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Giuliana, Virginie
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Regards sur l'enfant dans la peinture de JoaquÃn Sorolla et la poésie de Juan Ramón Jiménez
2018, Giuliana, Virginie
La présente thèse propose une approche nouvelle concernant les relations texte/image en peinture et en poésie, à travers les Å“uvres de JoaquÃn Sorolla et de Juan Ramón Jiménez, respectivement peintre et poète espagnols du début du XXe siècle, qui mettent en scène les enfants. Le thème de l’enfance et le motif de l’enfant occupent une place centrale dans l’œuvre de deux artistes qui n’étaient pas seulement contemporains, mais entretenaient également d’étroites relations amicales. Quant aux enfants, au début du XXe siècle, ils deviennent de plus en plus fréquemment des modèles de peinture. Apparaît alors un regain d’intérêt pour l’enfance, jusqu’alors instrumentalisée au service des adultes : en effet, il était même fréquent de voir apparaître les enfants représentés comme des adultes en miniature (1). Et cette nouvelle focalisation sur l’enfance va de pair avec les traités d’éducation (Émile ou de l’éducation de Rousseau), mais aussi avec le courant naturaliste, qui prétend représenter la vie « dans tous ses modes et à tous ses degrés ». À ce moment-là , voit le jour un « sentiment de l’enfance », expression empruntée à Philippe Ariès dont l’ouvrage L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime fait encore autorité de nos jours dans ce domaine. Les artistes se saisissent ainsi de ce sujet enfantin, et tentent d’en percer les mystères, en étudiant notamment les nouvelles postures. De la famille « ouverte » de l’Ancien Régime, se forme une nouvelle conception familiale nucléaire, autour de l’enfant. Les enfants, à cette époque, sont considérés comme étant le reflet de leurs parents, c’est pourquoi il était important de trouver une manière adéquate de les représenter, en faisant transparaître une image flatteuse de la famille à travers leurs progénitures. Bien que l’enfant en ce début de XXe siècle soit un thème en vogue, ce constat commercial du thème de l’enfance ne correspond pas à la vision qu’en ont les deux protagonistes de cette étude. En effet, les auteurs choisis, Sorolla et Juan Ramón Jiménez, ne s’inscrivent pas complètement dans la dynamique globale présentée auparavant, mais s’en détachent pour les dimensions personnelles ou affectives qui figurent dans leurs Å“uvres. Il s’agit de montrer à travers cette étude de quelle manière les idées sur le sujet de l’enfant seraient à l'origine d’un rapprochement entre Sorolla et Jiménez, ainsi que le regard qu’ils portent sur l’enfant. Dans quelle mesure peut-on considérer l’enfant comme métaphore de l'artiste ? De quelle manière le choix de l’enfant comme motif permet de porter, dans chaque art, une véritable réflexion sur la place de l’enfant dans la société, sur la place de l’enfant dans les arts, mais aussi une réflexion sur l’enfant qui soit similaire pour Sorolla et pour Jiménez et contribue à une mise en lumière mutuelle de leurs Å“uvres. Nous avons construit notre réflexion en trois temps : après un état des lieux historiques, qui permet de connaître la conception de l’enfant à l’époque de nos artistes, il s’agit, tout d’abord, d’établir ce rapprochement entre JoaquÃn Sorolla et Juan Ramón Jiménez, par le contexte biographique, historique, social et culturel dans lesquels les deux artistes ont évolué, et montrer ces points de convergences, l’évolution de chacun mais aussi leur place dans la vie culturelle et sociale, qu’ils partagent, par l’analyse des réunions des artistes, qui les orienteront, tous deux, vers le choix de l’enfant. Le premier chapitre de cette étude est donc dédié exclusivement à justifier l’association de ces deux artistes singuliers et à prouver leurs contacts, à travers le motif de l’enfant, ainsi que de recueillir toutes les informations qui les guident vers le choix de ce sujet enfantin. Le deuxième chapitre, en effet, se concentre davantage sur cette figure de l’enfant comme sujet pour les deux artistes, cet enfant « extérieur », face à l’enfant « intérieur » que nous traiterons dans le troisième chapitre. En effet, la seconde partie de cette étude recueille, dans un premier temps, une question de genre : le portrait d’enfant, sous-jacent dans les Å“uvres de Sorolla et Jiménez, ainsi que les enjeux qu’il implique. Ces derniers partagent, de nouveau, des « lieux communs » dans le traitement de la figure d’enfant, qui est intrinsèquement liée à la figure maternelle, à l’environnement dans lequel il évolue et enfin, au jeu. Par la suite, nous procédons à une classification des figures d’enfant qui apparaissent dans leurs Å“uvres. La dernière partie de notre étude se centre sur l’enfant « intérieur » du peintre et du poète, l’enfant qui est une projection d’eux-mêmes et qui ne vise, non plus à mettre en exergue des thèmes sociaux mais qui tend à montrer l’enfant à travers un retour sur leur propre vécu comme artiste, et contribue, de fait à construire leur identité professionnelle dans le