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    Imagining the future. A sociocultural psychological study of im/mobilities in and around Suðuroy
    L’imagination permet aux individus et aux sociétés de donner une forme au futur incertain et de guider leurs pratiques et discours dans le présent. Les modèles psychologiques socioculturels de l’imagination se concentrent sur des processus sémiotiques abstraits, mais les situent dans des initiatives matérielles et sociales tangibles. De plus, l’imagination se développe non seulement dans le temps, mais également à travers, entre et en relation avec les espaces, c’est-à-dire par le biais et en contact des im/mobilités. Dans cette dissertation, je poursuis les tentatives d’articulation d’une perspective d’im/mobilité avec l’étude de l’imagination en explorant comment cette dernière génère, transforme, et gouverne la première. Bien que les études sur la migration et l’im/mobilité aient identifié l’importance de l’avenir, elles l’ont principalement fait d’une manière statique et centrée sur la migration, ce qui incite à proposer un modèle dynamique. J’adopte une perspective psychologique socioculturelle qui suppose que le développement psychologique ne peut être dissocié du contexte social et culturel. Je présente une étude de cas axée sur l’île féroïenne de Suðuroy caractérisée par ce que je qualifie de emptying (vidage). Sur la base d’observations participantes, d’entretiens qualitatifs et d’une recherche documentaire approfondie, j’explore l’interaction entre l’imagination et l’im/mobilité à l’interface entre sociogenèse et ontogenèse. Tout d’abord, j’identifie plusieurs initiatives — conceptualisées comme des technologies de l’imagination — qui abordent la question du emptying. Ces initiatives engendrent la sédentarité et stimulent les mobilités, toutes deux devenues manifestes dans l’augmentation de la population et du tourisme depuis 2013 environ, mais avec des effets inégaux qui créent une synchronisation externe et une désynchronisation interne. Ensuite, je me concentre sur les villages de Vágur et Suðuroy dans lesquels le emptying est accentué par une transformation sociétale plus large. Je démontre comment les initiatives locales visent à synchroniser et à signaler un avenir prometteur. Puis, en utilisant la construction potentielle d’un tunnel sous-marin comme exemple, j’illustre comment les forces qui influencent l’imagination sont réfractées par les différentes expériences et positionnements individuels. Enfin, je suis les trajectoires d’im/mobilité des personnes, en argumentant que les enchevêtrements d’im/mobilité dépendent des imaginaires dynamiques du futur. Je conclus que les technologies de l’imagination ancrent cette étude dans des initiatives concrètes et montrent les différentes manières dont les relations entre les temporalités sont modifiées, et je propose que l’imagination soit une forme de gouvernementalité qui façonne les régimes d’im/mobilité. Abstract: The imagination enables individuals and societies to give form to the unknowable future and guide efforts in the present. Sociocultural psychological models of the imagination focus on abstract semiotic processes but situate them in tangible material and social initiatives. Moreover, just as imagination develops over time, so it does across, between, and in relation to spaces; that is, through and in contact with im/mobilities. I expand on attempts to introduce an im/mobility perspective to the study of the imagination by exploring how the latter is generative of, transformed in, and govern the former. While migration and im/mobility studies have identified the future’s importance, they have primarily done so in a migration-centric and static manner, which lends further impetus to proposing a dynamic model. I adopt a sociocultural psychological perspective that assumes psychological development cannot be dissociated from sociocultural context. I present a case study centred on the Faroese island of Suðuroy characterised by what I describe as emptying. Based on participant observations, qualitative interviews, and extensive desk research, I explore the interaction between imagination and im/mobility at the interface between sociogenesis and ontogenesis. First, I identify several initiatives—conceptualised as technologies of the imagination—that address the emptying. Such initiatives engender sedentariness and stimulate mobilities, both of which became manifest in population and tourism increases from approximately 2013, though with uneven effects that create external synchronisation but internal desynchronisation. Second, I focus on the villages of Vágur and Suðuroy, where the emptying is accentuated by the wider societal transformation. I demonstrate how localised initiatives aim to synchronise and signal a hopeful future. Third, using a sub-sea tunnel’s potential construction as an example, I illustrate how forces impinging on the imagination are refracted through people’s experiences and positions. Fourth, I follow people’s im/mobility trajectories, arguing that the entanglements of im/mobility depend on dynamic imaginings of the future. I conclude that technologies of the imagination ground the study in concrete initiatives and show the ways the relations between temporalities are altered, and I propose that imagination as a form of governmentality that shapes regimes of im/mobilities.
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    Gender differentiation in children’s play: A sociocultural perspective.
