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    Restriction temporaire
    Querelles de clocher dans l'Ancienne Confédération helvétique (1520-1540). Collateurs, dîmes et Réforme
    Au cours des années 1520-1540, l’introduction de la Réforme en Suisse s’accompagne d’innombrables querelles portant sur la destination des dîmes, sur les droits de collation, l’entretien du clergé, ou encore sur l’utilisation et la réparation des bâtiments dédiés au culte. À travers ces conflits, les autorités séculières et les communautés d’habitants cherchent non seulement à favoriser ou à bloquer la progression des idées nouvelles, mais aussi à promouvoir leurs intérêts particuliers et temporels. Les droits de collation et de patronage, les nombreux traités de combourgeoisie et les paix nationales deviennent dès lors autant de leviers juridictionnels mis à disposition de ces divers protagonistes – institutions, collectifs, individus – qui en font certes usage par la conviction d’assurer, par ces divers moyens, leur salut et celui de leurs alliés, mais aussi dans le but d’obtenir des concessions à propos de litiges plus terre-à-terre et déjà anciens. Cet article montre ainsi que la Réformation n’est pas uniquement affaire de conviction et d’aspirations intimes, mais qu’elle est aussi l’objet de tractations juridiques et économiques qui redessinent la carte confessionnelle et politique de l’Ancienne Confédération helvétique. La vallée de Moutier, troublée par une discorde qui dure plusieurs années et lors de laquelle deux cantons séparés par la confession sont amenés, en raison des circonstances, à s’allier pour exiger des communautés d’habitants qu’elles versent la dîme à leurs collateurs, offre un exemple éclairant de la complexité et de la fragilité qui accompagne l’implantation de la Réformation en Suisse, où la révolution religieuse est également procédurière.
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    La Réformation des clercs. Ancienne Confédération helvétique, 1525-1535
    Au tournant des années 1530, nombre de clercs se retrouvent devant un choix difficile : s’engager pour la Réforme ou en combattre les principes. Cet article s’intéresse au cas helvétique, où prêtres, moines et prédicateurs qui embrassent la nouvelle foi doivent composer avec des magistrats qui se pensent comme garants du salut, mais aussi convaincre des communes où le choix de religion ferait l’objet d’un vote. Inscription dans des contextes politiques précis, conditions sociales de l’engagement des clercs, importance prise par la connaissance de la Parole de Dieu au détriment de l’ordination pour être autorisé à parler du salut sont ici abordées pour montrer que les doctrines réformées ne s’imposèrent pas d’elles-mêmes, comme par leur vertu propre, mais parce que des hommes capables de porter ces idées en raison de leurs propriétés et de leur position sociales relevèrent le défi. Cette approche permet de saisir la logique de choix qui sont à la fois individuels et portés par des aspirations collectives, et de comprendre le rôle des habitus professionnels et des rapports de force locaux pour la Réforme dans le contexte particulier de l’Ancienne Confédération helvétique.
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    L'Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg. Edition et traduction
    (Neuchâtel: Alphil - Presses universitaires suisses, 2015) ; ;
    Au lendemain de la guerre de Trente Ans (1618-1648) paraissait à Munich un ouvrage singulier, l’Atlas Marianus du jésuite Wilhelm Gumppenberg. Entre topographie sacrée et encyclopédie de la Vierge, ce livre encouragé par la compagnie de Jésus répertoriait tous les lieux de pèlerinage et les innombrables miracles accomplis par les images vénérées de la Mère de Dieu. Déployant minutieusement les preuves de la puissance de la Reine des Cieux dans cette Europe morcelée entre des confessions ennemies, mais aussi en Asie et dans l’Amérique latine fraîchement christianisée, Gumppenberg érigeait Marie en une figure à la fois universelle et mondialisée. L’Atlas Marianus connut plusieurs éditions latines et allemandes ; il eut une influence décisive jusqu’au xixe siècle avant de tomber dans l’oubli. Riposte aux protestants qui récusaient vigoureusement l’efficacité des saintes images, il entendait aussi répondre aux philosophes de la nature et aux savants peu convaincus de l’effectivité du miracle et de son évidence. Devant la menace de voir le ciel et la terre se vider de la présence divine, les jésuites présentèrent avec lui leur contre-attaque, en convoquant attestations savantes, sources historiques et témoins irréprochables. Avec son abondante illustration, le livre permettait aussi à ses lecteurs un pèlerinage visuel vers des lieux lointains et offrait à tous, dévots et artistes, un véritable répertoire des visages de la Vierge. Marie mondialisée offre la première édition moderne annotée de cet ouvrage majeur pour l’histoire de l’art et l’histoire religieuse d’une période marquée par le défi de la Révolution scientifique et de la confessionnalisation.