Voici les éléments 1 - 2 sur 2
  • Publication
    Accès libre
    Penser le travail auprès des jeunes et des enfants au prisme du genre
    (2022-2-24) ;
    Jamet, Eglantine
    Fille ou garçon, ça change quoi ? Quel impact ont les normes de genre dans les structures accueillant les enfants et les jeunes ? Quels sont les liens avec leur développement, leur bien-être, leurs choix de jeux ou de loisirs, leur avenir ? Ce sont des questions qui interrogent de plus en plus le personnel, à la recherche d’outils et de bonnes pratiques.
  • Publication
    Accès libre
    Perspective de genre dans la politique de l’enfance et de la jeunesse : tour d’horizon des concepts, études et pratiques
    (Berne Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse, 2021-5-18) ;
    Jamet, Eglantine
    ;
    Blaser, Céline
    Intégrer une perspective de genre dans la politique de l’enfance et la jeunesse implique de prendre conscience du système social au sein duquel nous évoluons et du fait qu’il produit des inégalités. Il s’agit de comprendre que les stéréotypes de genre structurent encore aujourd’hui notre réalité, nos comportements et nos interactions, tant en ce qui concerne les enfants et les jeunes que les adultes qui les accompagnent. L’éducation reste, à un certain nombre d’égards, le domaine privilégié de la perpétuation de cet ordre social qui attribue aux filles et aux garçons des qualités, compétences, goûts ou envies différentes. En effet, bien que les enfants fréquentent aujourd’hui des écoles et des lieux d’accueil mixtes, les injonctions de genre leur permettent de saisir très tôt ce que l’on attend d’eux ou elles selon leur sexe. Or cette socialisation différenciée contribue à la reproduction d’inégalités qui sont source de violence, d’injustices économiques, sociales et sanitaires touchant aussi bien les femmes que les hommes. Parce que nous n’avons pas toujours conscience de ce système dont nous avons hérité, tant il est ancré dans notre culture, il s’agit, en premier lieu, de l’analyser afin de percevoir et de questionner nos biais. Il est nécessaire de s’interroger, par exemple, sur les représentations et activités proposées aux enfants et aux jeunes, ce qu’elles impliquent, ce qu’elles promeuvent, ce qu’elles stimulent ; sur la répartition des rôles entre les éducateurs et les éducatrices ; sur les modèles encouragés, l’occupation de l’espace, et les relations et comportements valorisés ou non. La réflexion sur la mixité ou non-mixité d’une activité est pertinente, dans la mesure où elle est pensée dans une dynamique de liberté de choix et d’élargissement des horizons qui permettent de désamorcer les prescriptions à se conformer à une norme de « genre ». Ces injonctions commencent très tôt : ainsi, chez les plus jeunes, l’accueil du personnel encadrant, les jouets qui leur sont proposés et l’aménagement de l’espace de jeu ont un impact important sur leur développement et leur perception d’eux ou d’elles-mêmes et des autres. Les enfants sont le plus souvent soucieux∙ses de s’adapter à ces normes, d’abord pour recevoir l’approbation de l’adulte, ensuite pour être accepté∙e par le groupe des pairs. Ce rapport souhaite proposer une analyse et des outils qui puissent être utiles aux professionnel·les de l’éducation et de l’encadrement socio-culturel. Il apporte tout d’abord une clarification théorique et accessible de ce que signifient le concept de genre, la notion d’éducation différenciée et la question des stéréotypes masculins/féminins, afin de définir ce qu’est une perspective genre et de comprendre les enjeux de son intégration dans la politique de l’enfance et la jeunesse. Ensuite, une revue de littérature présentant les ouvrages et recherches les plus récents sur le sujet permet d’accéder à une documentation éclairante, incluant également de nouvelles formes de médias. Enfin, un état des lieux exploratoire des pratiques de terrain en Suisse prenant en compte la perspective de genre révèle le fort intérêt pour cette thématique ainsi qu’une situation très contrastée en fonction des cantons et des régions linguistiques. Il a été choisi de focaliser cette recherche sur deux tranches d’âge : les 0-4 ans et les 12-18 ans. Abordant les domaines du sport, de l’occupation de l’espace public, des activités de jeunesse extrascolaires, de la formation et de la composition du personnel de crèche et des structures d’accueil, mais aussi des outils à disposition des enfants et des éducateur·ices, ces projets sont présentés afin d’illustrer ce qui se fait dans les structures de Suisse, mais aussi pour rendre visibles certains projets particulièrement originaux ou novateurs. Ils proposent tous des réflexions et des pistes de solutions pour intégrer une perspective de genre dans le travail quotidien avec les enfants ou les jeunes, et ainsi contribuer à une plus grande liberté de choix et à la construction de l’égalité. Comme pour tout problème complexe, les solutions sont de natures variées et la prise en compte de différents facteurs est nécessaire. Selon les structures interrogées pour ce travail de recherche, nous avons pu constater une prise de conscience et une perception très variable quant à la question du genre, de l’égalité et de la mixité. En effet, il ne suffit pas de vouloir attirer plus de filles dans les structures jeunesse (surtout si cela passe par une activité liée aux stéréotypes féminins), ou de veiller à ce que toutes les activités soient proposées aux filles et aux garçons. L’égalité ne va pas de soi, et la mise en place d’une réelle inclusion passe par un questionnement actif des stéréotypes. La situation actuelle, qui repose encore très largement sur des initiatives personnelles et/ou une volonté politique locale, révèle une réalité inéquitable. Dans ce contexte, le rôle des acteurs et actrices du domaine de l’éducation et des activités de jeunesse extrascolaires est primordial et, au vu de la gravité des enjeux en termes de reproduction d’inégalités et de violences, il est important de mener un travail de fond pour soutenir une politique de l’enfance et de la jeunesse qui intègre la question du genre de manière cohérente à l’échelle nationale. Cela nécessite avant tout une réflexion sur la formation de base des professionnel·les, et la mise en place d’incitations fortes à examiner le fonctionnement et les activités des structures au prisme de cette préoccupation.