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La guerre de Trente ans aux frontières de l'Empire (1618-1648): appartenance, expérience, mobilité
Titre du projet
La guerre de Trente ans aux frontières de l'Empire (1618-1648): appartenance, expérience, mobilité
Description
La Guerre de Trente Ans (1618-1648) a touché de façon plus ou moins directe des territoires situés aux frontières entre Corps helvétique, Saint-Empire Romain Germanique et France, soit l'évêché de Bâle et le comté de Neuchâtel. Cette recherche met en évidence les appartenances collectives mobilisées dans ces territoires pendant la guerre, et montre l'impact des frontières politiques et confessionnelles qui les divisaient.
Dans cette recherche, je m’intéresse à une période-charnière de l’histoire européenne, la Guerre de Trente Ans (1618-48), fondamentale en termes de cristallisation des frontières politiques et confessionnelles. Les modalités de cette gestation traumatique, surtout quant à leurs implications pour les identités politiques et religieuses, restent cependant encore en partie inexplorées ; c’est surtout le cas pour la Suisse, où le XVIIe siècle reste encore le parent pauvre de la recherche historique. Ma recherche vise à comprendre la pluralité, mais aussi la hiérarchisation, des différentes appartenances, et d’étudier de l’intérieur les dimensions sociales et culturelles des processus décrits « depuis le haut » en termes de confessionnalisation et d’émergence des monarchies nationales.
Pour ce faire, je me sers de différentes méthodes. En premier lieu, afin de mettre en évidence l’expérience individuelle de la guerre, telle qu’elle est médiatisée par les appartenances sociales, confessionnelles et territoriales, j’analyserai des écrits personnels tels que journaux, chroniques familiales et correspondances. Une seconde approche est celle du changement d’échelle et des points de vue, qui constitue l’un des principaux acquis de la micro-histoire. Enfin, j'ai mis en œuvre une méthode comparatiste, en étudiant deux territoires situés dans l’arc jurassien, aux frontières entre le Saint Empire Romain Germanique, la Suisse et la France, à savoir l’évêché de Bâle et le comté de Neuchâtel.
La recherche a débouché sur des résultats importants: elle a tout d'abord montré l'existence dans l'évêché de Bâle d'une véritable frontière intérieure entre les territoires du nord de l'évêché (l'actuel canton du Jura), appartenant au Saint-Empire et catholiques, qui furent occupés par les belligérants, et les territoires méridionaux (Bienne et l'actuel Jura bernois), faisant partie du Corps helvétique et protestants, qui furent protégés par la neutralité helvétique, tout comme le comté de Neuchâtel. A ces différentes expériences du conflit correspondaient des appartenances divergentes, et des solidarités avec les camps opposés. A cet égard, la guerre a renforcé les frontières. Mais elle a aussi contribué à leur dépassement: dans le nord de l'évêché de Bâle, certains acteurs ont tenté de se rapprocher du Corps helvétique pour obtenir plus de sécurité, tandis que des habitants des territoires catholiques se réfugièrent dans des régions protestantes. La guerre a donc eu un effet ambigu; elle a aussi a mis en évidence des frontières préexistantes et qui se sont maintenues dans la longue durée.
Dans cette recherche, je m’intéresse à une période-charnière de l’histoire européenne, la Guerre de Trente Ans (1618-48), fondamentale en termes de cristallisation des frontières politiques et confessionnelles. Les modalités de cette gestation traumatique, surtout quant à leurs implications pour les identités politiques et religieuses, restent cependant encore en partie inexplorées ; c’est surtout le cas pour la Suisse, où le XVIIe siècle reste encore le parent pauvre de la recherche historique. Ma recherche vise à comprendre la pluralité, mais aussi la hiérarchisation, des différentes appartenances, et d’étudier de l’intérieur les dimensions sociales et culturelles des processus décrits « depuis le haut » en termes de confessionnalisation et d’émergence des monarchies nationales.
Pour ce faire, je me sers de différentes méthodes. En premier lieu, afin de mettre en évidence l’expérience individuelle de la guerre, telle qu’elle est médiatisée par les appartenances sociales, confessionnelles et territoriales, j’analyserai des écrits personnels tels que journaux, chroniques familiales et correspondances. Une seconde approche est celle du changement d’échelle et des points de vue, qui constitue l’un des principaux acquis de la micro-histoire. Enfin, j'ai mis en œuvre une méthode comparatiste, en étudiant deux territoires situés dans l’arc jurassien, aux frontières entre le Saint Empire Romain Germanique, la Suisse et la France, à savoir l’évêché de Bâle et le comté de Neuchâtel.
La recherche a débouché sur des résultats importants: elle a tout d'abord montré l'existence dans l'évêché de Bâle d'une véritable frontière intérieure entre les territoires du nord de l'évêché (l'actuel canton du Jura), appartenant au Saint-Empire et catholiques, qui furent occupés par les belligérants, et les territoires méridionaux (Bienne et l'actuel Jura bernois), faisant partie du Corps helvétique et protestants, qui furent protégés par la neutralité helvétique, tout comme le comté de Neuchâtel. A ces différentes expériences du conflit correspondaient des appartenances divergentes, et des solidarités avec les camps opposés. A cet égard, la guerre a renforcé les frontières. Mais elle a aussi contribué à leur dépassement: dans le nord de l'évêché de Bâle, certains acteurs ont tenté de se rapprocher du Corps helvétique pour obtenir plus de sécurité, tandis que des habitants des territoires catholiques se réfugièrent dans des régions protestantes. La guerre a donc eu un effet ambigu; elle a aussi a mis en évidence des frontières préexistantes et qui se sont maintenues dans la longue durée.
Chercheur principal
Forclaz, Bertrand
Statut
Completed
Date de début
1 Juillet 2009
Date de fin
30 Juin 2012
Identifiant interne
32377
identifiant