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Sangsue, Daniel
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Sangsue, Daniel
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Professeur.e ordinaire
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daniel.sangsue@unine.ch
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- PublicationAccès libreRoman et caricature au XIXe siècle : Balzac, "Illusions perdues", Flaubert, "L'éducation sentimentale"Au XIXe siècle, la caricature connaît un essor sans précédent en France. Les écrivains s’intéressent de près à ce phénomène médiatique. Champfleury, théoricien du réalisme, écrit plusieurs volumes d’histoire de la caricature, tandis que Baudelaire consacre trois essais majeurs à cet art qu’il réhabilite et qu’il envisage comme un modèle poétique. Balzac rédige le prospectus du journal La Caricature et affirme que les « caricatures lithographiées » seront accompagnées de « caricatures écrites ». Notre étude a ainsi pour but d’étudier la relation entretenue par le roman réaliste à la caricature, en s’appuyant sur deux romans qui mettent en abyme ce contexte culturel, social et médiatique particulier : Illusions perdues de Balzac et L’Éducation sentimentale de Flaubert. Dans une première partie, nous montrons que les écrivains pensent la caricature en lien avec leur activité littéraire et qu’ils s’inspirent de ses codes. En effet, en ce siècle où l’image, omniprésente, invite la littérature à se redéfinir, où le romantisme favorise les correspondances entre les arts, la caricature est un art que le texte peut ambitionner de transposer. Nous postulons ainsi que les romanciers pratiquent une forme de caricature textuelle, description qui mobilise un ensemble de procédés rhétoriques particuliers qu’il s’agit ici de définir. Dans une seconde partie, nous partons du constat que la caricature est indissociable de ses supports de diffusion. Chaque médium induit des stratégies, des postures, des modes de lecture différenciés qui nous informent des enjeux de la récupération romanesque de la caricature. La presse satirique illustrée, le théâtre, l’album, la littérature panoramique et les Physiologies sont autant de formes éditoriales à penser en lien avec le roman qui s’en inspire en même temps qu’il s’en distancie. Tout en ouvrant des perspectives pour une étude générale des rapports entre caricature et littérature, nous espérons renouveler la comparaison souvent esquissée entre les poétiques romanesques de Balzac et Flaubert en mettant en exergue les variations qui caractérisent leur appropriation respective de la caricature. Abstract In 19th century France, caricature developed itself in an unprecedented way and led many writers to take interest in the media phenomenon. Champfleury, a theoretician of the Realism movement, wrote a few volumes on the History of caricature, while Baudelaire dedicated three major essays to an art he considered to be a poetical model. In the leaflet that accompanied the newspaper called La Caricature, Balzac emphasized the fact that from now on, all « lithographed caricatures » will come with « written caricatures ». With that in mind, this study aims to examine the relationship between literary realism and caricature, based on two novels that crystallize the particular cultural, social and media environment of the time: Illusions perdues by Balzac and L’Éducation sentimentale by Flaubert. In the first part of the study, we try to show how the writers of the 19th century establish links between their literary work and caricature and how they draw inspiration from the codes of the genre of the latter. Indeed, at a time when the omnipresence of illustrations pushes literature to redefine itself and these arts enter into a constant dialogue with the literature of the time, it only makes sense for modern text to include and adapt to the art of caricature. Based on that, we believe that novelists created a new kind of written caricature. This new type of caricature required a set of specific rhetorical techniques that we will attempt to define here. In the second part of the study, we start from the observation that caricature cannot be dissociated from its different mediums of diffusion. Each medium prompts specific strategies, approaches and ways of reading a text that gives us a glimpse of the issues faced by the novelist in their attempt to incorporate caricature into their work. Illustrated satirical press, theatre, albums, panoramic literature and Physiologies are all types of media that novelists are inspired by and at the same time try to distance themselves from. While opening up new perspectives on a general study of the relationship between caricature and literature, this study hopes to renew the links often drawn between Balzac and Flaubert’s poetics by highlighting the variations that characterize their respective/personal appropriation of caricature as an art.