Voici les éléments 1 - 10 sur 123
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    L’huile de noix de coco indaiá : produit symbolique kalunga témoin du changement social
    (2023-06-07)
    Ferrario, Claudia
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    L’huile de noix de coco indaiá est un produit caractéristique de la communauté kalunga du territoire du Vão das Almas, une région située au cœur de la savane brésilienne dans l’État de Goiás. Depuis plus de 300 ans, ces descendant-e-s d’esclaves évadé-e-s transforment des graines de coco en huile selon des techniques transmissent de génération en génération. Mais depuis leur récente inscription dans la globalisation, les savoirs et savoir-faire tendent à se transformer et la pratique semble vouée à disparaitre. Ce travail de mémoire propose de rendre compte de ce changement social en suivant la trajectoire de ce produit, de la récolte des noix de coco à la vente du produit final, en détaillant chaque étape du procédé de fabrication de l’huile et de la chaîne de production. A travers l’accompagnement de ce processus, mon étude met à jour des dynamiques sociales, des enjeux de pouvoir et identitaires ainsi que des stratégies mobilisées par les protagonistes et des logiques de sens qui leur sous-tendent. Outre la contribution anthropologique sur une connaissance particulière, cette ethnographie est aussi une étude de cas sur les conséquences des projets de l’aide au développement et de l’impact de l’insertion d’une population marginalisée dans l’économie de marché et de la société capitaliste. D’un point de vue méthodologique, l’originalité de ce travail réside dans la co-production de données vidéo qui complémentent cette recherche écrite.
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    Être sorcière, c’est faire tout ce que je faisais déjà avant, mais rempli d’un sens nouveau : la sorcière comme role model d’un (éco)féminisme, entre empowerment et dépassement des dualités
    (2022-05-06)
    Rossel, Lena
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    La figure de la sorcière, figure ancestrale s’il en est, a fait face ces dernières années à une résurgence dans les mouvements féministes et écoféministes occidentaux en tant que figure du contre-pouvoir. Déjà présente dans les mobilisations féministes dites de « deuxième vague » dans les années 1960-80 et accaparée par certains mouvements New Age à la même époque, elle est aujourd’hui reprise sous une lumière « post-moderne » par les féministes de l’ère post-MeToo. Dans ce travail, je cherche à comprendre comment et pourquoi certaines personnes se réapproprient cette figure aujourd’hui, et plus précisément comment la sorcière est vectrice d’empowerment pour les personnes qui s’y identifient. Quelles pratiques et représentations forgent la figure de la sorcière au XXIème siècle ? À travers les notions de « puissance » et de « pratiques sorcières », je montre comment la sorcière participe à la reconstruction d’un lien entre soi et le monde, entre le présent et le passé, entre l’individuel et le collectif. Située au croisement des luttes féministes, écologistes, antiracistes et queer, la sorcière permet d’élaborer des récits personnels et collectifs novateurs, en interrogeant la relation que l’on porte à la construction du savoir et en questionnant la notion d’objectivité. En l’érigeant comme role model (modèle à suivre), les participant·e·x·s de ce travail apprennent à se situer hors des dualités qui régissent la société occidentale et à explorer ce qui se situe dans le spectre plus large du masculin/féminin, du corps/esprit, de la nature/culture, etc. De la même manière, ielles apprennent à percevoir leur quotidien de manière plus sensible et l’investissent d’un sens spirituel s’opposant aux formes religieuses instituées. Ainsi, en implémentant les valeurs et pratiques véhiculées par la sorcière dans leur vie quotidienne, ielles mobilisent un pouvoir-du-dedans (Starhawk, 2003) comme force tout à la fois de création, de résistance et de soin.
