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    « Imaginons tous ensemble la Maison des Innovations sociales et des Solidarités » Les enjeux de la démocratie participative dans l’organisation d’une démarche collaborative
    (2023-08-30)
    Aebischer, Manon Margaux
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    Ce mémoire s’intéresse à un projet de construction de la fondation Esp’Asse. Cette fondation œuvre depuis plus de 20 ans dans l’entraide sociale et à la promotion de l’art sur le territoire nyonnais, en louant des locaux au prix de revient aux artistes et aux associations. Depuis janvier 2022, la fondation se prépare à construire un nouveau bâtiment sur son site. Le nom choisi : la Maison des innovations sociales et des solidarités (la MISS). Pour réfléchir à la forme que prendra cette maison et aux activités qui s’y dérouleront, la fondation a organisé une démarche collaborative de septembre à décembre 2022. Diverses personnes ont été invitées. Depuis plusieurs années, les démarches collaboratives connaissent une certaine popularité dans les politiques urbaines. Leurs émergences reposent sur un principe fort : intégrer les personnes usagères dans les processus de réflexion et de décision. L’objectif est ainsi de faire participer les citoyen·ne·s en les considérant eux·elles aussi comme des expert·e·s. Le vécu devient un savoir indispensable à la conceptualisation du projet. Bien que les membres de la fondation manifestent une réelle volonté de favoriser la participation des usager·ère·s dans le débat, au nom de la démocratie, dans les faits très peu d’entre eux·elles ont participé à la démarche collaborative. Dans ce travail, je me questionne sur l’absence des usager·ère·s à la démarche collaborative, en me demandant comment se fait-il que dans un projet d’innovation sociale prônant la démocratie participative, les usager·ère·s soient absent·e·s du processus ? C’est au travers d’une observation participante ponctuelle s’étalant sur une durée de cinq mois que je me suis entretenu avec des membres de la fondation et des participant·e·s à la démarche collaborative. Ces entretiens et mes observations m’ont permis de comprendre le choix du dispositif de démarche collaborative et d’identifier les raisons qui ont restreint la participation des usager·ère·s. L’attention accordée à la recherche de partenaires pour financer le projet, explique cette absence.
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    Bureaucratisation: analyse de cas des agriculteurs fribourgeois
    (2019)
    Buxtorf, Romane
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    Cabalé, Pierre
    La bureaucratie semble avoir infiltré tous les aspects de notre vie en société : des formulaires à remplir pour l’obtention d’une aide aux normes de sécurité et d’hygiène de plus en plus nombreuses et restrictives, en passant par l’écologisation de nos pratiques au travers de règles et d’incitations comportementales. La société néolibérale dans une logique toujours plus managériale ne cesse de se réglementer et de se normaliser. Ce travail s’intéresse plus particulièrement aux récits que les agriculteurs-trices fribourgeois-es font de leur quotidien et cherche à analyser dans quelle mesure cette bureaucratisation entre en conflit avec le système de valeurs (ethos) paysan et le modifie. Cette analyse s’appuie sur douze entretiens biographiques que j’ai réalisés lors d’un stage dans le cadre d’une étude sur le bien-être des agriculteurs-trices, fruit de l’initiative conjointe des Services de la Santé Publique (SSP) et de l’Agriculture du Canton de Fribourg (SAgri). Grâce aux théories de la bureaucratie développées entre autre par Graeber (2015) et Hibou (2012) et au concept d’ethos paysan comme défini par Droz & Forney (2007), ce travail s’applique à démontrer comment certains aspects de la bureaucratisation du domaine agricole peuvent soit rentrer en conflit avec des valeurs centrales de l’identité paysanne soit en renforcer d’autres.
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    La main-d'oeuvre étrangère dans l'agriculture suisse : rôle et enjeux: Etude de cas auprès de producteurs de lait en Suisse romande
    À travers des témoignages d’agriculteurs de Suisse romande, ce travail de mémoire aborde le rôle et les enjeux des employés étrangers dans l’agriculture helvétique. Cette main-d’oeuvre représente près de 70% des personnes extrafamiliales actives dans les fermes suisses. En postulant que le marché du travail n’est pas statique mais qu’il est influencé par des caractéristiques sociales, économiques, politiques et culturelles qui évoluent dans le temps, trois axes de recherche ont été mobilisés : 1) les profils des travailleurs recherchés par les employeurs 2) les structures institutionnelles (formelles et informelles) qui incitent les agriculteurs à embaucher une main-d’oeuvre étrangère 3) les pratiques de recrutement des exploitants agricoles. Adoptant une perspective centrée sur les employeurs, ce travail explore des pistes encore peu étudiées pour comprendre les migrations de travail ; dans ce cas, celles des personnes peu qualifiées.

