Voici les éléments 1 - 2 sur 2
  • Publication
    Accès libre
    De la coutume au code:: résistances à la codification du droit civil à Neuchâtel sous l'Ancien Régime
    (2018) ; ; ;
    Chaix, Gérald
    ;
    Tappy, Denis
    Le droit civil dans la principauté de Neuchâtel reste coutumier durant tout l'Ancien Régime. Malgré une volonté en apparence affirmée de codifier, les princes de Neuchâtel successifs ne parviennent pas à faire rédiger cette coutume. Leurs rêves de codifications s'inscrivent parfaitement dans les idées des Lumières et les souverains sont soutenus par les philosophes. Pourquoi, dans une petite principauté telle que celle de Neuchâtel, régie par de puissants souverains comme Frédéric II, la mise par écrit du droit se révèle-t-elle impossible ? Quelles résistances un tel projet rencontre-t-il, qui en sont les acteurs et comment agissent-ils ? Les réponses à ces questions ne peuvent être données qu'à la suite d'une analyse minutieuse de l'imposante masse de documents concernant la codification. Une fois ce phénomène éclairci, la comparaison du modèle neuchâtelois avec d'autres exemples de résistances à la codification permet de faire apparaître des constantes et des particularités dans ces oppositions. Ces informations, replacée dans le contexte de la fin de l'Ancien Régime permet d'observer et de mieux comprendre ces sociétés à un tournant de la modernité. La conception même de la souveraineté, de la domination et du pouvoir peuvent être interrogés au moyen de ces entreprises de codification qui ne parviennent que difficilement à aboutir, ou échouent simplement. Les résistances à la codification ne doivent être observées ni comme un phénomène anecdotique et provincial ni comme un mal à surmonter pour parvenir au code. Elles sont interrogées comme le miroir d'une société que rejette de manière parfaitement légitime une transformation du système juridique aujourd'hui faussement considérée comme une évolution forcément bénéfique. Quant à la réaction des princes face à cette opposition, elle témoigne du choix complexe et détermine quant à la figure du pouvoir qu'ils souhaitent incarner., Civil law in the Principality of Neuchâtel remained customary throughout the “Ancien Régime”. Despite a seemingly strong desire to codify, successive princes of Neuchâtel were unable to get this custom written. Their dreams of codifications were totaly in accordance with the ideas of the Enlightenment and the sovereigns were supported by philosophers. Why, in a small principality like Neuchâtel, governed by the powerful sovereigns Frederick II, was it impossible to put the law in writing? Which resistance did such a project encounter? Who are its actors and how do they act? The answers to these questions can only be given following a careful analysis of the large volume of codification documentation. Once this phenomenon has been clarified, the comparison of the Neuchâtel model with other examples of resistance to the codification makes it possible to reveal constants and particularities in these oppositions. This information placed in the context of the end of the “Ancien Régime”, allows us to observe and better understand these societies at a turning point in modernity. The conception of sovereignty, domination and power can be examined by means of these codification endeavours, which either failed only with difficulty or simply failed. Resistance to codification should not be observed either as an anecdotal and provincial phenomenon or as an evil to be overcome to reach the code. They are questioned as the mirror of a society which rejects in a perfectly legitimate way a transformation of the legal system today falsely considered as a necessarily beneficial evolution. As for the reaction of the princes of this opposition, it testified to the complex choice and determined the power figure they wished to embody.
  • Publication
    Accès libre
    Marie mondialisée. L'Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg et les topographies sacrées de l'époque moderne
    (Neuchâtel: Alphil - Presses universitaires suisses, 2014) ; ;
    Ghermani, Naïma
    Grandes découvertes et évangélisation des Amériques, possibilités de reproduction à l’infini des images et des récits offertes par l’imprimerie, circulation sans précédent des objets, des produits et des personnes. Aux XVIe-XVIIe siècles, de nouvelles conditions historiques font que les images de la Vierge Marie, soudainement, se multiplient, se diversifient, s’exportent partout dans le monde, ou presque. Cette mondialisation de Marie, qui s’observe dans la littérature spirituelle et dans l’iconographie, porte quelques auteurs audacieux, souvent liés aux ordres religieux qui participaient au premier chef à ces échanges de biens symboliques, à entreprendre le recensement et le classement des images dans de vastes ouvrages encyclopédiques, dont l’Atlas Marianus du jésuite Wilhelm Gumppenberg est l’exemple le plus abouti. Ces ouvrages, les topographies sacrées, sont aussi l’occasion pour certains auteurs de se prononcer sur l’équilibre du monde, l’organisation de l’univers et la réalité des miracles avec l’ambition de contrecarrer les périls du temps : les attaques protestantes contre le culte de Marie et des saints, les positions des philosophes de la nature et des savants qui doutaient de l’action de forces surnaturelles invisibles mais irrésistibles, et les progrès de l’astronomie qui tendaient à vider les Cieux de toute présence surnaturelle et à laisser l’homme seul face à l’univers. Parler de Marie, c’était parler du monde comme il devait aller, un monde où Dieu ne se cachait pas. C’est ce moment clé de l’aventure de la science jésuite et de cette ultime tentative pour mettre tous les savoirs anciens et modernes au service de la foi que cet ouvrage entend retracer, en croisant histoire de l’art et histoire des sciences, anthropologie historique et histoire religieuse.