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    Comment rester Mapuche au Chili ?: autochtonie, genre et transmission culturelle
    A partir d’une conception dynamique et contextuelle des cultures, je me suis intéressée à l’actualisation, au niveau local, de l’appartenance mapuche, principal peuple autochtone du Chili. Les données sur lesquelles j’ai construit mon analyse ont été recueillies au cours d’un terrain de deux ans. Elles démontrent que l’enjeu central des processus de reconnaissance est de faire reconnaître la continuité culturelle entre le passé et le présent. Une telle continuité implique une réflexion sur la gestion de la transmission entre les générations. Ceci m’a amenée à me pencher sur les figures responsables de la transmission culturelle, figures qui se sont révélées genrées. Outre les médiateurs, figures masculines qui permettent la relation entre Mapuche et non Mapuche, apparaissent les femmes, responsables de la transmission culturelle et linguistique. Plus particulièrement, ce sont les mères qui sont supposées transmettre leur langue à leurs enfants. La constatation du déclin du mapuzungun, à travers la baisse du nombre de ses locuteurs et locutrices, désigne en premier lieu les mères comme responsables de la perte linguistique. En ceci, la figure de la mère mapuche est révélatrice des stratégies de légitimation des Mapuche face au dispositif juridique, tout comme de la persistance d’un discours sur l’autre autochtone comme relevant d’un passé révolu. Les politiques interculturelles fonctionnent comme mécanismes d’homogénéisation de la société chilienne dans son ensemble, ce qui garantit le maintien des relations de pouvoir asymétriques.