    Les résultats de l’étude démontrent que les agriculteurs recherchent une main-d’oeuvre flexible, disponible pour des horaires irréguliers et des conditions de travail difficiles. Les discours des interlocuteurs révèlent non seulement la construction de l’adéquation entre l’offre de travail étrangère et la demande locale, mais également la déconstruction des facteurs expliquant la pénurie de main-d’oeuvre indigène. Les évolutions sociétales, telles que la modification de la démographie de l’offre de travail et la dégradation de la figure paysanne, impactent aussi le monde agricole et ses travailleurs. Enfin, les pratiques de recrutement, presque exclusivement à travers les réseaux sociaux des employés et des employeurs, renforcent et reproduisent le rôle de la migration dans l’agriculture suisse. Nuançant la dépendance de l’agriculture à la main-d’oeuvre étrangère et discutant des logiques néolibérales imposées dans la quasi-totalité des marchés, y compris les petites exploitations familiales, le travail se termine par une conclusion réflexive sur l’agriculture actuelle et sa main-d’oeuvre.
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    Changer le monde avec une plateforme internet ?: étude de cas d'une startup d'entreprenariat social
    (2017)
    Waeber, Sarah
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    Fortement influencé par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’entreprenariat social rassemble des projets dits innovants oeuvrant pour un bien-être écologique et/ou social quelle que soit leur forme (association, sàrl, etc..). Ce travail est le résultat d’une observation participante dans une startup suisse romande, dont le projet consiste à mettre sur pied une plateforme internet de tourisme durable. Impliqués dans un réseau d’entrepreneur-se-s sociaux-ales, les membres du projet présentent différentes stratégies pour assurer la concrétisation de leur projet vers une activité viable. Avec une approche s’inspirant de la sociologie phénoménologique, l’analyse se fait en deux points. Le premier questionne le rapport entre le projet observé et l’entreprenariat social, ainsi que sa structure de startup. Le second point s’intéresse au processus de concrétisation du projet observé, en quatre stratégies principales. Le but de ce travail est de tempérer une apparente tension, entre d’un côté des valeurs écologiques et sociales teintées d’idéalisme, et de l’autre des valeurs entrepreneuriales recherchant l’efficacité économique.
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    La consommation engagée face à l’épreuve: Analyse des trajectoires de désengagés d’une initiative d’Agriculture contractuelle de proximité (ACP) dans la ville de Zürich
    (2017)
    Huber, Johanna Clara
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    Les injonctions à agir de manière durable et éthique se sont multipliées et diffusées partout dans le monde au cours des quinze dernières années. En Suisse, ce phénomène se traduit dans l’émergence d’une multitude d’initiatives et d’actions dont le succès a attiré l’attention de la recherche académique. Or, on observe également au sein de ces initiatives un phénomène relativement peu étudié jusqu’à présent : le désengagement. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? L’étude du désengagement se justifie car il y aurait a priori une incompatibilité entre d’une part un haut degré d’individualisation et de styles de vie flexible et d’autre part les contraintes que ces nouveaux systèmes de consommation engagée imposent. Le désengagement d’une structure de consommation dite « durable » dans un contexte sociétal vantant des valeurs « durables et éthiques », soulève ainsi maintes interrogations.

    Pour explorer ce phénomène de désengagement, nous avons mené une étude de cas de consommateurs désengagés d’une initiative d’Agriculture contractuelle de proximité (ACP) dans la ville de Zürich. Dans ce cadre, nous avons mobilisé et triangulé trois approches théoriques. Premièrement, la littérature sur les trajectoires militantes et le désengagement dans une perspective processuelle qui souligne l’importance de différents moments de socialisation des personnes désengagées. Deuxièmement, la consommation engagée qui nous présente la spécificité de cette consommation comme une forme d’engagement politique. Enfin, la théorie des pratiques qui est pertinente pour comprendre la confrontation de la trajectoire individuelle avec les spécificités du panier de légumes au niveau des pratiques quotidiennes.