    Cette recherche doctorale a exploré les différences de genre dans le jeu des enfants. Nous vivons à une époque où l’égalité des sexes constitue une question centrale dans les agendas politiques de nombreuses institutions et pays (National Geographic, 2017 ; ONU FEMMES, 2020 ; UNICEF, 2020). À travers les combats et les discussions pour l’égalité des sexes et les droits des femmes, deux questions conceptuelles traversent les débats : i) qu’est-ce que le genre ? et ii) d'où vient-il ? Dans ce travail, je me suis concentré sur le genre dans le jeu des jeunes enfants. Ce qui m'a intéressé, a été de comprendre comment la compréhension, l'orientation et la préférence participent ensemble et parfois s'opposent, dans ce qu'un enfant peut ou ne peut pas faire par rapport au genre. Méthodologiquement, j'ai montré que le fait de se concentrer sur le jeu constitue un laboratoire spontanément défini pour étudier le travail conjoint des contraintes sociales et de l'autonomie psychologique dans le développement. La principale question de recherche abordée était la suivante : d'où viennent les différences dans la manière dont les enfants sont sexués ? J’ai exploré plusieurs sous-questions : où pouvons-nous trouver le genre dans la vie des personnes ? Comment l’environnement social et matériel oriente-t-il les interactions des enfants en matière de genre ? Quelle est la marge de liberté dont disposent les enfants dans sa reconstruction ? Qu’est-ce qui définit cette marge de liberté ? Les enfants s’approprient-ils des éléments du système de genre ? Si oui, existe-t-il une logique, une typologie ou une forme récurrente dans la prise en compte du genre ? Les enfants internalisent-ils le système de genre ? Si oui, quel est le résultat d’un tel processus ? Quels sont les aspects stables qui résultent de la construction du genre dans la vie d’une personne ? Répondre à ces questions nécessite une approche qui fournisse à la fois i) une définition du genre ; ii) une manière de l'étudier ; iii) des outils pour distinguer les dynamiques sociales et psychologiques ; et iv) un modèle de son développement. C’est en combinant une psychologie sémiotique, développementale et socioculturelle avec une approche performative du genre que je tente de donner du sens à l’évolution du genre. La thèse principale de ce travail est de montrer que le genre est un système sémiotique dynamique que les enfants rencontrent, agissent avec et internalisent de différentes manières. En ce sens, j’argumente et montre que le système de genre fournit certaines formes d’orientation sociale, a un poids normatif particulier et que l’enfant fait preuve d’une certaine marge de liberté dans sa reconstruction. La forme d’orientation sociale fournie par le système encadre les formes de pratique du genre. Mais comme je le montre, le développement du genre ne peut être séparé du développement par les individus d’autres modes d’engagement avec le monde en général. Les modes de combinaison que les enfants construisent pour interagir avec le système de genre ne lui sont pas spécifiques et peuvent témoigner de dynamiques relationnelles plus larges, comme nous le voyons dans le parallèle entre les modes familial, scolaires et enfantins, et j’adresse ceci à travers la notion de patterns psychologiques. À ce titre, l’un des résultats intéressants de cette thèse est le fait que le développement du genre ne peut être séparé du développement de l’enfant en général, et qu’il peut être utilisé de manière instrumentale, car il apparaît parfois comme un sous-cas de la manière dont le L'enfant construit son rapport aux normes, au jeu et aux autres, dans différentes situations. Avec ces propositions, le travail vise à contribuer aux domaines des études de genre et de la psychologie socioculturelle et d'autres lignes de recherche ont été proposées.
