Voici les éléments 1 - 2 sur 2
Pas de vignette d'image disponible
Publication
Accès libre

Du rapport au dire: sexe, amour et discours d'expertise au Caire

2012, Kreil, Aymon, Décobert, Christian, Ghasarian, Christian

Cette thèse s’attache à comprendre les attentes façonnant les perceptions de la vie de couple en Égypte et des normes la régissant. Le rapport à la parole sur l’amour et le sexe offre le fil rouge de cette recherche. L’étude du champ de la psychologie et de la sexologie dans le pays révèle en effet une rhétorique du bris de silence omniprésente, renvoyant à la quête d’un monopole sur le discours légitime sur la sexualité. Or, des répertoires discursifs concurrents à cette expertise sont présents, notamment ceux se référant à l’islam, mais aussi ceux s’exprimant entre amis au sein de conversations quotidiennes prenant l’amour et le sexe comme objets. L’application alternativement du qualificatif de « traditionnel » ou non à certaines unions et la corrélation entre progrès et l’expression de l’intimité par la parole au sein du couple qui s’établit offre une clé de compréhension importante des catégorisations à l’œuvre. La réception de la St Valentin au Caire et sa mise en perspective avec la lutte contre le harcèlement sexuel met en lumière la pluralité des vecteurs de celles-ci : l’une articule en effet vie de couple et commerce d’objets de consommation, tandis que la seconde aboutit à l’exigence militante de droits. L’ethnographie d’un centre de conseil psychologique permet enfin de mieux saisir la complexité des reformulations de l’expression de soi au sein du couple et les négociations nécessaires pour parvenir à en faire circuler les modèles. Amour et sexe s’articulent en effet autour différents ordres de vérité, référés à la religion, à la science ou à la notion de progrès (taqaddum) et ouvrent le champ de multiples possibles par les combinaisons qu’ils permettent., This thesis attempts to understand the expectations shaping perceptions of the life of the couple in Egypt and the norms governing them. The relation to speech about sexuality is the thread of this research. The study of the field of psychology and sexology reveals in fact an omnipresent rhetoric of breaking the silence, indicating a quest to monopolise legitimate discourse on sexuality. However, other discourses compete with this expertise, notably those that refer to Islam, but also those unfolding during daily conversations between friends about love and sex. The qualifying of certain unions as “traditional”, and the correlation between progress and the expression of intimacy in speech between partners is a key for the understanding of the categorisations used in the country. The reception of Valentine’s Day seen in perspective with the struggle against sexual harassment enlightens the plurality of the vectors of these categorisations, while the first links the life of the couple with the trade of consumer goods and the second results in the demand for specific rights. Finally, the ethnography of a counselling centre allows a better grasp of the complex reformulations of self-expression inside the couple and the negotiations needed to make its models circulate. Love and sex articulate themselves around various orders of truth, in reference to religion, science, or the notion of progress (taqaddum), opening the field for multiple possible combinations

Pas de vignette d'image disponible
Publication
Accès libre

La piété et la foi: la zebîba, marque de prière, et les signes d'engagement religieux masculins au Caire

2006, Kreil, Aymon, Ghasarian, Christian

Zebîba désigne en Egypte une marque cutanée due aux frottements du tapis lors de la prière musulmane. Elle est visible sur le front de nombreux hommes, de tout âge, de toute profession et de toute appartenance politique confondues. La large diffusion du phénomène semble être plus spécifiquement rattachée au contexte égyptien. Chez les femmes elle est par contre rare. Il s’agit tout d’abord de situer l’usage des références coraniques qui informent le propos des interlocuteurs à travers en particulier la confrontation des lectures que font ceux-ci d’un passage de la sourate XLVIII « al-Fath », qui renverrait pour un grand nombre à la zebîba. Au-delà des conflits d’interprétation transparaît le modèle d’une prière véritable fondée sur la force et la ferveur, s’incarnant sur le front des orants, et qui concerne peu les femmes. Il s’agit ensuite de situer la pertinence de la zebîba en tant que marqueur typologique face aux autres signes d’engagement religieux masculins au Caire, tels la barbe, la ğalabiyya courte ou l’habit azharite. Il apparaît ainsi que la grande quantité d’hommes ayant une zebîba et la multiplicité des interactions avec ceux-ci a considérablement affaibli sa qualité d’indice révélateur. De nombreuses histoires de « fausses zebîba-s » circulent. Elle ne saurait aussi établir seule la vérité de la foi d’un interlocuteur inconnu. La zebîba peut en conséquence être défini comme un élément de typologie faiblement défini sauf à s’inscrire au sein d’une panoplie.