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Effect of agroecological measures on honey bee colony development and survival in the Swiss context

2022, Hernandez, Julie

Les mesures agroécologiques désignent l’ensemble des techniques qui permettent aux pratiques agricoles d’être plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité. Celles-ci peuvent être mises en œuvre dans les champs, comme le retardement de la fauche ou la mise à disposition de ressources florales dans les champs pour les pollinisateurs afin de réduire l’impact sur l’entomofaune. En Suisse romande, des agriculteurs ont mis en place des mesures agroécologiques dans des prairies qui seront testées sur le terrain dans le cadre du projet "Agriculture et pollinisateurs" afin de vérifier leur efficacité sur la santé des abeilles domestiques. Les mesures testées concernent notamment le renoncement à l’utilisation d’un éclateur lors de la fauche, la mise en place de bandes de ressources florales et la fauche retardée sans conditionneur dans les prairies. Pour cela, des apiculteurs volontaires ont donné accès à 300 colonies d’abeilles domestiques afin de déterminer comment ces mesures agroécologiques influencent leur développement et leur survie hivernale. L’objectif général de cette thèse est d’analyser l’influence de cet ensemble de mesures agroécologiques dans les prairies sur (i) le développement des colonies en été, (ii) la mortalité hivernale, et (iii) de déterminer les types de paysages dans lesquels ces mesures agroécologiques sont efficaces pour fournir des ressources aux abeilles domestiques. Pour mesurer le développement des colonies, la méthode ColEval a été développée, testée et mise en oeuvre. Avant de pouvoir évaluer l’effet de ces mesures agroécologiques sur les colonies d’abeilles domestiques, il était important de considérer l’effet de l’acarien ectoparasite Varroa destructor, dont l’impact négatif sur les colonies peut atténuer les effets bénéfiques des mesures agroécologiques sur le développement des colonies. Par conséquent, nous avons également vérifié si les recommandations de traitement contre V. destructor étaient suivies par les apiculteurs et mesuré les écarts potentiels de conformité et leurs conséquences sur les colonies. Les résultats obtenus montrent que le respect des régimes de traitement recommandés contre V. destructor diminue les taux d’infestation par ce parasite et améliore la survie des colonies d’abeilles mellifères pendant l’hiver. Après avoir communiqué aux apiculteurs le lien apparent entre une faible conformité et une faible survie des colonies à la fin de la première année, nous avons observé une meilleure conformité et une augmentation de la survie des colonies la deuxième année. Suite à ces observations sur les traitements et donc sur l’amélioration des conditions sanitaires dans les ruchers suivis, nous avons décrit et mesuré statistiquement le facteur varroa afin de pouvoir mesurer un effet positif sur la taille des colonies en été et en automne de la non utilisation de l’éclateur, de la mise en place de bandes fleuries et du retard de fauche combiné à la non utilisation de l’éclateur lors de la fauche des prairies temporaires. Ces effets positifs sur la taille des colonies ont probablement contribué à l’augmentation du succès de l’hivernage. En outre, nos données suggèrent qu’en été, les zones où plus de 76 hectares de mesures agroécologiques ont été mises en œuvre, ont fourni des ressources florales supplémentaires (par rapport aux zones à faible densité agroécologique) pour les colonies d’abeilles domestiques dans les paysages de grandes cultures. Nos résultats montrent que des mesures agroécologiques sélectionnées dans les paysages agricoles peuvent être bénéfiques pour les colonies, à condition que les traitements contre V. destructor soient maîtrisés pour assurer la santé des colonies d’abeilles domestiques. L’originalité et l’intérêt de cette étude résident dans son échelle spatiale couvrant une grande partie de la Suisse occidentale, dans le suivi à long terme des colonies et dans le fait qu’une équipe interdisciplinaire de scientifiques a travaillé en étroite collaboration avec des apiculteurs, des agriculteurs et des décideurs politiques. Abstract Agroecological measures refer to all techniques that permit agricultural practices to be more respectful to the environment and biodiversity. Agroecological measures such as delayed mowing or providing floral resources in fields for pollinators to reduce the impact on the entomofauna can be implemented. In western Switzerland, farmers have implemented agroecological measures in meadows to be tested in the field of the “Agriculture & Pollinisateurs” project to verify their effectiveness on honey bee pollinator health. The measures tested concern specifically relinquishing the non-use of conditioner while mowing, implementing floral resource strips, and delayed mowing without conditioner in meadows. For this, volunteer beekeepers provided access to 300 honey bee colonies in order to determine how these agroecological measures influence their development and their winter survival. The general objective of this thesis is to analyze the influence of this set of agroecological measures in meadows on (i) colony development in summer, (ii) winter mortality, and (iii) to determine the landscape types under which these agroecological measures are effective in supplying resources to honey bees. To measure the colony development, the ColEval method was developed, tested, and implemented. Before being able to evaluate the effect of these agroecological measures on honey bee colonies, it was important to consider the effect of the ectoparasitic mite Varroa destructor, which negative impact on colonies can mitigate the beneficial effects of agroecological measures on colony development. Therefore, we also verified if the treatment recommendations against V. destructor were followed by beekeepers and measured potential deviation in compliance and their consequences for the colonies. The results obtained show that compliance with recommended V. destructor treatment regimens decreases infestation rates by this parasite and improves the survival of honey bee colonies over winter. After communicating the apparent link between low compliance and poor colony survival at the end of the first year to the beekeepers, we observed better compliance and increased colony survival in the second year. Following these observations on the treatments and therefore on the improvement of the sanitary conditions in the monitored apiaries, we described and statistically measured the varroa factor in order to be able to determine the effect on colony size in summer and autumn of the no-conditioner use, the implementation of floral resource strips and the delayed mowing combined with the use of no-conditioner while mowing temporary meadows. These measures had a positive effects on colony size likely contributed to the increased overwintering success. Moreover, our data suggest that in summer, areas where more than 76 hectares of agroecological measures were implemented, provided additional floral resources (compared areas with low agroecological density) for honey bee colonies in the field crops landscapes. Our results show that selected agroecological measures in agricultural landscapes can benefit colonies provided that treatments against V. destructor are under control to ensure honey bee colony health. The originality and interest of this study lies in its spatial scale covering a large part of western Switzerland, in the long-term follow-up of the colonies and in the fact that an interdisciplinary team of scientists worked in close collaboration with beekeepers, farmers and political decision-makers.