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    Roman et caricature au XIXe siècle : Balzac, "Illusions perdues", Flaubert, "L'éducation sentimentale"
    Au XIXe siècle, la caricature connaît un essor sans précédent en France. Les écrivains s’intéressent de près à ce phénomène médiatique. Champfleury, théoricien du réalisme, écrit plusieurs volumes d’histoire de la caricature, tandis que Baudelaire consacre trois essais majeurs à cet art qu’il réhabilite et qu’il envisage comme un modèle poétique. Balzac rédige le prospectus du journal La Caricature et affirme que les « caricatures lithographiées » seront accompagnées de « caricatures écrites ». Notre étude a ainsi pour but d’étudier la relation entretenue par le roman réaliste à la caricature, en s’appuyant sur deux romans qui mettent en abyme ce contexte culturel, social et médiatique particulier : Illusions perdues de Balzac et L’Éducation sentimentale de Flaubert. Dans une première partie, nous montrons que les écrivains pensent la caricature en lien avec leur activité littéraire et qu’ils s’inspirent de ses codes. En effet, en ce siècle où l’image, omniprésente, invite la littérature à se redéfinir, où le romantisme favorise les correspondances entre les arts, la caricature est un art que le texte peut ambitionner de transposer. Nous postulons ainsi que les romanciers pratiquent une forme de caricature textuelle, description qui mobilise un ensemble de procédés rhétoriques particuliers qu’il s’agit ici de définir. Dans une seconde partie, nous partons du constat que la caricature est indissociable de ses supports de diffusion. Chaque médium induit des stratégies, des postures, des modes de lecture différenciés qui nous informent des enjeux de la récupération romanesque de la caricature. La presse satirique illustrée, le théâtre, l’album, la littérature panoramique et les Physiologies sont autant de formes éditoriales à penser en lien avec le roman qui s’en inspire en même temps qu’il s’en distancie. Tout en ouvrant des perspectives pour une étude générale des rapports entre caricature et littérature, nous espérons renouveler la comparaison souvent esquissée entre les poétiques romanesques de Balzac et Flaubert en mettant en exergue les variations qui caractérisent leur appropriation respective de la caricature. Abstract In 19th century France, caricature developed itself in an unprecedented way and led many writers to take interest in the media phenomenon. Champfleury, a theoretician of the Realism movement, wrote a few volumes on the History of caricature, while Baudelaire dedicated three major essays to an art he considered to be a poetical model. In the leaflet that accompanied the newspaper called La Caricature, Balzac emphasized the fact that from now on, all « lithographed caricatures » will come with « written caricatures ». With that in mind, this study aims to examine the relationship between literary realism and caricature, based on two novels that crystallize the particular cultural, social and media environment of the time: Illusions perdues by Balzac and L’Éducation sentimentale by Flaubert. In the first part of the study, we try to show how the writers of the 19th century establish links between their literary work and caricature and how they draw inspiration from the codes of the genre of the latter. Indeed, at a time when the omnipresence of illustrations pushes literature to redefine itself and these arts enter into a constant dialogue with the literature of the time, it only makes sense for modern text to include and adapt to the art of caricature. Based on that, we believe that novelists created a new kind of written caricature. This new type of caricature required a set of specific rhetorical techniques that we will attempt to define here. In the second part of the study, we start from the observation that caricature cannot be dissociated from its different mediums of diffusion. Each medium prompts specific strategies, approaches and ways of reading a text that gives us a glimpse of the issues faced by the novelist in their attempt to incorporate caricature into their work. Illustrated satirical press, theatre, albums, panoramic literature and Physiologies are all types of media that novelists are inspired by and at the same time try to distance themselves from. While opening up new perspectives on a general study of the relationship between caricature and literature, this study hopes to renew the links often drawn between Balzac and Flaubert’s poetics by highlighting the variations that characterize their respective/personal appropriation of caricature as an art.
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    La porosité d'une oeuvre: étude des phénomènes de mue, de mimétisme et de passage dans Villa Amalia (2006) de Pascal Quignard
    (2011)
    Studer, Nadia
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    Les frontières, les contours, les membranes, les peaux sont autant de limites spatiales qui dessinent et déterminent les êtres et les choses. L’œuvre de Pascal Quignard dépeint, parmi d’autres thématiques, l’incroyable porosité de ces différentes structures et les nombreuses possibilités de les traverser. Bien que ce mémoire gravite autour de plusieurs ouvrages de Quignard, il s’attache spécialement à Villa Amalia (2006) et y examine trois aspects du phénomène du passage. Premièrement, l’analyse souligne que l’évolution identitaire des personnages (en particulier celle du personnage central, Ann Hidden) s’effectue par des mues physiques, vestimentaires et psychologiques qui leur permettent de « déborder » d’eux-mêmes en franchissant la frontière que constituait leur ancienne peau. Deuxièmement, en considérant les voyages réalisés par Ann Hidden au cours du récit, le présent travail met en lien ses mues avec ses déplacements et observe un processus d’extension de l’espace géographique parcouru. Ce travail étudie troisièmement le sujet de la transparence et celui du personnage « fantomatisé ». Il s’agit en effet de montrer que les métamorphoses successives des êtres provoquent un amincissement de leur peau et une consomption de leur corps, transformation qui les fait entrer en contact direct avec le paysage et les pousse à s’y fondre par mimétisme. C’est en cela que la question de l’inclusion de l’homme dans la nature est partout présente, de même que celle des subtiles relations d’influence entre le/les monde(s) intérieur(s) au personnage et le/les monde(s) extérieur(s). La perte progressive de la substance des êtres accroît leur capacité à passer les frontières et les espaces intermédiaires, y compris l’espace entre deux narrations, deux livres, voire deux vies… Cette constatation traduit l’existence d’une forme de réincarnation des personnages et des objets, non seulement au sein des ouvrages de Quignard pris séparément, mais également dans l’ensemble de son œuvre en ce qu’il tisse des ponts entre ses livres. Les problématiques de la mue, du mimétisme et du passage sont traitées dans une optique visant à lier l’analyse formelle à l’analyse thématique, notamment en interrogeant le choix de la forme du « roman-fragmenté » pour Villa Amalia et en proposant une interprétation de ce choix. Ce mémoire accorde enfin une attention toute particulière à la poétique dégagée autant par le style d’écriture de Quignard que par la récurrence des thématiques mentionnées, une poétique profonde et omniprésente qui agit comme une petite barque menant l’âme du lecteur sur d’autres rives.
