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    Quand l'art vient Ć  D'kar. Emergence et production d'un art san contemporain
    (Neuchâtel & Paris, 2019) ;
    Quel(s) discours une ethnologie peut-elle porter sur des objets d’art ? Qu’est-ce qu’une sociologie de l’art appliquĆ©e Ć  une production artistique "non-occidentale" ? Ou plus prĆ©cisĆ©ment encore comment faire une ethnologie d’un art san contemporain ? Partant de ces questionnements, cette thĆØse ouvre Ć  une rĆ©flexion sur les opĆ©rations nĆ©cessaires Ć  la crĆ©ation d’un art san contemporain et sur les conditions et les enjeux d’une expression ethnographique sur l’expression d’autrui en contexte postcolonial. BasĆ©e sur une ethnographie du Kuru Art Project, seul atelier d’art san contemporain en activitĆ© au moment de cette Ć©tude, cette thĆØse retrace les rĆ©seaux de relations qui participent, ou ont participĆ©, Ć  l’émergence puis Ć  l’existence de ce projet d’art Ć  D’kar, un village du district de Ghanzi (Botswana). Au travers de l’étude des mouvements circulatoires inhĆ©rents Ć  la crĆ©ation et Ć  la diffusion d’un art san contemporain, Quand l’art vient Ć  D’kar raconte l’histoire complexe de l’introduction du concept d’art Ć  D’kar et de la transformation de ces peintures et gravures en un mouvement artistique dĆ©signĆ© dĆØs 1991 sous le nom d’art san contemporain. En empruntant des outils thĆ©oriques et mĆ©thodologiques issus de la sociologie de l’art, de la sociologie de la traduction et de la socio-anthropologie du dĆ©veloppement, ce travail s’attache Ć  dĆ©crire les pratiques et les discours engagĆ©s dans la production quotidienne d’un art san contemporain, au travers d’une analyse : des modalitĆ©s et des effets de l’introduction du concept d’art Ć  D’kar (sous l’angle du transfert de connaissance) ; du passage du non-art Ć  l’art (au travers du concept d’artification) ; et des conditions quotidiennes entourant la production individuelle de ces objets (par le biais du suivi d’une trajectoire artistique particuliĆØre). Enfin, cette thĆØse dĆ©veloppe une rĆ©flexion sur les maniĆØres d’élaborer une ethnographie qui tienne compte des asymĆ©tries dans les moyens d’expression et qui, ce faisant, essaie en mĆŖme temps de contourner ces structures relationnelles. Elle invite ainsi Ć  repenser l’écriture, en menant une rĆ©flexion sur les enjeux et les modalitĆ©s de production d’un discours non seulement sur l’image, mais aussi sur l’image de l’Autre en contexte postcolonial et plus prĆ©cisĆ©ment sur cette catĆ©gorie d’objets particuliers circulant sous le nom d’art san contemporain. How to address artworks anthropologically? What can a sociological approach on art bring to the comprehension of ā€œnon-westernā€ artistic productions? Or more precisely, what does it mean to investigate contemporary San art? Proceeding from these questions, this PhD thesis offers a reflection on the processes involved in the creation of contemporary San art, and on the issues inherent to developing an anthropological expression about the expression of Others in a postcolonial context. Based on an ethnographic study of the Kuru Art Project – the only existing contemporary San art project at the time of the study – this PhD thesis retraces the networks of relations involved, or having been involved, in the emergence and existence of an art project in D’kar, a small village of the Ghanzi District (Botswana). Through analysing the circulatory movements inherent to the creation and diffusion of contemporary San art, When art came to D’kar tells the complex story of how the concept of art was introduced in D’kar and of how these paintings and engravings were transformed in an art movement known since 1991 as contemporary San art. Using theoretical and methodological tools provided by: the sociology of art, the sociology of translation and the socio-anthropology of development, this work seeks to describe the practices and discourses involved in the everyday production of contemporary San art. This is done through an analysis of: the modalities and effects following the introduction of the concept of ā€œartā€ in D’kar (in terms of knowledge transfer); the passage from non-art to art (through the concept of artification); and the everyday conditions surrounding the individual production of these objects (via the day-to-day study of a specific artistic trajectory). At last, this dissertation exposes a reflection on the way to develop an ethnography that takes into account the asymmetry existing in terms of means of expression. Through a reflection on the modalities and issues of discourses production, it tries to bypass these relationship patterns, inviting to rethink the ways of writing about images and the Others in a postcolonial context, and more precisely about this very specific type of objects circulating under the name of contemporary San art.
