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Figurer l'apocryphe, ou la vérité dévoilée par la peinture. Quelques iconographes du XIXe siècle face à l'image chrétienne
A lire les iconographes du siecle passe, dans le mouvement general de renouveau de l'art religieux au XIXe siecle, une ambiguite propre a l'image chretienne peut etre mise au jour. En effet, celle-ci porte en germe avec elle un soupcon d'" apocryphie ", dont l'origine doit etre recherchee dans l'emploi a des fins politiques, au moins des la Revolution, d'une iconographie essentiellement chretienne. C'est a degager cette articulation que sont consacrees les quelques lignes qui suivent.
Voir, lire et connaître selon Grégoire le Grand
"Les peintures sont la lecture de ceux qui ne savent pas les lettres." C'est ainsi que Gregoire le Grand admoneste Serenus, l'eveque de Marseille qui, enflamme par le zele, avait ordonne la destruction des images de son eglise. De l'avis unanime, la theorie occidentale de l'image repose sur ce temoignage de Gregoire, qui justifie l'image chretienne par son role essentiellement didactique: elle serait par consequent la lettre des illettres. Mais lues dans la perspective de ses "Morales sur Job" et ses "Homelies sur Ezechiel", les deux lettres de Gregoire s'eclairent singulierement: la lettre et l'image sont la meme substance sous deux formes differentes
L'image selon Grégoire le Grand et la question de l'art missionnaire
La question de l'image et de l'art missionnaire est etudiee dans les ecrits de Gregoire I "Moralia in Job" et "Homeliae in Hiezechihelem" (ecrits entre 599 et 600). Le role didactique de l'art et de l'art missionnaire comme moyen de connaissance, comparable a la lettre, sont des aspects importants chez Gregoire