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    Between continuity and change: a psychosocial perspective of families in repeated international mobility
    Dans un contexte où les pratiques d’emploi sont transnationales et reliées, un nombre croissant de professionnels sont conduits à des déménagements répétés dans différents pays avec leur famille, vivant plus ou moins de manière permanente en déplacement. Comment ces personnes parviennent-elles à trouver de la stabilité en dépit de changements incessants ? En adoptant une perspective socioculturelle en psychologie, cette thèse examine comment les familles vivent les changements constants engendrés par une mobilité internationale répétée et la manière dont l’environnement socioculturel crée les conditions cadres pour mener une vie mobile. Cette étude est basée sur des entretiens avec des experts de la mobilité mondiale, des entretiens approfondis conduits entre 2015 et 2018 avec des familles mobiles vivant en Suisse, ainsi que sur l’analyse statistique d’une enquête à large échelle. Les résultats remettent en question les idées préconçues associées à une mobilité internationale répétée, courantes dans le discours public en Suisse. Premièrement, les analyses basées sur les données d’une enquête à large échelle révèlent que les familles mobiles font face à des pressions distinctes, différentes de celles vécues par les migrants de longue durée, allant du peu de soutien institutionnel et social à la gestion de nouveaux besoins psychologiques. Deuxièmement, les entretiens avec les experts montrent que cette demande émergeante s’est accompagnée d’une prolifération d’experts réinstallation et d’organismes fournissant des services pour aider la réinstallation internationale des familles. Enfin, des entretiens approfondis avec des familles démontrent que malgré un contexte de changements constants, les familles recréent les mêmes sphères d’expérience partout, transforment leurs relations en objets et construisent un continuum de relations sociales en élargissant leur réseau social tout en resserrant les relations au sein de la famille nucléaire. Les analyses révèlent une nouvelle modalité d’établissement d’un sentiment de continuité malgré de fréquents changements. En réunissant les études de psychologie avec celles dédiées à la migration et à la mobilité, cette thèse contribue par conséquent à redéfinir le défi central de la mobilité internationale, et fournit des pistes théoriques pour l’étude de la vie familiale dans des conditions d’instabilité migratoire globale croissante. En comprenant les implications d’une mobilité internationale répétée, la société pourrait être capable de relever le défi de cultiver un système de valeurs et de pratiques qui saisit la nouvelle place centrale que la mobilité a aujourd’hui et aura à l’avenir. Abstract In the context of connected transnational employment practices, an increasing number of professionals engage in repeated moves across countries with their families, living more or less permanently on the move. How are those people able to find stability despite constant changes? Adopting a sociocultural perspective in psychology, this thesis investigates how families experience constant changes triggered by repeated international mobility, and the ways in which the sociocultural environment creates the guiding conditions for leading a mobile life. This study is based on interviews with global mobility experts, in-depth interviews with mobile families living in Switzerland conducted between 2015 and 2018, as well as statistical analysis of a large-scale survey. The findings challenge preconceptions associated with repeated international mobility common in the public discourse in Switzerland. First, analysis based on data from the large-scale survey reveals that mobile families face some distinctive pressures, different from those of long-term migrants, ranging from a lack of institutional and social support to the management of new psychological needs. Second, interviews with experts show that this emerging demand has been accompanied by a proliferation of relocation experts and agencies providing services to support the international relocation of families. Finally, in-depth interviews with families show that against the backdrop of constant changes, families recreate the same spheres of experience everywhere, transform their relations to objects, and build a continuum of social relationships by enlarging their social networks while tightening-up the relationships within the nuclear family. These analyses reveal a new modality for establishing a sense of continuity despite frequent changes. By bringing together studies on psychology with those on migration and mobility, this thesis thus contributes to redefining the central challenge of international mobility, and provides theoretical directions for the study of family life under conditions of increasing global migratory instabilities. By understanding the implications of repeated international mobility, society may be able to rise to the challenge of cultivating a system of values and practices that grasps the new centrality that mobility has today and will have in the future.
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    Beyond collective memory: a sociocultural perspective on historical representations
    Le sens commun dicte que nous, individus et collectifs, devrions apprendre du passé pour éviter de répéter les erreurs que nous avons pu commettre. Malheureusement, les recherches sur le sujet ont plutôt démontré le contraire : notre mémoire collective, c’est-à-dire nos représentations de l’histoire, a tendance à présenter une version de l’histoire à la fois biaisée, glorifiante, et unilatérale qui reflète nos intérêts nationaux et sociaux. Cette thèse a pour but de dépasser cette conception de la mémoire collective et d’explorer comment exactement les gens construisent, mobilisent, transforment et questionnent les représentations de l’histoire. Pour ce faire, une perspective socioculturelle est adoptée, qui considère que personnes et cultures sont interdépendantes, que le soi et l’autre sont co-constitués et que la personne est un agent qui se développe tout au long de la vie. A partir de cette approche, quatre études sont construites – trois études empiriques et une étude transversale. La première porte sur la construction de la mémoire collective dans les interactions, à travers l’analyse de débats