milieu artistique. À cette fin, nous créons un réseau de points de convergence ainsi que les distinctes approches concernant le motif de l’enfant, dans l’objectif de montrer comment les protagonistes de notre étude ont recours à des mécanismes similaires pour tâcher de trouver cet enfant « intérieur » qu’ils vont mettre en peinture ou en poésie, et donc propose une réflexion semblable sur le sujet, comme métaphore des artistes. (1) Carmen Gracia Beneyto, IconografÃa infantil en la pintura valenciana, Valencia, Institució Alfonso el Magnà nim, 1977, p. 71. Abstract This PhD thesis offers a new approach to the studies between texts and images in painting and poetry, through JoaquÃn Sorolla and Juan Ramón Jiménez’s work, which use children as main characters. Childhood as a topic and the child as a pattern become fundamental in the artistic production of these contemporary artists, who were also friends. Moreover, at the beginning of the 20th century, children became more and more often a model for painting. The interest in childhood rose, when until then, it was just an instrument for adults: it was quite regular to see representations of children turned into mini versions of adults (1) . The new relevance of the child goes with the education agreements (Rousseau’s Emile or on education), but also with the naturalistic movement, which is used to represent life «in all its forms and all its levels». In this context, the «sentiment of childhood» was born, as Philippe Ariès stated in his book L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime. Therefore, the artists seize the pattern of the child and try to unravel the mystery of this figure: the whole family goes around the child, and a nuclear conception of the family appears. children are considered as a reflection of their parents: this is why it was important to find an appropriate way to represent them, so all the family could take advantage of this image of flattery. Even though the child also became a trending topic in painting and poetry, the commercial assessment doesn’t reflect the vision of the two artists of this study. In fact, Sorolla and Jiménez aren’t inscribed in the global dynamic around the child’s figure, but show a different way of representing it, for personal or affective reasons in their work. First of all, the study attempts to demonstrate how the ideas of the child would be the origin of the artists’ closeness and how they saw this figure. Then, in which way we can consider the child as a metaphor of the artist. And how the choice of the child as a pattern enables to fix, firstly, a reflection of the child in both arts, secondly, a reflection of the status of the child in society, and finally a reflection around the child which is similar for the painter and the poet and contributes to mutually enlighten their works. There are three chapters in this study: after an historical establishment of the picture which allows us to know the perception of the child in our artists’ time, and to determine the closeness between JoaquÃn Sorolla and Juan Ramón Jiménez, thanks to the biographical, historical, social and cultural context where both artists evolved. It shows the common factors, their individual evolution but also their place in this social and cultural life they shared and orientated them to take the child as a topic. Therefore, the first chapter of the study is exclusively dedicated to justifying the association of these two singular artists and to prove their contacts, through the pattern of the child, and to recollect all the information that lead them to this choice. The second chapter, however, is focused on the child’s figure as a pattern for the painter and the poet, the «external child» opposite to the «interior child», which will be developed in the third chapter. The second part collects the question of the type: the portrait of the child, its issues and the importance of Velazquez’ influence. Sorolla and Jiménez share again some «common spaces» in the treatment of the child’s figure, connected to the maternal figure, to the environment and to the game. After this analysis, the classification of the child’s figure in their works appears, separated in six sections: the god child, the king child, the working child, the innocent child, the rejected child and the dead child. Finally, the last part of this study focuses on the «internal child» of the painter and the poet, which is a projection of themselves and whose goal isn’t to denunciate anymore, but to enlighten the figure of the child as a way to return to their own childhoods and contributes to building their professional identity in the artistic world. The study recollects a network of similar approaches towards the child, to demonstrate how the poet and the painter use similar mechanisms to find the child hidden in themselves, and then, to put him into painting or poetry, and propose a similar reflection of the subject, as a metaphor for the artist. (1) Carmen Gracia Beneyto, IconografÃa infantil en la pintura valenciana, Valencia, Institució Alfonso el Magnà nim, 1977, p. 71.