UNIVERSITÉ DE NEUCHATEL FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES ÉCONOMIQUES Méthode d'évaluation ergonomique des affichages horlogers de conception conventionnelle et nouvelle THÈSE PRÉSENTÉE À LA FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES ÉCONOMIQUES POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL PAR ANDRÉ-PIERRE BOUILLE IMPRIMERIE DE L'OUEST SA, 2034 PESEUX 1980 Monsieur André-Pierre BOUILLE est autorisé à imprimer sa thèse de doctorat en psychologie du travail intitulée : "Méthode d'évaluation ergonomique des affichages horlogers de conception conventionnelle et nouvelle". Il assume seul la responsabilité des opinions énoncées. Neuchâtel-, 19 décembre 1979 Le doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques Roland Ruedin Remerciements Ma profonde gratitude s'adresse â M. le professeur M. Rousson qui, tout au long de ce travail, m'a soutenu de ses encou- ragements et m'a fait bénéficier de sa grande expérience en psychologie du travail tout en me laissant une grande liberté de jugement. Je tiens à exprimer ma vive reconnaissance à M. le professeur F. Pellandini qui a toujours su me conseiller judicieusement et qui m'a accueilli à l'Institut de microtechnique où cette recherche a pu être effectuée dans d'excellentes conditions. Mes remerciements vont également à M. J.-P. Vandenbosch, chargé du cours d'ergonomie, pour les discussions très fruc- tueuses que nous avons eues et M. le professeur A. Strohmeier, pour ses conseils portant sur des aspects statistiques non- paramétriques de ce travail. Je ne saurais oublier l'aide précieuse que m'a apportée Melle J. Gaille qui a travaillé sans relâche à la dactylogra- phie du manuscrit et des différentes épreuves, permettant ainsi la bonne présentation du texte. Cette recherche a été effectuée avec l'appui financier de la CERS (Commission pour 1'encouragement de la recherche scientifique, projet no 944), de 1'ASUAG (Bienne) et d'Ebauches SA (NeuchStel). 5 Table des matières Résumé 9 Introduction 13 1. Problématique 17 1.1 Efficacité fonctionnelle 19 1.1.1 Perception de l'information 20 1.1.2 Mémorisation de l'information 22 1.1.3 Processus de traitement de l'information 25 1.2 Valeurs humaines 31 2. Etudes réalisées dans le domaine de la lisibilité des affichages horlogers 35 2.1 Recherche effectuée par Neubauer 35 2.2 Recherche effectuée par van Nés 37 2.3 Recherche effectuée par Cey-Bert 39 2.4 Recherche effectuée par Zeff 44 2.5 Questions ouvertes 45 3. Méthodologie et opérationalisation 49 3.1 Lecture de l'heure dans la réalité 49 3.1.1 Fiche d'auto-observation 51 3.1.2 Interview pré-questionnaire 52 3.1.3 Interview post-questionnaire 53 3.2 Efficacité fonctionnelle des différents types 53 d'affichages 3.2.1 Perception de l'information 54 3.2.2 Mémorisation de l'information 57 3.2.3 Processus de traitement de l'information 60 3.3 Analyse de la préférence pour les différents 69 affichages 3.3.1 Questionnaire 74 6 Situations expérimentales et résultats 77 Description des affichages évalués 77 Méthode de quantification de l'information 87 perçue Lecture de l'heure dans la réalité 93 Fiche d'auto-observation 94 Interview pré-questionnaire 97 Interview post-questionnaire 98 Efficacité fonctionnelle des différents 100 types d'affichages Perception de l'information 100 1 Mesure tachistoscopique 100 2 Analyse des mouvements oculaires 109 3 Discussion 116 Mémorisation de l'information 117 1 Discussion 123 Processus global du traitement de 126 1'information 1 Mesure des temps de réaction et de 126 l'erreur de lecture 2 Apprentissage 143 3 Discussion 150 Analyse de la préférence pour les 156 différents affichages Nombre de montres que possède la population 156 interrogée et caractéristiques concernant le port de cet instrument Les différents genres d'utilisation et 158 les valeurs qui leur sont attribuées Etude des associations existant entre 161 le type d'affichage et les différents genres d'utilisation Synthèse des résultats 169 Affichage analogique 169 Affichage numérique 17 4 7 Affichage pseudo-analogique 178 Affichage pseudo-numérique 181 Affichage numérique avec signe moins 184 Conclusion 187 Bibliographie 195 Annexe 199 Fiche d'auto-observation 201 Edition des affichages sur moniteur 203 TV couleur 1 Interface microordinateur-moniteur TV 205 2 Mémoire de rafraîchissement 205 3 Electronique gérant