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    "Je ne suis pas du genre à me laisser faire": étude de trajectoires de vie de personnes trans à Tahiti
    (2018)
    Pacifico, Julia
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    Dans les cours d’histoire à Tahiti, on apprend aux enfants qu’avant l’arrivée des Européens, existait une catégorie sociale composée de ce qu’on appelait des mahu. Ces personnes avaient tou·te·s la spécificité d’être des hommes efféminés. Ancrée dans les discours sur l’histoire et les traditions polynésiennes, la transgenralité est pourtant aujourd’hui stigmatisée dans les interactions routinières. Entre légitimation culturelle et marginalisation sociale, les personnes trans MaletoFemale connaissent des trajectoires de vie bien particulière. Afin de comprendre leur réalité quotidienne j’ai tenté de saisir les dilemmes qui se posent à elles, les stratégies qu’elles mettent en place et les buts qu’elles poursuivent. En s’appuyant sur des théories concernant la construction du genre et la construction de la déviance, j’ai cherché à comprendre comment leur transgenralité s’articule avec leur marginalité. En analysant leur interaction au sein de leur cadre familial, avec les hommes, avec les autres trans et sur leur lieu de travail, j’ai pu constater que la transgenralité était stigmatisé non pas à cause du genre en lui-même mais à cause des comportements qui sont liés à l’idée de la transgenralité dans l’imaginaire collectif. Par honte du discrédit chacun·e préfère cacher aux yeux de la collectivité tout ce qui attrait aux trans. Dans ce contexte, il est difficile pour les personnes trans de construire leur féminité sans être directement stigmatisée par les autres. Leur trajectoire de vie se résume ainsi à devoir négocier constamment leur légitimité à être féminine et « normale » à la fois.
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    De la réalité à la fiction : processus de création d'un film ethnographique à travers une expérience collaborative
    (Neuchâtel : Institut d'ethnologie, 2017-10-25)
    Mérillat, Ariane
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    Berton, Mireille
    Qu’est-ce qu’un documentaire ethnographique ? À quels codes répond-il ? Comment se démarque-t-il des autres documentaires vidéo ? Comment intégrer les dispositifs cinématographiques et l’influence du chercheur au sein de la narration ? Ce mémoire tente de répondre aux défis réflexifs qui se posent à l’anthropologue décidant de partager sa recherche à travers un objet filmique. À travers un long-métrage, Unique en son genre, j’ai voulu explorer des questionnements généraux liés au genre dans la société à travers des personnes transgenres mais également, j’ai sans cesse remis mon approche en question afin de reconsidérer ce que pouvait être un travail éthique. Ce texte qui accompagne le documentaire est composé de deux parties principales : un travail présentant les questions ethnologiques et un autre, la démarche de réalisation. La première partie de cet écrit propose une analyse anthropologique qui se présente sous la forme d’un retour critique et d’une explication sur l’expérience menée à travers la réalisation du documentaire. La deuxième consiste en une analyse du film, de sa structure et de mes choix déontologiques ainsi qu’esthétiques. La particularité de ma recherche réside, à mon avis, dans la démarche collaborative que j’ai élaborée avec les sujets du film. J’ai décidé, à l’image de Carl Rogers et de sa méthode ACP, d’impliquer les individus dans leur propre analyse. Il s’agissait alors de produire un film dans lequel les protagonistes ne se sentiraient jamais « utilisés » mais, au contraire, que leur regard sur leur propre performance me permettrait d’améliorer et reconsidérer mes rushs. S’il est impossible d’appliquer parfaitement un idéal théorique à un travail pratique, les connaissances et les questions soulevées dans ce mémoire écrit m’ont permis de tenir une certaine ligne de conduite dans la procédure de réalisation du film et d’élaborer des stratégies plus claires pour mes projets filmiques ultérieures.
