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Le scepticisme du personnel infirmier envers les maladies infectieuses émergentes: héritage de la grippe pandémique A/H1N1
Maison d'édition
Neuchâtel
Date de parution
2016
Résumé
La vaccination est le moyen le plus efficace pour prévenir et contenir la propagation du virus influenza (OMS, 2014). Le personnel infirmier est l’un des principaux groupes-cibles des recommandations de vaccination (CDC, 2006). Malgré cela, les taux de vaccination contre la grippe de ce groupe professionnel restent habituellement bas. La plupart des recherches investiguant la question de l’aversion à la vaccination emploient les théories de perception du risque et du comportement de santé. La pandémie de grippe A/H1N1 de 2009 est l’une des nombreuses maladies infectieuses récentes auxquelles le public a été confronté. Celles-ci ont été souvent moins graves que prévu et ont suscité un sentiment de fatigue du risque (Liao & Fielding, 2014). Cette thèse investigue la présence et la nature des attitudes sceptiques envers les maladies infectieuses émergentes (MIE) parmi les infirmiers/ères, et la mesure dans laquelle leur décision de vaccination sont aussi dues à l’adoption de telles attitudes. Le scepticisme envers les MIE se manifeste par des doutes quant au réel danger que représentent les maladies émergentes, ainsi que par de la méfiance dans les institutions censées lutter contre elles. L’étude 1 explore la façon dont les infirmiers/ères ont vécu la campagne de vaccination lors de la pandémie de grippe de 2009 et demande si les souvenirs de cet épisode révèlent des attitudes sceptiques envers les MIE. Cinquante-huit infirmiers/ères diplômé(e)s de quatre hôpitaux de Suisse romande ont été interviewé(e)s sur leur lieu de travail entre 2011 et 2012. Dans les mêmes hôpitaux, onze organisateurs des campagnes de vaccination ont également été interviewés afin d’observer des différences de perception de l’épisode pandémique et de la vaccination. Les résultats confirment la présence d’attitudes sceptiques parmi les infirmiers/ères, lesquelles se détachent des attitudes rationalistes des organisateurs des campagnes de vaccination. Au travers d’une étude transversale par questionnaire effectuée en 2013 auprès de 334 infirmiers/ères, employant une nouvelle échelle mesurant le scepticisme envers les MIE, l’étude 2 demande si le scepticisme envers les MIE constitue un prédicteur supplémentaire des intentions de vaccination du personnel infirmier contre la grippe saisonnière et pandémique, au-delà d’autres déterminants de vaccination connus, tels que les habitudes de vaccination, la perception du risque et la perception de la vaccination contre la grippe en tant que devoir professionnel. L’étude 2 se demande en outre si l’effet d’expériences négatives avec des pandémies passées sur les intentions de vaccination contre une future grippe pandémique transite par l’effet indirect du scepticisme envers les MIE. Les résultats montrent que le scepticisme affecte les intentions de vaccination du personnel infirmier à la fois contre la grippe saisonnière et contre une future grippe pandémique. Les expériences négatives avec des pandémies passées ont vraisemblablement forgé des attitudes sceptiques envers les MIE, qui, à leur tour, sont susceptibles de réduire les intentions de vaccination des infirmiers/ères contre une nouvelle grippe pandémique. Cette thèse présente et discute différentes contributions théoriques, de même que des pistes pour de futures recherches. Enfin, ce travail propose quelques implications pratiques.
Notes
, Thèse de doctorat, Université de Neuchâtel, Institut de psychologie du travail et des organisations
Lié au projet
Autre version
http://doc.rero.ch/record/289029?ln=fr
Type de publication
Resource Types::text::thesis::doctoral thesis