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    "È la parola che fa vedere" : le théâtre de narration en Italie
    En 1989, Marco Baliani, un comĆ©dien italien, prĆ©sente au public sa piĆØce Kohlhaas, inspirĆ©e d’un roman allemand, dans laquelle il expĆ©rimente pour la premiĆØre fois une nouvelle modalitĆ© de performance théâtrale. Le comĆ©dien, en effet, monte sur scĆØne seul, habillĆ© en noir et s’assit sur une chaise, commenƧant Ć  raconter une histoire grĆ¢ce Ć  sa voix et sa posture corporelle. Cet Ć©vĆ©nement marque la naissance de ce qu’en Italie est connu comme théâtre de narration (teatro di narrazione). Depuis ce jour, ce style de théâtre n’a jamais cessĆ© de se diffuser et d’évoluer, soit dans son esthĆ©tique et dans son apparat technique, soit dans ses contenus. Aujourd’hui, le théâtre de narration est, in Italie, une rĆ©alitĆ© trĆØs prĆ©sente dans l’offre théâtrale et se dĆ©cline sous plusieurs formes, certaines mĆŖme en contradiction avec l’oeuvre originale de Baliani et des tous premiers conteurs. L’offre de spectacles s’élargit constamment et, depuis les annĆ©es 2000 une dĆ©mocratisation se produit du point de vue de l’accĆØs aux parcours de formation permettant d’apprendre l’art de la conterie dramatisĆ©e. DĆ©sormais, selon les conteurs, tout le monde peut conter, il suffit d’en avoir envie. Cette ouverture a permis la naissance d’un large mouvement de conteurs amateurs qui cĆ“toie et complĆØte – aujourd’hui – l’oeuvre des conteurs professionnels et une hybridation croissante de la narration dramatisĆ©e avec d’autres formes artistiques (musique, théâtre d’objets et de figure, arts circassiens, etc…) Avec ce travail de thĆØse, je me propose d’analyser ce genre de théâtre en suivant deux pistes de travail distinctes mais complĆ©mentaires. Ma premiĆØre piste de rĆ©flexion vise Ć  analyser le dĆ©veloppement de ce genre de théâtre de sa naissance Ć  nos jours pour en dĆ©crypter les pistes Ć©volutives, les changements esthĆ©tiques et de contenu et pour comprendre quels sont les hĆ©ritages thĆ©oriques et techniques auxquels ce courant s’inspire. Le but de cette analyse sera celui de combler un vide existant aujourd’hui dans la littĆ©rature scientifique qui ne s’est consacrĆ© que partiellement au théâtre de narration italien. La deuxiĆØme piste de rĆ©flexion, par contre, s’interrogera sur la figure du conteur et sa raison d’être dans la sociĆ©tĆ© italienne contemporaine. La diffusion croissante de cette forme de théâtre montre un engouement de plus en plus important envers la figure du conteur, qui doit ĆŖtre Ć©tudiĆ© et expliquĆ©. Pour cette raison, partant des Ć©crits de Barthes et Foucault, thĆ©orisant la disparition progressive du statut d’auteur depuis les annĆ©es ’60, je vais me demander si le conteur italien contemporain ne comblerait pas ce vide aujourd’hui. Ce travail s’inspirera d’une enquĆŖte de terrain multisite, menĆ©e en Italie de 2011 Ć  2014 et d’une approche analytique multidimensionnel combinant anthropologie de l’art et du théâtre, thĆ©ories théâtrales contemporaines, anthropologie de la formation et ethnographie du processus crĆ©atif en milieu artistique.
