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    Le Moyen Âge mythique des Neuchâtelois. Réécrire l'histoire pour devenir suisse : sur les traces d'un faussaire du XVIIIe siècle
    (Neuchâtel: Alphil Presses Universitaires Suisses, 2014)
    Les Neuchâtelois sont-ils suisses depuis toujours ? Oui, répond la Chronique des Chanoines, témoignage de l’histoire médiévale de Neuchâtel. Un texte devenu si populaire sous la jeune République neuchâteloise issue de 1848, à la recherche de mythes fondateurs pour affirmer son identité helvétique, que lorsque l’historien Arthur Piaget remet son authenticité en cause en 1895, cela lance un véritable scandale. Mais pourquoi cette mystification ? Ce livre est une plongée dans les papiers personnels du redoutable faussaire à l’origine de ces textes : Abram de Pury (1724-1807), proche ami de Rousseau, conseiller d’État tumultueux et disgracié suite à un conflit au sujet de la fiscalité du Pays de Neuchâtel. À la recherche de ses méthodes de travail, l’auteur entraîne le lecteur à la découverte des impressionnantes recherches du faussaire, sa mise en place minutieuse d’un réseau de textes apocryphes se soutenant les uns les autres, brouillant les pistes par de subtils artifices de mystification littéraire. C’est aussi l’occasion de comprendre les motivations du personnage et de relier cette vaste entreprise à un contexte et à une orientation politique bien précise : l’inclusion de Neuchâtel dans le renouvellement d’alliance franco-suisse en 1777. En effet, il s’agit pour Abram de Pury de défendre le caractère suisse de Neuchâtel et de tenter de rapprocher la Principauté du Corps helvétique par la mise en scène d’une histoire où les Neuchâtelois ont participé aux grands événements de la Suisse. On s’aperçoit également de l’existence d’un parti politique pro-helvétique au sein de l’élite neuchâteloise de la fin du XVIIIe siècle, oeuvrant en marge des instructions reçues du Roi de Prusse. On ne savait plus que croire. Ce livre permet de faire la part du vrai et du faux dans l’ancienne histoire neuchâteloise.