Voici les éléments 1 - 3 sur 3
  • Publication
    Accès libre
    How to Deal with Regional Tourism? Historical (and Interdisciplinary) Reflections
    (2017)
    Humair, Cédric
    ;
    Knoll, Martin
    ;
    The paper advocates a regional perspective for a better understanding of tourism history and discusses historiographical concepts and tools of relevance for this understanding. It links the development of the tourism sector in history with regional transformation processes. The different ways in which tourism evolves in certain regional contexts can help to identify patterns and explain decisive phenomena like the sector’s vulnerability. The investigation proceeds in three steps: The first explores the links between tourism, regional change and historiography on a more general level, the second discusses conceptual approaches to tourism and regional transformation based in economics and economic history, hereby dealing with cluster theories and path dependency in particular. The final chapter guides a methodological discussion taking stock of the experience provided by a research project on the Lake Geneva region.
  • Publication
    Métadonnées seulement
    Archéologie et histoire de la terre cuite en Ajoie, Jura, Suisse (1750-1900). Les exemples de la manufacture de faïence de Cornol et du centre potier de Bonfol
    À travers un exemple à la fois inédit et exceptionnel de par l’ampleur des productions et l’exhaustivité des sources, cette étude vise à donner, pour la première fois, un aperçu global de la céramique en Ajoie, non seulement sur le plan technologique, mais également dans son contexte historique et socio-économique. Elle montre, à l’échelle d’une région, sur le long terme (1750-1900), que les ruptures historiques fortes et le cadre juridique influencent la réalité économique, en conditionnant l’accès aux ressources et à la circulation des savoirs et des produits. Tous les segments de la production céramiques sont abordés, de la tuile à la vaisselle de poterie en passant par les catelles de poêles, la faïencerie de Cornol (1760-1824) constituant le coeur du sujet. Ces connaissances nouvelles sont basées sur des fouilles archéologiques récentes, sur le dépouillement de plusieurs fonds d’archives publiques et sur la littérature spécialisée. Le gisement archéologique, fouillé entre 2003 et 2007, a été découvert suite à un éboulement en contexte urbanisé, à côté de la manufacture de faïence de Cornol. La densité très forte de mobilier archéologique s’explique par le caractère de ce dépotoir géant qui a servi de tessonnière pour les rebuts de la manufacture. La nature du mobilier est très diversifiée. Matières premières, déchets à divers stades de fabrication et mobilier exogène font l’objet d’une description succincte. Seuls les vestiges en lien avec la production de l’entreprise sont présentés de manière approfondie (chapitres 4.3.7 et 4.4). Ils forment un volumineux corpus estimé à 50'000 fragments qui ont fait l’objet d’un traitement classique : lavage, remontage, catalogage. Le choix de les traiter de manière privilégiée au sein de l’étude est justifié par le besoin de fonder la connaissance de la production de la faïencerie. De leur côté, les sources historiques permettent l’accès à la fois à la connaissance des acteurs de ces productions céramiques, mais aussi à certains aspects techniques ou encore commerciaux, bien que les archives d’entreprises fassent totalement défaut. Les renseignements ont été collectés dans sept fonds d’archives publics et comprennent autant des recensements généraux et des actes d’état civil que des actes privés, notariés ou non (testaments, inventaires après décès, baux, contrats de mariage, passeports), des documents cadastraux ou encore des archives corporatives. Les lacunes dans les séries d’archives et la fiabilité aléatoire du contenu des actes ont été compensées par la multiplication des fonds explorés et par le croisement des informations obtenues. L’étude des producteurs, des productions et des aspects commerciaux couvre les différentes professions céramiques et englobe potiers, fornetiers, tuiliers et faïenciers. Les archives ont livré des données relatives à l’origine des artisans et à leur circulation (autochtones, émigrants et immigrants, endogamie), ainsi qu’à la transmission des savoir-faire et des moyens de production (apprentissage, transmission familiale, reprises). Le dépouillement des archives corporatives et des patentes permet de connaître les conditions de concurrence ou de monopole. Toutefois, l’exclusivité dont jouissent les potiers de Bonfol n’émane pas d’une décision juridique ou administrative, mais de la qualité unique de l’argile réfractaire qu’ils exploitent. Cependant, les sources concernant le niveau de vie et de spécialisation révèlent une pauvreté constante des membres des communautés potières, ainsi qu’une absence de dynamisme qui mènera à la quasi-disparition de cette branche artisanale au plan régional. Quant aux cadastres, ils ont permis de localiser ateliers et gisements, un enjeu important puisque, durant toute la période considérée, la double contrainte de la matière première et du bois comme combustible pèse de tout son poids, en raison du coût des transports. Les principales productions sont les tuiles, les fourneaux et la vaisselle, la demande restant conditionnée par les règlements de construction (obligation de la couverture en tuiles) et