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    The Esperanto of the body: entangled mobilities, gender and ethnicity in the transnational salsa circuit
    (Neuchâtel, 2019) ;
    Au travers d'une étude sur la danse salsa, cette thèse s’intéresse à la circulation de personnes, d'imaginaires, de mouvements de danse, de conventions et d’émotions dans une perspective transnationale. En particulier, elle met en lumière les négociations de genre et d’ethnicité et elle analyse les carrières transnationales des danseurs et danseuses de salsa professionnel.le.s. Elle développe un cadre théorique qui permet d'étudier le« circuit de la salsa », tout en tenant compte des pratiques incorporées des danseurs et danseuses, des « régimes de mobilité » et des positions différentes des individus dans un champ transnational. Cette recherche se base sur une étude qualitative et multi-située menée en plusieurs phases entre 2013 et 2016 auprès de danseurs et danseuses de salsa. Une ethnographie incorporée de courte durée a été réalisée lors de congrès de salsa, dans des studios de salsa, pendant des voyages de salsa dans des villes d'Europe et à Cuba, ainsi qu’en-ligne (principalement Facebook). J’ai conduit un total de 36 entretiens semi-structurés et centrés sur un problème avec des danseuses et danseurs de salsa. Cette thèse s’appuie sur une approche interdisciplinaire et mobilise des cadres théoriques développés dans des champs de recherche divers au sein des sciences sociales, tels que les recherches sur les migrations et les mobilités, sur le tourisme, sur l’ethnicité, le genre, l’affect ainsi que sur la danse et sur l'art. Elle défend l'idée que l'articulation de ces différents champs de recherche permet de dépasser certaines limites théoriques et méthodologiques des recherches existantes. En effet, une perspective transnationale combinée avec une approche en terme l'(im)mobilité peut être intégrée à l’analyse des « mondes » de la danse ou de l’art et conduire à une meilleure compréhension de ces champs transnationaux, sans négliger les relations de pouvoir globales. Cette thèse contribue également aux débats méthodologiques au sein des études des migrations et des mobilités, notamment en ce qui concerne la « des-ethnisation » des designs de recherche. En effet, les danseurs et danseuses de salsa au centre de ce travail ont été choisis en raison de leur présence lors des évenements plutôt que sur la base de catégorisations « ethniques » ou nationales. Cette thèse développe la notion de « mobilités enchevêtrées » pour saisir l’accès différencié à la mobilité et l’importance du capital social et des imaginaires dans ce processus. Cette étude développe une analyse qui part des mouvements intimes genrés et ethnicisés/racialisés sur la piste de danse et s'étend à la mobilité transfrontalière des professionnel.le.s de la danse salsa. Ce faisant, elle contribue à une meilleure compréhension théorique et empirique des processus transnationaux genrés et ethnicisés. En particulier, elle explore dans une perspective micro-sociologique comment les danseurs et danseuses de salsa négocient, d’une manière incarnée, des pratiques genrées et ethnicisées/racialisées et montre l’importance variable de ces deux catégories. Elle analyse le « travail affectif », les stratégies de réseautage et l’accumulation de « capital salsa » des professionnel.le.s dans la construction de leurs carrières transnationales afin d’aller au-delà des récits de la salsa comme Esperanto du corps. Comme cette thèse le démontre, la recherche sur la mobilité spatiale et les réseaux transnationaux à travers le prisme de la danse offre une perspective alternative sur l’organisation sociale, les rencontres transnationales et les inégalités globales.