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    Les chair(e)s de transmission : apprendre, pratiquer, patrimonialiser : l’horlogerie en Suisse
    SituĆ©e Ć  la croisĆ©e de l’anthropologie des savoirs et des techniques et de l’ethnologie des patrimonialisations, cette thĆØse de doctorat est le fruit d’un travail d’immersion de quatre annĆ©es dans le monde de l’horlogerie suisse. J’y ai Ć©tudiĆ© les dynamiques de transmission et de patrimonialisation des compĆ©tences en rĆ©alisant trois-cent entretiens avec des acteurs de la branche, des consultations de fonds documentaires ainsi que des observations au sein d’écoles techniques, d’ateliers, d’usines et lors d’évĆ©nements (salons professionnels, visites d’entreprises, journĆ©es d’étude, grands prix, journĆ©es du patrimoine). Ces enquĆŖtes de terrain m’ont permis d’explorer les maniĆØres dont le mĆ©tier d’horloger Ć©tait exercĆ© et vĆ©cu au sein de diffĆ©rents groupes et organisations de la branche. En me focalisant sur les formes incorporĆ©es de connaissance, j’ai dĆ©crit de quelles faƧons les praticiens, entourĆ©s d’un nombre important d’artefacts, Ć©taient engagĆ©s dans l’apprentissage et la pratique quotidienne de la profession mais Ć©galement investis dans la mise en valeur de l’horlogerie, de ses produits, de ses acteurs, de ses territoires. Au cours des recherches, il est Ć©galement apparu que le patrimoine et la transmission du savoir-faire Ć©taient aujourd’hui des motifs rĆ©currents dans les discours et les activitĆ©s promotionnels de trĆØs nombreux collectifs (marques, organismes de tourisme, mĆ©dias, institutions musĆ©ales, collectivitĆ©s territoriales, etc.). ParallĆØlement, nombreux sont les horlogers qui, malgrĆ© cette prolifĆ©ration patrimoniale, s’inquiĆØtent de la passation de leur mĆ©tier et affirment que ce dernier est en train de se perdre. L’objectif de cette thĆØse est donc de problĆ©matiser les rapports qu’entretiennent la transmission et la patrimonialisation. A rebours de la conception habituelle – relayĆ©e par un grand nombre d’anthropologues et de spĆ©cialistes du patrimoine – selon laquelle ces deux opĆ©rations seraient intimement liĆ©es, certains horlogers considĆØrent que les savoirs de mĆ©tier et les techniques corporelles y affĆ©rant sont dĆ©sormais en danger non pas malgrĆ© mais en vertu de l’essor plĆ©thorique des pratiques patrimoniales. Ces formes de valorisation sont ainsi perƧues de maniĆØre ambivalente et apparaissent comme ce qui favorise l’oubli de ce qu’elles prĆ©tendent pourtant pĆ©renniser. En posant un regard sur l’actualitĆ© et l’histoire rĆ©cente de l’horlogerie helvĆ©tique, le prĆ©sent ouvrage est une invitation Ć  comprendre ce qui a progressivement faƧonnĆ© un tel Ć©tat de fait.
