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    A glimpse into social interactions in the selection interview : disfluencies, storytelling, laughter and their impact on interview outcomes
    (Neuchâtel, 2019)
    Les participants à un entretien de sélection, particulièrement les candidats, sont hautement motivés à démontrer des informations à leur avantage et vont déployer des tactiques de gestion d’impressions. Toutefois, les recruteurs ont des difficultés à détecter de telles tactiques. Une explication possible est que certaines tactiques sont plus subtiles et moins évidentes à percevoir, et sont ainsi inintentionellement négligées. Cette thèse vise à donner un aperçu de certains aspects interactionnels pertinents mais peu connus que les participants déploient au cours d'un entretien de sélection et à explorer leur impact sur les résultats de l’entretien. J'ai exploré trois phénomènes : les disfluences, la production de récits et le rire. Tout d'abord, j'ai exploré les réponses des candidats aux questions comportementales. Ces questions, d'un point de vue interactionnel, exigent des candidats qu'ils répondent dans un format spécifique, narratif. Dans l'article 1, un type particulier de disfluences, les délais de réponse, a prédit le type de réponse des candidats. Au fil du temps, les candidats étaient de moins en moins susceptibles de produire la réponse narrative appropriée. Les délais de réponse ont également eu un effet négatif sur les évaluations d'embauche des recruteurs. Répondre à temps et avec le type de réponse approprié a des résultats positifs pour les candidats en termes d'objectifs d'auto-présentation. Les résultats soulignent également les difficultés qu'ils ont éprouvées à produire des récits sur demande. Dans l'article 2, j'ai manipulé deux manières d’encourager le récit des candidats : les relances et l'information. Le comportement interactif des recruteurs (relances) a augmenté la production de récits des candidats et la variété des éléments narratifs qu'ils contenaient. Les recruteurs ont un rôle-clé à jouer pour favoriser la production de récits des candidats. Le niveau d'information des candidats n'a pas augmenté la production de récits. Cependant, l'information a diminué la production de pseudo-récits. De plus, les résultats ont confirmé que se remémorer un épisode pertinent à raconter était un problème majeur pour les candidats. Enfin, j'ai exploré un aspect interactionnel plutôt original mais prometteur, le rire (article 3). Dans l'entretien de sélection, le rire est plus susceptible d'être produit par les candidats (par rapport aux recruteurs), par les femmes et lors des transitions (entre les différentes phases de l'entretien). De plus, les épisodes de rires partagés initiés par les recruteurs étaient positivement liés aux évaluations d'embauche, tandis que les rires unilatéraux des candidats étaient négativement liés aux recommandations des recruteurs. Le rire n'est pas produit au hasard et constitue une façon subtile de gérer les impressions dans l’entretien. Les principaux résultats et les implications pour les entretiens de sélection, les limites et les perspectives futures de recherche sont discutés.