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Neuchâtel face à la colonisation : circulations, intrications et mémoire
Titre du projet
Neuchâtel face à la colonisation : circulations, intrications et mémoire
Description
Ce projet de recherche interroge les différents modes de connexions entre Neuchâtel et le monde atlantique durant la période coloniale. Il poursuit une démarche audacieuse et raisonnée pour comprendre comment différents acteurs, combinant des activités commerciales, militaires, scientifiques et religieuses, sur la base de réseaux familiaux, professionnels, militants et protestants, sont partis à la rencontre d’un espace marqué par le système colonial européen. En partant de ce cadre urbain – une ville provinciale pourtant connectée grâce à sa situation géopolitique, ses réseaux protestants et les circulations de savant·e·s –, ce projet explore comment il devient une ressource pour l’expansion dans cet espace lointain et comment ces interactions avec cet espace produisent en retour des ressources symboliques et matérielles non seulement pour les individus et les familles, mais aussi pour la ville en soi.
Cette démarche s’inscrit dans des débats sociétaux sur le racisme et le passé colonial qui font écho à des mouvements sociaux plus larges comme black lives matter. À Neuchâtel, plusieurs interpellations publiques ont relancé la question récurrente des liens avec le colonialisme. Le projet contribue à une meilleure connaissance de l’implication neuchâteloise dans l’histoire coloniale sous plusieurs angles tout en analysant les enjeux mémoriels actuels.
Cette recherche aborde justement le phénomène d’expansion européen dans une dimension transnationale et continentale. Elle contribue ainsi au débat sur les formes de collaborations transimpériales et remet en question des histoires nationalement compartimentées de la colonisation. Les différents acteurs neuchâtelois qui agissent davantage par des loyautés familiales, religieuses, entrepreneuriales et militaires que nationales s’intègrent en effet, durant toute cette période, à des entreprises de type colonial, dans le sens d’exploitation par une puissance politique de territoires non intégrés à son espace national et considérés comme sous-développés (Van Den Avenne, 2021 : p.47).
En retour, ces interactions avec le monde atlantique et le système colonial sont analysées de manière critique, car ces représentations de l’altérité jouent un rôle fondamental dans la construction d’une identité locale et suisse. En nous focalisant sur les biens, capitaux, personnes et idées en circulation, nous montrerons comment ces interactions participent à un imaginaire collectif où la modernité est ici et le passé là-bas. L’architecture du projet est constituée de sous-projets (sp) : une étude diachronique portant sur les circulations de personnes et des biens (sp 1), une étude de la circulation des idées (anti-)coloniales dans les réseaux (proto)féministes et protestants (sp 2) et une étude des mises en scène du colonialisme dans la ville de Neuchâtel et des enjeux mémoriels (sp 3). L’élaboration d’une base de données commune et réutilisable selon les principes FAIR, un site interactif et sur des aspects thématiques transversaux ainsi que le dialogue avec la communauté scientifique et avec le grand public constituent un dernier sous projet (sp 4).
L’ensemble de ces recherches aura un impact sur l’histoire locale et sur cette histoire de la Suisse coloniale, domaine historiographique particulièrement dynamique. Les résultats apporteront, d’une part, une compréhension globale et moins institutionnellement compartimentée de cette histoire connectée. D’autre part, ils permettront d’aborder ces questions socialement très discutées non pas sous l’angle du jugement moral mais, dans une perspective critique, des processus historiques et mémoriels en jeu. Enfin, ils exploreront les possibilités et limites de la documentation du monde colonial assistée par les outils des humanités numériques.
Cette démarche s’inscrit dans des débats sociétaux sur le racisme et le passé colonial qui font écho à des mouvements sociaux plus larges comme black lives matter. À Neuchâtel, plusieurs interpellations publiques ont relancé la question récurrente des liens avec le colonialisme. Le projet contribue à une meilleure connaissance de l’implication neuchâteloise dans l’histoire coloniale sous plusieurs angles tout en analysant les enjeux mémoriels actuels.
Cette recherche aborde justement le phénomène d’expansion européen dans une dimension transnationale et continentale. Elle contribue ainsi au débat sur les formes de collaborations transimpériales et remet en question des histoires nationalement compartimentées de la colonisation. Les différents acteurs neuchâtelois qui agissent davantage par des loyautés familiales, religieuses, entrepreneuriales et militaires que nationales s’intègrent en effet, durant toute cette période, à des entreprises de type colonial, dans le sens d’exploitation par une puissance politique de territoires non intégrés à son espace national et considérés comme sous-développés (Van Den Avenne, 2021 : p.47).
En retour, ces interactions avec le monde atlantique et le système colonial sont analysées de manière critique, car ces représentations de l’altérité jouent un rôle fondamental dans la construction d’une identité locale et suisse. En nous focalisant sur les biens, capitaux, personnes et idées en circulation, nous montrerons comment ces interactions participent à un imaginaire collectif où la modernité est ici et le passé là-bas. L’architecture du projet est constituée de sous-projets (sp) : une étude diachronique portant sur les circulations de personnes et des biens (sp 1), une étude de la circulation des idées (anti-)coloniales dans les réseaux (proto)féministes et protestants (sp 2) et une étude des mises en scène du colonialisme dans la ville de Neuchâtel et des enjeux mémoriels (sp 3). L’élaboration d’une base de données commune et réutilisable selon les principes FAIR, un site interactif et sur des aspects thématiques transversaux ainsi que le dialogue avec la communauté scientifique et avec le grand public constituent un dernier sous projet (sp 4).
L’ensemble de ces recherches aura un impact sur l’histoire locale et sur cette histoire de la Suisse coloniale, domaine historiographique particulièrement dynamique. Les résultats apporteront, d’une part, une compréhension globale et moins institutionnellement compartimentée de cette histoire connectée. D’autre part, ils permettront d’aborder ces questions socialement très discutées non pas sous l’angle du jugement moral mais, dans une perspective critique, des processus historiques et mémoriels en jeu. Enfin, ils exploreront les possibilités et limites de la documentation du monde colonial assistée par les outils des humanités numériques.
Chercheur principal
Date de début
01 Novembre 2023
Date de fin
31 Octobre 2027
Chercheurs
Riccardo Bormann
Léo Buillard
Arnaud Weill
Organisations
Institut d'Histoire, UniNE
Département d'histoire contemporaine, UniFR