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    Contributions to the hydrology and hydrogeology of the Nubian Sandstone Aquifer of Northern Chad
    Cette thèse étudie la géologie, la météorologie, l’hydrologie et la géochimie des eaux souterraines de l’Aquifère des Grès de Nubie (NSAS) du Nord du Tchad, avec l’objectif de développer un modèle conceptuel de l’organisation des écoulements souterrains. L’Aquifère des Grès de Nubie est l’un des plus grands aquifères au monde, partagé entre la Libye, l’Egypte, le Soudan et le Tchad. La région se caractérise par son aridité, par conséquence l’eau souterraine est une ressource précieuse pour ces pays. Le secteur tchadien de l’Aquifère des Grès de Nubie est l’une des zones les moins connues du système. Les majeurs défis de ce projet ont été la difficulté d’accès à la zone d’investigation, ainsi que le manque de données de surveillance sur les eaux souterraines et la météorologie. Pourtant, la région du Nord du Tchad, correspondant à la marge sud du bassin de Kufra, l’un des principaux sous bassin du NSAS, est caractérisée par des taux de précipitation plus importantes. La recharge s’opérant dans cette région pourrait également avoir des implications sur le système aquifère régional, comme déjà suggéré par d’autres chercheurs. Des campagnes de terrain ont été entreprises entre 2013 et 2016, couvrant une superficie approximative de 100,000 km2. Les objectifs de ces campagnes de terrain étaient d’acquérir des données sur la géologie et la sédimentologie du réservoir, sur l’organisation des écoulements souterrains et sur l’hydrochimie (ions majeurs, isotopes stables) des eaux souterraines. Pour palier au manque de données climatiques, la dynamique météorologique et hydrologique a été investiguée en utilisant des données satellitaires (RFE2.0, LandSat8OLI). La composition hydrochimique des eaux souterraines ainsi que les résultats de l’analyse d’images satellitaires (précipitation, évapotranspiration) indiquent que les montagnes de l’Ennedi et du Tibesti correspondent à des zones à fort potentiel de recharge diffuse et concentrée. La recharge s’opère potentiellement annuellement, au courant de quelques averses concentrées durant la saison pluvieuse (mi-juillet à mi-septembre). Au de-là des zones de recharge, une large dépression s’étend entre ces zones montagneuses. Cette dépression est explicitement reconnue comme étant une entité structurelle majeure marquant les directions de la phase tectonique de l’Hercynien. Les principales zones de décharge du NSAS du Nord du Tchad se trouvent le long de cette dépression. La composition hydrochimique des eaux souterraines dans ces zones de décharge est comparable à la composition des eaux souterraines dans d’autres zones de décharge du NSAS. Le schéma conceptuel qui résulte des mesures de terrain de charges hydrauliques est similaire au schéma développé par les chercheurs il y a quatre-vingt années. L’organisation des écoulements souterrains et la composition isotopique indiquent que les zones de décharge (Lacs d’Ounianga, FayaLargeau) sont approvisionnées par un écoulement en provenance de zones ou la recharge s’est principalement opérée durant les époques pluviales passées de la fin du Pléistocène à l’Holocène moyen. Enfin, cette étude démontre le rôle crucial qui jouent les ouadis dans la redistribution d’eau de surface pour les régions montagneuses du Nord du Tchad. Grâce à l’imagerie satellitaire, cette étudie identifie les ouadis les plus actifs de l’Ennedi, ou il y a un fort potentiel de recharge concentrée. Cette ressource renouvelable pourrait être mieux gérée est ainsi garantir un meilleur accès à l’eau pour les populations locales.