« “Un œil voit, l’autre ressent”. Les “Multi-Compositions” photographiques de Catherine Gfeller »
Date issued
2020
In
Pèlerin sans frontières: mélanges en l'honneur de Pascal Griener
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259
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277
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Subjects
Catherine Gfeller Futurisme Paul Klee art vidéo Photographie
Abstract
Selon Catherine Gfeller, la caméra vidéo n’est pas seulement supérieure à l’appareil photo mais aussi à l’œil. Dans ses « Vidéo Notes », elle explique que la décomposition du film en images isolées révèle « des choses non perçues et non voulues sur le moment ». Elle utilise la caméra vidéo comme une sonde, qui lui « permet d’enregistrer ce que l’œil n’a pas le temps de percevoir dans le flux de la vie, dans la vitesse de la ville, dans le défilement des passants, dans la répétition des gestes. […] La caméra vidéo capte en continu et prend “sans tabou” ce que l’œil n’a pas le temps de hiérarchiser, de classer, de prendre ou de laisser ». Depuis la fin du XIXe siècle, la photographie a pour rôle de compenser la déficience visuelle de l’être humain, insuffisance physique qu’Hermann von Helmholtz avait déjà diagnostiquée en son temps, et de fonctionner comme un intermédiaire entre le visible et l’invisible. Les photographies d’un cheval au galop prises par Eadweard Muybridge avaient déjà démontré cette incroyable capacité de l’appareil photo à décomposer les mouvements rapides en phases infinitésimales que l’œil humain ne parvient en principe pas à capter. Catherine Gfeller en conclut qu’elle voit des choses durant le visionnement des images, choses qu’elle n’avait pas remarquées en tournant le film. Elle écrit à ce propos : « […] dans la caméra se fabriquent des scènes qui n’ont jamais eu lieu dans la réalité. Me voilà loin du “ça a été” de Roland Barthes.
Notes
Article sur l'oeuvre photographique et sur les vidéos de l'artiste Catherine Gfeller.
Publication type
book part
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Name
Catherine Gfeller Multicompositions.pdf
Type
Main Article
Size
202 B
Format
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