Être doctorant·e dans un laboratoire de recherche en histoire et en histoire de l’art : entre appartenance commune et intégrations différenciées à l’institution
Author(s)
Broisin, Nicolas
Camus-Joyet, Perrine
Cordier, Camille
Gimenez, Irène
Neuville, Elsa
Fize, William
Roudergues, Lucie
Date issued
November 2022
In
Lien social et Politiques
No
89
From page
218
To page
241
Reviewed by peer
1
Subjects
doctorat enseignement supérieur histoire histoire de l’art genre
Abstract
À partir d’enquêtes par questionnaires puis par entretiens, cet article analyse l’intégration des doctorant·es au sein d’un laboratoire français de recherche en histoire et en histoire de l’art modernes et contemporaines (« Lab »), au service d’une réflexion plus globale sur la production des inégalités dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’enquête fait le constat de l’absence de constitution d’un collectif de doctorant·es, tant entre elles et eux qu’au sein du laboratoire. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette absence. En premier lieu, la communauté des doctorant·es n’existe qu’en théorie : elles et ils ont des parcours avec de fortes différences, qu’il s’agisse de leur situation financière, de leur localisation géographique ou de leur parcours de vie. Cette situation est complexifiée par le statut hybride des doctorant‧es, qui les maintient dans une professionnalisation inachevée. Et si une image de doctorant·e imaginaire semble être partagée, les vécus révélés par l’enquête plaident pour des différences profondes dans l’appréhension de cette période particulière de la vie d’un·e chercheur·euse. Dans cette diversité, le laboratoire pourrait apparaître comme un acteur unifiant. Or, impensé par la quasi-totalité des doctorant‧es à l’entrée de thèse, il est l’objet d’un intérêt lointain par la suite, sans devenir une réelle structure d’appui pour la majorité d’entre elles et eux.
Publication type
journal article
File(s)