la politique économique. L’offre est orientée vers la fonction utilitaire, les potiers indépendants disposant de plusieurs canaux de commercialisation : vente à l’atelier, marchands en gros, vente en magasin et colporteurs. Le bassin de diffusion des produits est étonnamment étendu. Les potiers et tuiliers liés à des institutions (tuilier du château et de la ville de Porrentruy, potiers de la Cour) produisent, quant à eux, à la demande. Une estimation des quantités produites permet d’affirmer que les volumes sont importants : plusieurs millions de pièces. La qualité, par contre, fait l’objet de critiques répétées. Bonfol émerge tôt en tant que village spécialisé parmi les seize localités potières recensées en Ajoie. Afin de saisir l’importance du développement de cet artisanat peu mis en évidence, pas moins de 34 tuileries sont décrites, constituant une première monographie à l’échelle régionale. Les recherches en archives et les fouilles concourent à brosser un portrait des propriétaires, du personnel, des principales techniques utilisées et de la production de la faïencerie de Cornol. Le personnel forme un groupe humain assez disparate et hétérogène, volatil mais uni par la technologie du feu. Cette dernière, grande concurrente de la sidérurgie par sa consommation de bois, est marginalisée dans le contexte régional durant toute sa durée d’existence. Mobilier archéologique et données architectoniques permettent de cerner les techniques utilisées et les volumes produits. L’analyse des gisements permet, quant à elle, de rendre compte des volumes de matières premières à disposition, ainsi que des modalités d’accès aux ressources et à leur importation. La faïencerie de Cornol (1760-1820) a connu différentes phases d’exploitation, de sa création par un avocat dynamique jusqu’à son déclin amorcé durant la période révolutionnaire française et à sa disparition sous le Régime bernois. Les stratégies de financement, de gestion, de recrutement du personnel technique, d’approvisionnement, de vente et de diversification ressortent du dépouillement de trois principaux fonds d’archives. Grâce aux nombreux témoins matériels découverts en fouille et aux mentions rassemblées dans les documents, il est possible de rendre compte à la fois des techniques mises en oeuvre dans cette manufacture au cours de son histoire, des matières premières aux infrastructures de production, mais également de la main-d’oeuvre pratiquement toujours d’origine exogène qui a apporté son précieux savoir-faire. Quant à la production, elle est décrite de manière exhaustive dans le catalogue et comparée aux productions contemporaines, à des fins de datation et de repérage de l’influence des courants artistiques européens de l’époque. D’emblée, la clientèle visée est non seulement locale - un bassin de population relativement étroit et pauvre - mais également hors des frontières de l’ancien Évêché de Bâle, notamment bâloise, voire suisse. Malgré l’avantage d’argiles de première qualité, la présence de bons artisans et la réputation dont la manufacture peut bénéficier, elle est, comme tant d’autres établissements semblables, victime du contexte révolutionnaire. Sa stratégie de survie est constante : elle vise la qualité et la diversification dans le domaine de la céramique, avec la création d’une tuilerie dès 1803, active parallèlement à la poursuite de la fabrication de faïence stannifère. Parmi les causes du déclin de la manufacture, les principales sont les événements révolutionnaires, la concurrence lorraine et anglaise, la longue mésentente entre les différents copropriétaires, en particulier Rengguer et Delphis, et le fait que tout au long de son histoire, elle soit portée par un personnel étranger à la proche région. This study intends to offer an exclusive and exceptional overall perspective of the ceramic production in the Ajoie area, made possible thanks to the wide production range and completeness of the sources available. Not only will the study consider things from a technological point of view, but also from a historic and socio-economic side. The research proves, on a regional scale, how much strong historic changes and the legal framework can influence the economic background in the long term (1750-1900), since they have effects on the access to resources and on the dissemination of knowledge and products. All segments of the ceramic production, from roof tiles to plates, to stove tiles, are considered, and the ceramic factory of Cornol (1760-1824) is the heart of this study. Such new knowledge is based on recent archaeological excavations and on the study of public archives and specific bibliography. The archaeological site, which was excavated between 2003-2007, was discovered after an urban landslide near the Cornol factory. The huge amount of archaeological finds is explained by the fact that this place was used as a landfill for all the fragments produced by the factory. The debris recovered included raw materials, also at different levels of the production chain, and external materials that will all be explained in a short description. Only the remains of the factory itself will be clarified more thoroughly (in chapters 4.3.7 and 4.4). Such ruins and fragments form a collection of 50.000 pieces that have all been cleaned, assembled and filed following the classic method. The decision to consider these elements in a more privileged manner derives from the