources à disposition pour produire et éditionner des articles que celles minimales requises pour remplir les pages du journal. Je discute des différents surplus de capacité print des trois journaux étudiés et de l’impact sur de degré de web-first. Enfin, je propose une définition du web-first qui intègre cinq dimensions : le workflow (ou flux de production), la temporalité, l’état d’esprit, les propriétés textuelles et la stratégie. A des fins heuristiques, celles-ci sont ordonnées dans une matrice web-first, créant ainsi des bases pour mieux comprendre la production d’informations numérique et papier dans d’autres rédactions. Concernant la méthodologie, je m’inspire de l’ethnographie en rédaction classique, de la théorie de l’acteur-réseau et du newsmaking reconstruction. ABSTRACT: The present thesis is a study of digital first newspapers and their underlying production systems. Digital first represents a neglected research topic within (digital) journalism studies. This research broadly asks the question: How are digital and print versions of newspapers produced? Thanks to an in-depth ethnography at French-language Swiss legacy newspaper Le Temps in 2018 as well as interviews with newsworkers from La Côte, 20 Minutes and Le Temps in 2021, I provide descriptions of how web and print stories are produced at all three newsrooms (including at Le Temps at two different moments in time). I analyze the struggles between digital and analog, many of which play out on the battlefields of space and time. Successfully implementing idealized versions of digital stories (in terms of temporality, content and digital affordances) is subject to being able to untether digital from print, the former often being subjugated to the latter. Achieving this comes at a cost, since it requires what I call a print capacity surplus: having resources to produce and edit stories beyond those required to fill the pages of the print newspaper. I discuss the varying print capacity surpluses of the three newspapers studied and its impact on their digital firstness. Finally, I offer a definition of digital first, which integrates five dimensions: workflow, temporality, mindset, text-level features, and strategy. For heuristic purposes, these are arranged into a digital first matrix, creating bridges for understanding digital and print news production at other newspapers. In terms of method, I mainly borrow from classic inductive ethnography, actor-network theory and newsmaking reconstruction.
You Said Digital First! A Five-Dimensional Definition According to Journalists from Three Swiss Newspapers
2022-8-8, Robotham, Andrew, Pignard-Cheynel, Nathalie
The term digital first is frequently used by newspapers to describe how they go about making digital and print news. Yet the literature does not define the term precisely and has not described implications in terms of making news. Furthermore, we know almost nothing about how journalists themselves understand this jargon and how they view what it entails in terms of the (changes to) underlying practices. This research analyzed the production systems of three different types of French-language Swiss newspapers that label their production systems digital first: a local paper, a legacy paper and a metro-style paper. It interviewed 17 of their newsworkers, 15 of which described the way their newspaper makes news as digital first without being prompted. The full range of properties attributed to digital first emerging from the data reflected five dimensions: temporality, content format, workflow, production mindset and business strategy. These five dimensions were conceptualized by building a digital first matrix, thereby contributing to definitional clarity, while also serving as a useful tool to analyze newspaper production. In practice, production and editing resources seem to determine a newspaper's success in fully implementing more ambitious visions of digital first. Digital first, we argue, constitutes an emerging newsmaking paradigm.
Démocratiser et favoriser la pratique du datajournalisme (II): recommandations en vue d’un développement d’outils techniques
2021-3-1, Wuergler, Lena, Pignard-Cheynel, Nathalie, Robotham, Andrew
Ce document se base sur les résultats du document Démocratiser et favoriser la pratique du datajournalisme (I): un état des lieux. Ces recommandations ont été élaborées par l’Académie du journalisme et des médias (UNINE) en collaboration étroite avec le Distributed Information Systems Laboratory (LSIR) de l’EPFL dans le but d’établir une feuille de route pour les développements d’outils et de technologies et en vue de l’affectation des ressources y relatives. Sur la base de l’état des lieux, nous émettons les recommandations suivantes : - La construction d’une infrastructure permettant, avec un minimum de développement, d’offrir des tableaux de bord thématiques à destination des journalistes non-spécialistes des données; - La mise à disposition en libre accès de la technologie accompagnée d’une feuille de route permettant à tout média de créer facilement des tableaux de bord sur d’autres thématiques; - La réalisation d’un projet pilote en partenariat avec le partenaire média (Heidi.news) via un premier tableau de bord thématique consacré à l’environnement et au climat; - L’intégration d’une dimension didactique favorisant la prise en main de l’outil par des journalistes non spécialistes des données; - La création d’un outil de dataification des déclarations publiques (permettant une approche data sur des enjeux d’actualité et des controverses)