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    Altérités liminales. A propos de quelques usages contemporains de plantes psychotropes
    Cet article traite des représentations, discours et pratiques liés à quelques plantes psychotropes initialement employées dans les contextes shamaniques à travers le monde et désormais réappropriées dans le cadre d’une quête de soi. Après un bref retour sur les circonstances socioculturelles et les raisons individuelles de ces investissements dans les sociétés postindustrielles (reconnexion avec la nature, travail sur soi, développement personnel, recherche d’expériences fortes, rapport valorisé à l’inconnu, etc.), il présente un courant particulier dans l’offre des spiritualités alternatives contemporaines : l’approche néo-shamanique, avec ses modèles d’action inspirés des shamanismes, mais reformulés pour un public qui n’en possède pas le sens commun. La description de situations concrètes de ces prises de plantes psychotropes, illégales dans la plupart des pays, est suivie par celle des expériences vécues par les personnes les ingurgitant sous forme de breuvage. Bien qu’elles puissent parfois être pénibles, voire effrayantes psychologiquement ou physiquement, les expériences en jeu, liminales, dans un entre-deux de la conscience, sont fortes et quasiment toujours rétrospectivement envisagées comme « enseignantes » et transformatrices par les personnes impliquées. La notion de « travail » introspectif, systématiquement mobilisée et l’impact que ces expériences peuvent avoir dans leur existence distinguent ainsi ces substances psychotropes de l’usage ludique de celles communément classées dans la catégorie des drogues.
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    Prendre soin des nourrissons en Suisse par le massage de bébé népalais
    (2017)
    Bischofberger, Lisa,
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    Le soin des nourrissons en Suisse a longtemps été marqué par une isolation de l’enfant, suivie récemment d’une revalorisation de la proximité corporelle. En outre, il est influencé par la médecine moderne. Le massage de bébé népalais est une pratique d’origine népalaise qui est arrivée en Suisse dans la deuxième moitié du 20e siècle. Il fait partie d’un pluralisme croissant des pratiques de soin dans les pays occidentaux. Nasma Scheibler-Shrestha l’a introduit en Suisse, a établi sa propre méthode et a fondé une école dans laquelle plusieurs femmes ont été formées pour être capables de le transmettre aux parents. Dans ce travail, je situe le massage de bébé népalais dans le soin des nourrissons en Suisse. Je m’intéresse d’abord à la construction du soin de ses praticiennes, en montrant qu’elles critiquent les tendances à l’isolation de l’enfant et à la médicalisation de la période post-partum. Les praticiennes considèrent que l’enfant vient d’un autre monde. Il a besoin d’un contact corporel intense pour être intégré dans la société. Inspirées par des courants féministes, elles accordent un rôle fondamental à la proximité de la mère. Mais elles sont également favorables à une inclusion des pères dans le soin des nouveau-nés. J’aborde ensuite les usages du massage de bébé népalais aussi bien que sa légitimation. Le massage de bébé népalais est utilisé de façons différentes. Il joue un rôle thérapeutique, il sert à assurer le bien-être et l’hygiène de l’enfant, il constitue un rituel et il renforce les parents dans leur capacité à prendre soin des nourrissons. Pour légitimer ces usages, les praticiennes réinventent une tradition. Néanmoins, elles mobilisent des arguments scientifiques quand cela est possible. Enfin, je présente les transformations que le massage de bébé népalais a subies. Il a dû être traduit pour que les personnes en Suisse puissent l’utiliser. De plus, il a été adapté à la structure familiale nucléaire en Suisse, ce qui se traduit particulièrement dans le fait que les hommes ont commencé à le pratiquer. La transformation du massage de bébé népalais est également caractérisée par un processus de professionnalisation. Je démontre que différentes représentations et valeurs concernant le rapport au corps et au nourrisson coexistent. Les praticiennes sont influencées par la pensée de la médecine moderne aussi bien que par celle de la médecine traditionnelle et des mouvements sociaux tel que le féminisme. Ce travail se veut une contribution à la compréhension des pratiques du pluralisme des soins contemporains.
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    Protections of Natural Ressources Through a Sacred Prohibition: the rahui on Rapa iti
    (Canberra: Anu Press; The Australian National University, 2016)
    The management of natural resources implies conceptions of ownership and property that provide precious information on the way a society perceives itself. Established moralities on the matter are sometimes sustained by a sacredness that reinforces the values and principles at stake. In the case of ideological and environmental change, the sacred conceptions most of the time adjust to new circumstances and become part of the cultural dynamics. An invisible and superior force, associated with the past and the ancestors, legitimates the new social order.¹ Therefore, compliance with sacred models can ensure protection in the present life.