need to achieve an in-depth knowledge of the Cornol ceramics factory. On the other side, historic sources allow us access to information regarding the actors of such ceramic production processes, but also to certain technical and commercial factors, even though the company archives are non-existent. Information was gathered in seven public archives and includes general census, civil certificates, notary deeds (wills, post-mortem inventories, rent contracts, marriage contracts, passports), cadastral documents or corporative archives. The lack of reliable information was compensated by the many explored sites and cross-studies carried out. The study of producers, production and commercial aspects involves all fields of the ceramic profession from potters, furnace workers and tile makers. Archives offered data regarding the origins of the artisans and their movements on the territory (local, migrants, endogamic) but also give information about how the know-how was passed down and about the means of production (apprenticeship, family tradition, economic recoveries). Studying the corporate archives and licences allows us to understand more about the conditions of competitiveness or monopoly. However, the exclusivity of the potters of Bonfol does not result from a juridical or administrative decision, but from the unique quality of the refractory clay they use. However, the information regarding the quality of life and level of specialization reveals constant poverty among the members of the pottery community as well as a lack of dynamism that would eventually lead to a disappearance of such artisanal form of work in the region. Thanks to the properties and estates it was possible to locate workshops and deposits, and this represents a key fact, since during the whole time lapse considered, the double limitation of raw material and wood used as combustion weighed a lot due to transport costs. Production mainly consists of tiles, stoves and plates since demand is influenced by construction regulations (obligation to cover in tiles) and by economic policies. Offer aims to be functional and economic and independent potters have various channels of distribution: direct sale, wholesale, shops and door-to-door. The area of distribution is surprisingly big. Potters and tile makers connected to an institution (tile maker of the castle of the city of Porrentruy, palace potters) produce on commission. An estimate of the amounts produced allows us to affirm that volumes were certainly big: millions of pieces. Quality was, on the other hand, object of constant criticism. Bonfol soon stands out as a specialized village among sixteen potter areas in the region of Ajoie. 34 tile factories are described to understand the importance of the development of this form of artisanship, forming the first monograph at the regional level. Researches in the archives and the excavations allow to understand more about the owners, staff and main techniques used in the ceramic production of Cornol. Staff was a rather heterogeneous and unpredictable group of people, yet joined together by the technology of fire. The factory, which was a big competitor of the iron and steel industry for its consumption of wood, was marginalized to the regional context for the whole time it operated. Archaeological finds and architectural information allow us to understand more about the techniques used and volumes produced. The analysis of what remains also gives us the chance to know more about the amount of raw materials available and how they were imported and accessed. The Cornol ceramics factory (1760-1820) went through various phases of exploitation which go from its founding, thanks to a dynamic lawyer, to its decline during the French Revolution and to its complete closure under the Bern Regime. Funding strategies, management, recruitment, supply and sales have all been discovered thanks to the study of the three main archives. Thanks also to the many remains found and to the information collected in documents it is now possible to account not only for the techniques used throughout its history, including raw material and infrastructures, but also for the manpower that almost always came from other regions bringing such precious know-how with them. As regards production, it is well-explained in the catalogue and compared to contemporary forms of production in order to date and locate the influences of European artistic customs of the time. Ever since the beginning, clients addressed were not just local – since they were also rather poor – but also included people from outside the frontiers of the Old Bishopric of Basle, in particular in Basle, but also in other places around Switzerland. Regardless of the advantage of having such top quality clay, excellent artisans and a good reputation, the factory fell victim of the revolution, like many other similar sites. Its strategy for survival was constant: aiming to quality and to diversification within the field of ceramics, with the creation of a tile factory starting in 1803, also producing stanniferous earthenware. Among the causes of the decline of the Cornol factory, the main ones are revolutionary events, the English and French competitors (Loraine), the long disagreements between the owners, in particular Rengguer and Delphis, and the fact that throughout its history, it was lead by staff that was not originally from that region.
