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    Dire le vrai. Une histoire de la dispute religieuse au début du XVIe siècle
    (Neuchâtel: Alphil - Presses universitaires suisses, 2019)
    Au début du XVIe siècle, l’irruption de la Réforme dans l’Ancienne Confédération helvétique plonge dans le trouble les contemporains qui s’en remettaient jusque-là aux enseignements de l’Église romaine pour assurer le salut de leur âme. Comment déterminer, face à la remise en question des certitudes, qui détient la Vérité ? Et que faire pour ne pas risquer la damnation éternelle, crainte largement partagée en ce temps d’intense religiosité ? Pour répondre à ces questions, plusieurs cantons suisses ont recours la dispute, combinaison inédite entre discussion savante et procès public. Pensé par Ulrich Zwingli, ce type de conférence apparait aux gouvernements favorables à la Réforme comme le moyen adéquat pour trancher la question religieuse. Zurich et Berne, mais aussi Genève ou les Grisons, convoquent ainsi le clergé à des assemblées au sein desquelles les propositions réformées sont confrontées aux Saintes Écritures. Mais plus que des lieux de débats, les disputes se présentent comme le dernier endroit où, grâce à la réunion des hommes de bonne volonté prêts à se laisser guider par la Parole divine, la Vérité triomphera, permettant à la communauté de retrouver la paix et l’unité. Débat savant, acte politique, assemblée chrétienne, la dispute religieuse s’avère un observatoire unique pour comprendre comment les idées réformées ont pu s’imposer et ce que la Réforme a changé dans le gouvernement des cités, la production du savoir et la définition de la vérité religieuse.
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    La Réformation des clercs. Ancienne Confédération helvétique, 1525-1535
    Au tournant des années 1530, nombre de clercs se retrouvent devant un choix difficile : s’engager pour la Réforme ou en combattre les principes. Cet article s’intéresse au cas helvétique, où prêtres, moines et prédicateurs qui embrassent la nouvelle foi doivent composer avec des magistrats qui se pensent comme garants du salut, mais aussi convaincre des communes où le choix de religion ferait l’objet d’un vote. Inscription dans des contextes politiques précis, conditions sociales de l’engagement des clercs, importance prise par la connaissance de la Parole de Dieu au détriment de l’ordination pour être autorisé à parler du salut sont ici abordées pour montrer que les doctrines réformées ne s’imposèrent pas d’elles-mêmes, comme par leur vertu propre, mais parce que des hommes capables de porter ces idées en raison de leurs propriétés et de leur position sociales relevèrent le défi. Cette approche permet de saisir la logique de choix qui sont à la fois individuels et portés par des aspirations collectives, et de comprendre le rôle des habitus professionnels et des rapports de force locaux pour la Réforme dans le contexte particulier de l’Ancienne Confédération helvétique.
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    L'Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg. Edition et traduction
    (Neuchâtel: Alphil - Presses universitaires suisses, 2015) ; ;
    Au lendemain de la guerre de Trente Ans (1618-1648) paraissait à Munich un ouvrage singulier, l’Atlas Marianus du jésuite Wilhelm Gumppenberg. Entre topographie sacrée et encyclopédie de la Vierge, ce livre encouragé par la compagnie de Jésus répertoriait tous les lieux de pèlerinage et les innombrables miracles accomplis par les images vénérées de la Mère de Dieu. Déployant minutieusement les preuves de la puissance de la Reine des Cieux dans cette Europe morcelée entre des confessions ennemies, mais aussi en Asie et dans l’Amérique latine fraîchement christianisée, Gumppenberg érigeait Marie en une figure à la fois universelle et mondialisée. L’Atlas Marianus connut plusieurs éditions latines et allemandes ; il eut une influence décisive jusqu’au xixe siècle avant de tomber dans l’oubli. Riposte aux protestants qui récusaient vigoureusement l’efficacité des saintes images, il entendait aussi répondre aux philosophes de la nature et aux savants peu convaincus de l’effectivité du miracle et de son évidence. Devant la menace de voir le ciel et la terre se vider de la présence divine, les jésuites présentèrent avec lui leur contre-attaque, en convoquant attestations savantes, sources historiques et témoins irréprochables. Avec son abondante illustration, le livre permettait aussi à ses lecteurs un pèlerinage visuel vers des lieux lointains et offrait à tous, dévots et artistes, un véritable répertoire des visages de la Vierge. Marie mondialisée offre la première édition moderne annotée de cet ouvrage majeur pour l’histoire de l’art et l’histoire religieuse d’une période marquée par le défi de la Révolution scientifique et de la confessionnalisation.
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    Marie mondialisée. L'Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg et les topographies sacrées de l'époque moderne
    (Neuchâtel: Alphil - Presses universitaires suisses, 2014) ; ;
    Ghermani, Naïma
    Grandes découvertes et évangélisation des Amériques, possibilités de reproduction à l’infini des images et des récits offertes par l’imprimerie, circulation sans précédent des objets, des produits et des personnes. Aux XVIe-XVIIe siècles, de nouvelles conditions historiques font que les images de la Vierge Marie, soudainement, se multiplient, se diversifient, s’exportent partout dans le monde, ou presque. Cette mondialisation de Marie, qui s’observe dans la littérature spirituelle et dans l’iconographie, porte quelques auteurs audacieux, souvent liés aux ordres religieux qui participaient au premier chef à ces échanges de biens symboliques, à entreprendre le recensement et le classement des images dans de vastes ouvrages encyclopédiques, dont l’Atlas Marianus du jésuite Wilhelm Gumppenberg est l’exemple le plus abouti. Ces ouvrages, les topographies sacrées, sont aussi l’occasion pour certains auteurs de se prononcer sur l’équilibre du monde, l’organisation de l’univers et la réalité des miracles avec l’ambition de contrecarrer les périls du temps : les attaques protestantes contre le culte de Marie et des saints, les positions des philosophes de la nature et des savants qui doutaient de l’action de forces surnaturelles invisibles mais irrésistibles, et les progrès de l’astronomie qui tendaient à vider les Cieux de toute présence surnaturelle et à laisser l’homme seul face à l’univers. Parler de Marie, c’était parler du monde comme il devait aller, un monde où Dieu ne se cachait pas. C’est ce moment clé de l’aventure de la science jésuite et de cette ultime tentative pour mettre tous les savoirs anciens et modernes au service de la foi que cet ouvrage entend retracer, en croisant histoire de l’art et histoire des sciences, anthropologie historique et histoire religieuse.