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    DomesTICation: ethnographie d'un travail de conception technique pour le maintien Ć  domicile
    (2014)
    Bertini, Laura
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    Mantovani, Giuseppe
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    Vinck, Dominique
    Mes recherches portent sur la conception et la mise Ć  l’épreuve d’un bouquet technologique Ć  destination de personnes Ć¢gĆ©es ou handicapĆ©es. Par la problĆ©matisation des catĆ©gories et des reprĆ©sentations associĆ©es Ć  la vieillesse, je vais analyser le dĆ©calage entre usages prescrits par les concepteurs des technologies et usages observĆ©s auprĆØs des usagers. Par une approche anthropotechnologique, je vais tenter de mettre en lumiĆØre la dimension culturelle inscrite et vĆ©hiculĆ©e par tout objet technique en situation d’usage. Au cœur de mes recherches se trouve la comprĆ©hension des dynamiques de coordination d’une Ć©quipe interdisciplinaire et le dĆ©veloppement de connaissances par les pratiques de travail ordinaire observĆ©es pendant le projet. Les choix techniques vont alors ĆŖtre apprĆ©hendĆ©s de faƧon symĆ©trique, permettant, par un Ć©clairage en retour, d’informer d’autres projets dans le domaine des technologies domotiques pour le maintien Ć  domicile, qui pourraient se confronter Ć  des controverses similaires
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    Innovations techniques et production de sens au sein d’une association de safraniers dans le Quercy (France)
    (2007)
    Tolivia, Sandrine
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    Depuis 2002, l’Association des safraniers du Quercy constitue Ā« mon terrain Ā». AprĆØs avoir menĆ© des recherches ethnohistoriques sur le safran dans le Quercy, j’ai participĆ© activement Ć  la vie de l’Association en organisant des voyages en Suisse, au Maroc et en Italie. Ces derniers ont durĆ© une semaine chacun entre fĆ©vrier et mars et ont eu lieu respectivement en 2004, 2005 et 2006. Au cours de mon terrain auprĆØs des producteurs, j’ai donc Ć©tĆ© le tĆ©moin direct de la constitution et de l’évolution d’un collectif qui s’est regroupĆ© autour de la production de l’épice. J’ai pu observer des dynamiques d’innovations techniques et de construction de liens sociaux. Les dĆ©centrements ont favorisĆ© la cohĆ©sion du groupe en permettant aux membres du collectif de se positionner par rapport Ć  ce qu’ils ont dĆ©couvert, de prendre conscience de leurs valeurs communes et de construire un rĆ©pertoire commun constitutif d’une identitĆ© collective. Mon rĆ“le de chercheur et mon implication dans l’élaboration de mon objet d’étude soulignent la nature dialectique entre engagement et distanciation laissant apparaĆ®tre une interrogation Ć©thique sur la pratique de la recherche. Les dynamiques que j’ai observĆ©es durant ces sĆ©jours et la faƧon dont les acteurs leurs donnent sens, me permettent de dĆ©montrer que le dĆ©centrement permet de renforcer les relations sociales entre les individus. La phase de co-construction identitaire est synonyme de nĆ©gociation de sens, caractĆ©risĆ©e par un jeu d’influence rĆ©ciproque entre les reprĆ©sentations cognitives individuelles et collectives, les objets et le contexte de l’action. Ce processus impulsĆ© par les dĆ©centrements participe Ć  la cohĆ©sion entre les membres du groupe car il les force Ć  interagir et Ć  dĆ©finir des rĆ©fĆ©rences et des significations communes. La construction de cette identitĆ© collective est matĆ©rialisĆ©e Ć  travers diffĆ©rents vecteurs, des objets du quotidien notamment, qui permettent au chercheur de Ā« pister Ā» les relations sociales et d’évaluer la force des liens qui les maintiennent. L’existence de ces objets permet de suivre la nĆ©gociation de sens au sein du collectif et de mettre en Ć©vidence les mĆ©canismes d’influence rĆ©ciproque entre les systĆØmes cognitifs et le contexte de l’action. Cette approche, qui permet de s’interroger sur ce qui fonde le lien social et sur la relation entre les sujets, les objets et l’environnement dans la construction du social, conjugue Ć  la fois la thĆ©orie de l’acteur rĆ©seau, l’approche de Wenger sur les communautĆ©s de pratiques et la thĆ©orie de l’action situĆ©e et de la cognition distribuĆ©e.