  • Publication
    Accès libre
    L'hôtellerie bruxelloise 1880-1940: acteurs, structures et logiques spatiales d'un secteur multiforme
    (2011)
    Jourdain, Virginie
    ;
    ;
    Jaumain, Serge
    Au-delà des perspectives offertes par les premières études historiques dans le domaine de l’hôtellerie, nous avons voulu souligner au travers de cette thèse combien l’hébergement temporaire payant dans la ville ne pouvait clairement pas se concevoir de manière unidimensionnelle. L’hôtellerie ne doit pas être considérée comme une industrie tournée exclusivement vers les habitudes touristiques des plus fortunés, ni être cantonnée aux chambrées ouvrières misérables. Entre ces deux extrêmes, quantité de maisons se sont adaptées à une multitude de demandes. A cet égard, Bruxelles, ville capitale, constitue entre 1880 et 1940 un terrain de recherche idéal qui permet d’adopter un angle d’approche très large pour étudier l’industrie de l’accueil temporaire urbain. Notre étude s’articule autour de trois points principaux. Tout d’abord, préalable indispensable, nous avons analysé de manière extensive la nature de notre objet d’étude afin de dépasser les simplifications arbitraires posées antérieurement entre hôtellerie de tourisme et autres établissements d’accueil. Notre première partie s’attache donc à donner sens aux différentes matérialisations de l’hébergement payant dans la ville (hôtels, pensions, palaces, garnis, meublés…) à travers leurs définitions lexicologique, littéraire, corporative, officielle et législative. Quelles sont les caractéristiques de l’hôtellerie de tourisme et quand cesse-t-elle de l’être ? Quel regard portent les autorités publiques sur ce monde protéiforme, fondamentalement hétérogène et par conséquent insaisissable ? Dans la seconde partie, nous donnons un visage et une voix à cette hôtellerie bruxelloise en identifiant plus précisément les acteurs du milieu, notamment par le biais de ses associations professionnelles et de ses dirigeants. Nœud central de notre exposé, l’image négative traditionnelle véhiculée par le métier pèse encore de manière significative au XIXe mais aussi au XXe siècle dans les jugements portés sur la profession. La perception identitaire propre des hôteliers de leur métier en est profondément influencée. Ces opinions nourrissent un besoin fondamental de la grande hôtellerie de se différencier des petites maisons familiales amateures par le biais notamment du développement à cette période d’une formation professionnelle nouvelle et rationalisée et d’une position ambiguë par rapport aux revendications des organisations de classes moyennes. Enfin, la troisième partie de la thèse s’attache à adjoindre corps à notre travail en replaçant l’hôtellerie dans sa réalité physique au sein de la ville de Bruxelles. Cette question essentielle est développée grâce à la réalisation systématique de plusieurs cartes de localisation basées sur des sources variées telles que des annuaires de commerces, des guides, des cartes postales, etc. Au terme de cette analyse, c’est une nouvelle carte des usages de la ville aux logiques spécifiques qui se dessine, celle de ses consommateurs migrants, mobiles ou étrangers. Notre thèse se veut donc d’abord un témoignage de la nature complexe de l’industrie de l’accueil à Bruxelles et de ses transformations incessantes au cours d’une phase décisive de son évolution. Par ce portrait humain et spatial, il s’agit de souligner l’empreinte originale indéniable que le secteur a laissée dans la vie de la capitale. L’hôtellerie, même si elle se tourne prioritairement vers les voyageurs, appartient fondamentalement au passé de la capitale. Ses pensions, ses meublés comme les maisons de plus grande importance, ont tous participé directement au développement de la cité et ont permis que cette dernière puisse réguler efficacement les flux démographiques et migratoires qu’elle a de tout temps suscités. Elle ne constitue donc pas un corps étranger, extérieur ou anecdotique à la ville qui justifierait un trop long silence académique., Beyond the prospects offered by the first historical studies in the field of hospitality, we wanted to show through this thesis how temporary accommodation in the city could not be seen as a one-dimensional sector. Hotel should not be considered as an industry exclusively focused on wealthy tourists habits, or be confined to the wretched workers pensions. Between these two extremes, different houses offered specific services to a multitude of clients. Brussels, as a capital city, allows adopting a broad angle for studying the urban temporary hospitality industry between 1880 and 1940. Our study focuses on three main points. First of all, we have extensively analyzed our subject’s nature to exceed the arbitrary simplifications previously done between tourism hotel and other forms of inns. Therefore, first chapter attaches to give meaning to accommodations’ different implementations in the city (as hotels, boarding houses, palaces…) by studying their definitions in dictionaries, literature, professional press, legislative texts, etc. In the second part, we gave a face and a voice to this Brussels hotel industry by specifically identifying its hoteliers, its professional associations and its leaders. Central point of our presentation, the ancient and traditional negative image of the hotel industry still exists in the 19th and 20th c. Hoteliers’ self perception is profoundly influenced by this negative reputation. These opinions feed luxury hotels’ desperate need to differentiate themselves from small family boarding houses. Finally, third chapter attaches to add body to our study by analyzing Brussels’ hotel industry in its physical reality. This essential question is developed through several location maps which are based on varied archives such as almanacs, travel guides, postcards etc. This way, a new map of the uses of the city emerges: a map of migrants and foreign consumers’mobilities. This thesis shows the complex nature of hospitality industry in Brussels and its transformations in a decisive historical phase. Pensions as palaces are deeply involved in Brussels’ urban development. They have regulated demographic and migratory flows to the capital. Therefore they cannot anymore be considered as superficial and anecdotic actors in city’s life.