la couleur 206 4 Entrée des paramètres 207 5 Le microordinateur et le logiciel 209 de commande Equipement expérimental pour la mesure 213 tachistoscopique Equipement expérimental pour la mesure 215 des temps d'exposition individuelle et de réaction verbale Questionnaire 217 1 Echantillon 218 2 Réponses au questionnaire 219 9 Résumé L'affichage analogique {â aiguilles) a toujours été apprécié par l'utilisateur pour la bonne forme sous laquelle l'information horaire est représentée. Avec l'apparition des montres à quartz, la montre à affichage analogique présente l'inconvénient d'être réalisée avec une technologie mixte : elle est constituée de pièces mécaniques et de composants électroniques. Pour remédier à ce désavantage, des montres "solid "state" (sans pièces mobiles) ont été créées; en général, elles affichent l'heure sous forme numérique. A priori, il est apparu que cette représentation de l'heure n'était pas aussi confortable pour l'utilisateur que la forme analogique. Afin d'allier la technologie "solid state" avec le confort de lecture, de nouveaux types d'affichages ont été déve- loppés : l'affichage pseudo-analogique, l'affichage pseudo-numérique et l'affichage numérique avec signe moins (la description de ces affichages est donnée dans le chap. 4.1). Pour déterminer la mesure dans laquelle ces nouveaux affi- chages offraient une meilleure lisibilité par rapport aux affichages conventionnels (analogique et numérique), une méthode d'évaluation ergonomique a été mise au point et appliquée. Une recherche de littérature a mis en évidence que seules des évaluations des deux affichages conventionnels avaient été effectuées. Ces différentes études laissent en suspens nombre de problèmes. Nous avons donc conçu une méthode d'évaluation dans la 10 perspective de répondre aux questions laissées ouvertes. Cette méthode comprend quatre domaines d'investigation différents qui ont été élaborés selon les objectifs fon- damentaux de l'ergonomie et selon un modèle du système sensorimoteur humain. Ces quatre domaines traitent : - de la perception par le sujet de l'information présente sur l'affichage. L'expérience correspon- dante est constituée de mesures tachistoscopiques et de l'analyse des mouvements oculaires - de la mémorisation de l'information. Elle est mesurée par des tests de restitution libre - du processus global du traitement de l'information par le système sensorimoteur humain. Les expériences corres- pondantes sont la mesure de temps de réaction et d'erreurs lors de la lecture de l'heure - de l'attitude d'une population face aux affichages hor- logers. Elle a été déterminée par une enquête d'opinion. Cette méthode d'évaluation comporte certains aspects nouveaux : - la perception et la mémorisation ont été évaluées avec le critère de la quantité d'information perçue (chap. 3.2.1 et 4.1.1) - les temps de réaction ont été analysés en fonction de deux variables qui sont la précision de lecture (lecture précise et lecture approximative) et le mode de lecture - trois modes de lecture différents ont été considérés : la lecture absolue qui est la lecture du temps présent; la lecture relative qui permet de déterminer le laps de temps compris entre le temps présent et un événement attendu et la lecture dichotomique qui permet de déter- miner si un événement attendu n'est pas encore atteint ou est dépassé. Une définition complète des différents modes de lecture est donnée dans le chap. 1.1.3. 11 ~ les fréquences d'apparition des différents modes et précisions de lecture dans la réalité ont été quantifiées. A cet effet, une population a été interrogée sur les lectures de l'heure réalisées au cours de la journée. La méthode utilisée est l'auto-observation (chap. 3.1). Les résultats de cette enquête permettent de pondérer l'importance relative des différents temps de réaction : un temps de réaction qui correspond à un type de lecture qui est très fréquemment rencontré dans la réalité revêtira une grande importance. - lors des tests de temps de réaction, pour chaque type d'affichage, nous avons déterminé si les sujets avaient assimilé l'opération de lecture de l'heure ou si ils étaient encore dans une phase d'apprentissage. Les résultats obtenus démontrent que la méthode développée s'est avérée efficace. En effet, chacun des quatre domaines d'évaluation a apporté des résultats permettant de