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    Le sourire de René: comique, humour et ironie dans les récits de voyages de Chateaubriand
    (2011)
    Rosset, Caroline
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    Antoine, Philippe
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    Roulin, Jean-Marie
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    Rigoli, Juan
    Cette thèse cherche à renouveler la lecture des Voyages de Chateaubriand et à montrer que leurs éléments comiques participent à la création d’une nouvelle forme de relation viatique, en accord avec la sensibilité romantique. Après une mise au point théorique, la première partie de la recherche propose d’analyser les différentes sortes de comique dans les récits de voyage de Chateaubriand, en traçant le cheminement qui mène l’auteur de la satire à l’humour. La satire du voyageur illustre la tendance à la démystification qui caractérise l’auteur des Mémoires d’outre-tombe et offre une vision lucide et réaliste du monde, qui lui permet non seulement de prendre ses distances par rapport à la littérature idéalisante de sa bibliothèque de voyage, mais aussi de se rallier à l’idéal d’authenticité qui conditionne, à son époque encore, le récit viatique. Or, Chateaubriand rejette explicitement le comique satirique, qu’il attribue aux sarcasmes des philosophes et à leur incrédulité. Il lui préfère une forme plus positive et plus personnelle, qui le situe à l’origine du voyage romantique : l’autodérision dont il fait preuve sur les routes sert de contrepoint aux mises en scène de l’héroïsme du nomade et contrebalance l’orgueil du satiriste. Dès lors, on peut prétendre que le Chateaubriand pitre constitue une sorte d’autodémystification du Chateaubriand héros, ainsi qu’une mise à distance ironique, une négation du sérieux de l’oeuvre et une réorientation de l’entreprise viatique. Mais plus encore, la vision humoristique du monde ramène à la religion le voyageur perdu, errant à travers les déserts du Nouveau Monde comme de l’Ancien. En effet, c’est en voyant dans les caprices du sort et de la Nature la force créatrice de la Providence, que l’humoriste parvient à dépasser la déception du satiriste. La deuxième partie de la réflexion propose une analyse de la poétique humoristique des récits de voyage chateaubrianesques. Métalepses, parabases, digressions, ou montage littéraire permettent à l’auteur de distinguer son oeuvre viatique des relations sérieuses, par le biais desquelles le voyageur savant cherche à convaincre son lecteur de l’exactitude de ses observations. Conciliant fantaisie et réalisme et instaurant entre eux un constant va-et-vient, le récit humoristique trouve l’un de ses fondements dans la rupture d’illusions précédemment créées. Les Voyages de Chateaubriand oscillent constamment entre illusion et réalité, entre perception du réel et imagination. C’est le conflit entre ces deux modalités qui constitue la base de toute poétique humoristique. De ces observations découle une étude de la figure et de la double posture du Chateaubriand ironiste. Il faut en effet la dualité inconciliable entre le voyageur lucide et désenchanté et le poète emporté par son imagination pour que l’écriture se fasse humoristique et que l’auteur devienne ironiste. Dissimulation, réflexivité et décentrement, voire désengagement, permettent au voyageur de renouer avec la lignée tant convoitée des auteurs-créateurs, qui ont su s’affranchir d’une relation purement véridique pour lui préférer une vision plus poétique du monde. Chateaubriand fait donc de l’ironie un procédé littéraire destiné à mettre en évidence son indépendance et le pouvoir de sa fantaisie, par le biais de rapprochements inattendus, de brusques ruptures d’illusions et d’éclats bouffons, au sein de textes a priori sérieux. La dernière partie de ce travail est consacrée aux moyens par lesquels le voyageur s’efforce de réenchanter le monde qu’il parcourt. L’importance que le voyageur accorde aux anecdotes piquantes, aux détails insignifiants (une fourmi, une palmette de fougère, etc.) et aux scènes de la nature qui favorisent l’imagination lui permet d’éclipser le monde objectif pour le remplacer par une vision intime des lieux visités. Ainsi commence, avec Chateaubriand, la prise de pouvoir de la littérature sur le monde réel, un monde qu’elle entend dépasser.
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    Conflit social et charivaris dans Le Meunier d’Angibault de George Sand: une lecture ethnocritique de la littérature
    (2009)
    Stebler, Joséphine
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    Dans une première partie, ce travail s’attache à présenter et à définir, dans ses aspects épistémologiques, théoriques et méthodologiques, la démarche ethnocritique, approche interdisciplinaire relativement récente et peu connue qui mélange analyse littéraire et regard ethnologique. Dans une seconde partie, l’auteure se propose de mettre la démarche à l’épreuve à travers la lecture d’un roman de George Sand : Le Meunier d’Angibault. Cette lecture ethnocritique l’amène à faire ressortir le potentiel hautement charivarique de ce roman du conflit social et générationnel.
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