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    Charles de Bourgogne, Louis XI et les Suisses. Rhétorique de la déviance et violence politique dans l'Occident du XVe siècle
    (2021-10-11)
    Cet article s’intéresse à la manière dont le duc Charles de Bourgogne est présenté dans l’entourage du roi de France Louis XI. L’on peut voir une gradation dans la manière dont est décrit le Téméraire, depuis l’affaire de Péronne jusqu’à l’ouverture du procès post-mortem de 1478. Des allusions à quelque chose d’indicible contenues dans des lettres écrites au nom de transfuges bourguignons en 1470 à l’accusation explicite de lèse-majesté et la comparaison avec Lucifer, Louis XI et son chancelier Pierre d’Oriole utilisent un vocabulaire très particulier, visant à définir Charles en rebelle menaçant la souveraineté royale. Une comparaison est faite, d’une part, avec les pamphlets suisses et rhénans, qui parlent eux aussi en termes très durs du Bourguignon, et d’autre part, avec la façon dont les Confédérés sont décrits dans quelques œuvres de langue française. Une rhétorique de la déviance, qui recouvre les comportements religieux, mais aussi militaires, sexuels ou alimentaires, est utilisée dans des contextes spécifiques, parfois avec mesure et souvent avec un but politico-militaire précis. Lors des Guerres de Bourgogne, cette rhétorique accompagne des luttes armées décrites comme particulièrement violentes. Enfin, l’on constate que si, dans sa lutte contre le Téméraire, Louis XI utilise – précautionneusement – la rhétorique de la lèse-majesté et tout le vocabulaire qui va avec, le même monarque se montre plutôt tolérant envers les juifs et les hérétiques du Dauphiné. Ce discours théologico-politique potentiellement dévastateur n’est donc pas nécessairement un rouleau compresseur qui anéantirait toutes les composantes de la société.
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    Croisade, tyrannie et conspirations antichrétiennes : l’ambiguïté des zones frontières chez quelques auteurs français de la fin du Moyen Âge
    (2021-4-11)
    This article focuses on the representation of the margins of Christianity across certain narrative sources of the late medieval period. The contact areas between Latin Christianity and other religions are perceived in very ambiguous terms, at once bastions of Christianity and potential sources of subversion. Taking the assassinations of Peter of Castile and Louis I of Orléans as a starting point, the focus is on the manner in which Castile, Cyprus, and Hungary, as well as Lombardy, are represented: assimilated into a “peripheral” nation out of necessity. Mixed in with the heroic and exotic imagery of the crusade are a number of negative stereotypes that are used to attack an illegitimate government, such as tyranny, heresy, apostasy, sorcery, and treason.