    Ce mémoire propose une analyse des trajectoires de désengagement de pratiques de consommation engagée, notamment la consommation à travers le panier de légumes proposé par des initiatives d’ACP. La contribution centrale de ce travail réside dans la proposition de trois idéaux-types de trajectoires de désengagement ce qui permet de mieux comprendre le désengagement de pratiques durables et éthiques en général., During the last 15 years, there has been increasing encouragement to act “sustainably” and “ethically” which can be observed in many countries of the world. In Switzerland, this tendency has been followed by the emergence of multiple sustainable and ethical initiatives which have also attracted the attention of academic research. However, little attention has been given to another phenomenon occurring simultaneously within these initiatives: disengagement. How can this phenomenon be explained? The study of the disengagement is totally justified, for inherent in the phenomenon lies incompatibility between a high degree of individualized and flexible lifestyles on the one hand, and strong constraints imposed by these new ways of consuming on the other hand. Consequently, this disengagement from sustainable and ethical consumption systems raises a number of questions within a societal context, which increasingly focuses on sustainable and ethical ways of living.

    To explore the phenomenon of disengagement, we have conducted a case study with consumers disengaged from an initiative organized as contract-based agriculture of proximity (Agriculture contractuelle de proximité (ACP)). To do so, we have mobilized and triangulated three theoretical approaches. The first group of work on militant trajectories and consequent disengagement adopts a temporal and dynamic perspective which takes into account the importance of different periods of socialization of the disengaged person. Secondly, research on “la consommation engagée” (“engaged consumption”) demonstrates the specific characteristics of this type of consumption and how it can be perceived as a political act. Thirdly, practice theory is particularly relevant for our study in order to understand the confrontation of individual trajectories with the particularities of consuming through contract-based agriculture of proximity (vegetable baskets) and its consequences on every-day life.

    This Master’s thesis proposes an analysis of trajectories of disengagement through the study of food consumption particularly that of vegetable basket offered by an initiative of contract-based agriculture of proximity. The central contribution of this research is to propose three ideal types of trajectories of disengagement which will increase our understanding of the disengagement from sustainable and ethical practices in general.
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    Des paysans, il en faudra toujours...: la reprise de l'exploitation familiale et les perspectives d'avenir de jeunes agriculteurs fribourgeois
    Dans la première partie de ce travail, je donne une description de la vie quotidienne des paysans fribourgeois : soins au bétail, travaux des champs, « paperasse », … mais aussi activités sociales professionnelles ou non. J’ai tenté de faire ressortir un « ethos » qui dirige les pratiques et les discours du paysan et qui lui permet de s’identifier à une figure du « bon paysan ». Cet « ethos » valorise la propreté et l’ordre sur l’exploitation, le travail acharné, l’indépendance et le juste équilibre des dépenses. De sa conformité à ce modèle, le paysan retire une image valorisante de soi, pour lui-même et pour ses semblables, qui lui sert de capital social et symbolique pour se positionner dans un « champ » agricole où se comparent et se concurrencent les paysans et leurs exploitations. L’enjeu de cette rivalité est d’occuper les positions dominantes qui sont source de prestige et d’un certain pouvoir. Cette analyse de l’« ethos » paysan sert de toile de fond pour la deuxième partie du travail qui est consacrée plus particulièrement à la transmission de l’exploitation familiale et aux perspectives d’avenir des jeunes agriculteurs fribourgeois. Les exploitations agricoles fribourgeoises et suisses sont dans leur immense majorité familiales. Cette constatation a deux conséquences principales. La première concerne la main d’oeuvre. Elle est composée principalement de membres d’une même famille qui se répartissent les tâches selon des consignes précises dépendant de la place de la personne dans cette famille. La question de l’autorité sur l’exploitation est centrale durant la période de la transmission de l’exploitation. Celle-ci constitue une sorte d’interrègne durant lequel un certain flou demeure quant aux relations de pouvoir entre successeur et succédé. La deuxième conséquence est liée à la perpétuation du patrimoine. Celle-ci se fait en deux temps : la succession à la place de chef d’exploitation et le rachat du domaine. La règle qui semble prévaloir prescrit une succession unique à la tête d’un domaine indivisé. Les cohéritiers doivent alors se ‘sacrifier’ pour la perpétuation du patrimoine et se contenter de ‘lots de consolation’. La perpétuation du domaine familial est d’une importance capitale. C’est peut-être pour cela que les fils de paysans s’attachent parfois dès leur plus jeune âge à la vie de paysan et ne semblent pas envisager d’autre avenir que de succéder à leur père. Les conditions actuelles de l’agriculture helvétique ne permettent toutefois pas de se contenter de continuer comme son père. Il faut envisager des changements. Les jeunes paysans parlent de partir au Canada, de moderniser leurs installations, de créer des associations qui diminueraient les frais des exploitations, d’agrandir leurs domaines… Mais les terres sont rares, les associés difficiles à supporter et les transformations coûteuses… Ces adaptations, autant nécessaires qu’elles puissent l’être, ne seront peut-être pas possibles sans des changements plus profonds et une redéfinition de ce que c’est qu’« être paysan ».