Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • Publication
    Accès libre
    L’assistance au suicide en Suisse: de la légitimation à la pratique : ethnographie de l’association EXIT ADMD
    (2007)
    Jolicorps, Anouck
    ;
    Ce mémoire aborde l’assistance au suicide telle qu’Exit ADMD la pratique en Suisse romande. Avant d’entrer dans le vif du sujet, la première partie de ce travail propose de revenir sur le contexte d’émergence des mouvements populaires « pour une mort dans la dignité » ainsi que sur la prise en charge des mourants dans le cadre hospitalier et dans les unités de soins palliatifs. Les différentes formes d’euthanasie ainsi que leurs statuts au sein du champ médical seront également discutées. Cette présentation permet de mettre en évidence deux « ordres de réalités » distincts. Le premier, défini comme « ordre de réalité causal » permet de comprendre l’interaction – ou plutôt l’absence d’interaction – entre les médecins et les mourants. Le deuxième, défini comme « ordre de réalité participatif » rend compte de l’interaction entre les infirmières et les mourants. Dévoilant les idéologies qui sous-tendent chacune de ces deux professions, ces deux concepts permettent de découvrir quels sont les éléments essentiels dans une prise en charge plus humaine des mourants. La deuxième partie rend compte, à travers l’évolution de l’association de 1982 jusqu’à nos jours, du tournant idéologique ou philosophique amorcé au cours de l’année 2000. C’est en effet à ce moment que l’association encadre l’assistance au suicide par des critères médicaux. Ce chapitre propose de regarder la médicalisation de l’assistance au suicide comme l’outil fondamental de sa légitimation, tant au niveau national que médical et populaire. Cependant, d’autres facteurs jouent un rôle non négligeable dans ce processus. Plus largement, cette partie tente donc d’articuler l’ensemble des facteurs déterminants de cette dynamique par laquelle Exit est passé du statut de « secte » à celui d’acteur compétent. La troisième partie se penche sur la manière dont l’association répond, gère et prend en charge les demandes d’assistance au suicide. Dans un premier temps, par le biais d’une description du travail effectué au secrétariat, nous nous pencherons sur la façon de gérer ces demandes ainsi que sur le « travail émotionnel » qu’elles impliquent. Finalement, les entretiens menés avec certains accompagnateurs et accompagnatrices de l’association nous permettront de saisir quelques facettes de leur activité. Etant donné la nature particulière de cette activité et le don de soi qu’elle comporte, cette dernière partie tente de rendre compte de l’échange symbolique qui la sous-tend. Par cette présentation fragmentaire, ce travail a pour but de lever le voile sur quelques aspects d’une pratique contemporaine encore peu étudiée.