parlementaires sur l’immigration. Dans la deuxième étude, les trajectoires de vie d’intellectuels et d’artistes qui ont remis en question des représentations historiques dominantes sont reconstituées, pour explorer comment la mémoire collective se développe au cours de la vie. Dans la troisième recherche, une expérience dialogique est utilisée, où les participants sont confrontés à divers discours sur un évènement récent (le conflit en Ukraine qui a débuté en 2015), pour analyser comment ils raisonnent sur l’histoire. Enfin, la dernière étude, transversale, analyse comment la mémoire collective est mobilisée pour imaginer le futur et représenter le monde. A partir de ces quatre études, il est conclu que les représentations historiques sont des ressources symboliques dynamiques, construites dans les interactions et tout au long de la vie, à travers l’utilisation de ressources sociales et culturelles et d’une multitude de processus psychologiques, dans le but de donner du sens au monde. Et donc que la question n’est pas tellement ce que nous apprenons du passé, mais comment nous l’apprenons. It is common wisdom that we, both as individuals and as members of societies, should learn from the past in order to avoid repeating the mistakes both us and others have made. Unfortunately, research on the topic has shown that we do quite the contrary: our collective memory, or our lay representation of the past, tends to present a rather biased, glorifying, and unilateral version of history and to reflect our national or social interests over the ones of others. The aim of this thesis is to go beyond this conception of collective memory, and to explore how exactly people construct, mobilise, transform, and challenge representations of history. To do this, I propose to adopt a sociocultural perspective, that considers culture and minds as interdependent, self and other as co-constituted, and the person as agentic and developing throughout the life-course. Based on this approach, four studies are proposed – three empirical and one transversal. In the first study, I look at how collective memory is constructed in interactions by analysing the transcripts of parliamentary debates on immigration. In the second study, I reconstruct the trajectories of intellectuals and artists who came to question hegemonic historical representations, to explore how collective memory develops over the life course. In the third study, I analyse how people reason about a recent event – the Ukrainian conflict that started in 2015 – and history through a dialogical experiment where people were confronted to diverse representations of history. Finally, in a last transversal study, I look at how collective memory is mobilised to imagine the future and represent the world. This leads me to conclude that historical representations are dynamic symbolic resources, constructed in interactions and developed throughout the life-course, through the use of social and cultural resources as well as a wide range of psychological processes, in order to give meaning to the world. And thus that the question is not what we learn from history, but how we learn from it.
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    Une jeunesse au souffle de la mobilité internationale répétée: étude exploratoire et descriptive de l'impact de l'itinérance sur le développement à l'adolescence
    (2013)
    Gyger Gaspoz, Deniz
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    Cette étude prend comme point de départ des adolescents francophones qui grandissent au souffle de la mobilité internationale répétée. Enfants de diplomates, de cadres de multinationales, de coopérants, leur enfance se déroule dans plusieurs pays, au gré des mutations professionnelles de leurs parents. Ils déménagent ainsi tous les deux à cinq ans quittant un pays pour un autre. Nous nommons ces familles en itinérance géographique. Dans ce travail, en partant d'une approche socioculturelle du développement, nous interrogeons l'expérience de ces jeunes. Nous explorons entre autres leurs stratégies individuelles et collectives pour faire face aux différentes ruptures qu’entraînent les déménagements. Ce travail examine les impacts de cette mobilité internationale répétée au niveau du développement social, cognitif et identitaire durant l’adolescence. Au niveau méthodologique, nous avons opté pour une approche compréhensive fondée sur des entretiens multiples (deux entretiens avec les jeunes, un entretien avec leurs parents). Nos données ont été récoltées sur trois sites: en Inde, en Suisse romande et en Turquie. Un modèle est proposé pour étudier l’itinérance géographique qui permet à la fois de tenir compte des processus de changements (sous-tendus par des fonctions d’anticipation et d’établissement des ressources socioculturelles) et de continuité (sous-tendus par des ressources d’amarrage et de pérennité des ressources socioculturelles) dans le développement de la personne. Sept axes ont été retenus et développés: 1. L’anticipation du prochain pays de résidence et le départ vers celui-ci. 2. L’arrivée dans le nouveau pays de résidence comme période de ruptures. 3. L’itinérance géographique: entre continuité et changement. 4. La place et le rôle de la famille dans le cadre de l’itinérance géographique. 5. Les processus d’apprentissages inhérents à l’itinérance géographique. 6. La dynamique des relations interpersonnelles dans le cadre de l’itinérance géographique. 7. La construction de soi dans le cadre de l’itinérance géographique. Les spécificités de l’itinérance géographique ressortent à travers cette grille de lecture : de l’anticipation du départ à l’arrivée dans un nouveau pays; la construction d’un chez soi dynamique; le rôle des parents mais aussi de la famille étendue; les rapports aux pays de résidence et au(x) pays d’origine ou encore la construction identitaire et l’évolution des réseaux sociaux. Au-delà de l’étude de l’impact de l’itinérance géographique sur le développement à l’adolescence, notre étude a une portée plus générale pour la compréhension des phénomènes de transition ainsi que pour la compréhension des processus de médiation. Notre travail se clôt par une perspective pratique. Une série de recommandations à l'intention des familles, des établissements scolaires et des employeurs est proposée afin de soutenir et d'accompagner au mieux les jeunes en itinérance géographique.
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