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    Protection of natural resources through a sacred prohibition: the rahui on Rapa iti
    The management of natural resources implies conceptions of ownership and property that provide precious information on the way a society perceives itself. Established moralities on the matter are sometimes sustained by a sacredness that reinforces the values and principles at stake. In the case of ideological and environmental change, the sacred conceptions most of the time adjust to new circumstances and become part of the cultural dynamics. An invisible and superior force, associated with the past and the ancestors, legitimates the new social order.¹ Therefore, compliance with sacred models can ensure protection in the present life.
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    Rapa. Une île polynésienne dans l’Histoire (1791-1956)
    (Paris ; Papeete: Ginkgo ; Api Tahiti Editions, 2016)
    Au cœur de l'Océan Pacifique, située dans le sud de l'archipel des Australes (à plus de 1400 km de Tahiti) et reliée au monde par un unique bateau accostant tous les deux mois, l'île de Rapa constitue une société à part au sein de la Polynésie française. Son isolement en a fait, depuis longtemps, un lieu de préservation unique des traditions anciennes du monde polynésien. Cette particularité, propre à certains lieux dans le monde que la modernité n'a pas encore atteint, ou n'a atteint que très tardivement, est le sujet privilégié de l'ouvrage proposé par Ginkgo, sous la plume de l'ethnologue Christian Ghasarian. Ce livre, adressé à tous ceux que le passé de la Polynésie passionne. Remontant dans le temps, aussi loin qu'ont pu être livrés les témoignages des premiers Européens à toucher le sol de Rapa, il présente et commente pratiquement tous les récits consacrés à cette île " perdue " du Pacifique sud, depuis sa découverte par le navigateur anglais Vancouver en 1791, jusqu'aux recherches archéologiques menées par Thor Heyerdhal en 1956. Est donc ici réunie une grande variété de documents (récits, souvenirs et témoignages, correspondances et textes administratifs, articles de journaux et de revues scientifiques), provenant de sources variées (explorateurs, militaires, administrateurs coloniaux, missionnaires protestants et catholiques, ethnographes). Y sont également jointes la plupart des photographies prises à Rapa, depuis les toutes premières à l'aube du XXème siècle, témoignages visuels irremplaçables que l'écrit le plus précis ne peut transmettre. Tous ces documents, uniques, difficilement localisables et consultables, proviennent d'institutions, d'archives et de bibliothèques dispersées dans le monde. Ils sont ici rassemblés et présentés chronologiquement, suivant ainsi la progression de la " découverte " de l'île et sa lente absorption par le monde colonial. Ces récits - fragments et bribes du passé - constituent les seules données disponibles sur les habitants de Rapa et leurs relations avec les Européens depuis plus de deux siècles et nous permettent de reconstituer la pensée coloniale et son impact religieux, commercial et politique. Parole enfin redonnée aux Polynésiens et à leurs coutumes et traditions.
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    Rapa. Île du bout du monde, île dans le monde
    (Paris: Demopolis, 2014)
    Isolée dans l’archipel des Australes et uniquement reliée à l’extérieur par un bateau tous les deux mois, l’île de Rapa constitue une société à part au sein de la Polynésie française. Elle n’en est pas moins comme ailleurs sujette à la diffusion de modèles technologiques, idéologiques et économiques globaux et à la circulation constante des personnes. Dans ces circonstances, la communauté rapa s’efforce de déployer des formes créatives de résilience pour maintenir un équilibre social, largement fondé sur des réseaux de solidarité et de réciprocité, comme en témoigne le maintien du principe d’indivision foncière généralisée, unique dans la région, géré à travers un conseil des Sages élu.... A l’heure de Facebook et des remises en cause croissantes d’un monde régulé par une économie de marché vacillante, cette île oubliée d’un archipel négligé au sud du Pacifique offre l’exemple d’une petite collectivité – à la fois dépendante et autonome – s’efforçant d’être soudée pour gérer en ses termes les dynamiques globales qui la touchent.