carac- tériser chaque type d'affichage et de déterminer les situa- tions spécifiques de lecture pour lesquelles ils étaient le mieux adaptés. Les différents résultats sont complémen- taires et concordants; ils font apparaître que : - les affichages du type analogique ou proches de ce type sont particulièrement bien adaptés aux lectures approxi- matives - les affichages du type numérique ou proches de ce type présentent d'excellentes performances pour les lectures précises - pour évaluer les temps de lecture, le mode de lecture (mode absolu, relatif, dichotomique) ne constitue pas un bon facteur qui discrimine les différents types d'affichages - qu'un affichage nouveau, situé typologiquement entre l'affichage analogique et l'affichage numérique, constitue 12 une excellente solution. Par exemple, l'affichage pseudo-numérique offre une très ; bonne lisibilité et l'apprentissage qu'il nécessite est négligeable. L'enquête d'opinion sur l'attitude de l'utilisateur a rais en évidence les avantages et inconvénients des deux affi- chages conventionnels : ' - la montre à affichage analogique est très appréciée. Ses principales qualités sont la lisibilité et 1'esthétique. Les motivations d'achat pour ce genre de montre sont aussi affectées par la précision offerte et la simplicité d'utilisation {montre analogique;électronique), l'habitude et la solidité (montre analogique mécanique), - la nouveauté et les fonctions multiples (chronographe, rappel-mémoire, etc.) sont les principales qualités de la montre numérique. Cependant, la majorité des personnes interrogées lui reprochent sa manipulation difficile (poussoirs de commande) et son manque d'esthétique. Si le lecteur ne désire s'informer que des résultats de cette étude, nous lui conseillons de se reporter au chap. 4 qui contient les résultats numériques et au chap. 5 qui est une synthèse des résultats. Les chap. I et 3 sont consacrés à la partie théorique du travail. Le chap. 2 est un aperçu dés recherches qui ont été effectuées dans le domaine de la lisibilité des affi- chages horlogers. Nous tenons encore â informer le lecteur que deux articles ont été publiés, donnant ainsi un aperçu plus bref de cette étude. Le premier {Bouille et Rousson, 1979) est consacré à l'enquête d'opinion; le second (Bouille et al. 1979) traite de l'évaluation de la lisibilité des deux affichages conventionnels (analogique et numérique) et du nouvel affichage ayant présenté les meilleures per- formances (pseudo-numérique). t 13 INTRODUCTION Dans notre société moderne, les impératifs de la vie quoti- dienne sont tels que l'homme est constamment préoccupé par le temps qui défile. Les indicateurs naturels (soleil, nature, environnement rural, etc..) ne lui permettent plus de régler son rythme de vie comme le faisaient ses ancêtres. Afin de répondre aux contraintes temporelles auxquelles il est soumis, l'homme moderne a recours à des indicateurs artificiels qui lui fournissent une information précise et lui permettent de se situer avec exactitude dans le temps. Pour cette raison, l'homme a conçu des gardes-temps, dont les plus fréquemment utilisés sont les montres-bracelets.' Pour satisfaire aux impératifs dus au mode de vie, les qua- lités principales de la montre sont la précision et la fia- bilité du module ou du mouvement qui la compose et la bonne forme sous laquelle l'information est présentée. L'informa- tion générée par l'affichage de la montre doit être facile- ment et rapidement appréhendée par l'utilisateur de façon à ce qu'il puisse en tirer aisément l'information qu'il désire. Cette dernière qualité dépend essentiellement du type d'affichage et de sa conception ergonomique. L'affichage horloger le plus connu et le plus utilisé est l'affichage analogique. En effet, la représentation de l'heure à l'aide d'aiguilles existe depuis fort longtemps. Des générations ont voulu que l'homme s'habitue à cette mé- thode d'indication de l'heure qui, d'une part, représente, dans la même modalité, les principes classiques de la mesure du temps (rotation de la terre) et d'autre part, est en par- faite harmonie technique avec les horloges et montres du type mécanique qui transmet son déplacement périodique à un mécanisme à roues dentées. La montre à affichage à aiguilles permet en effet d'associer au système mécanique qui mesure 14 le temps un système de même nature pour indiquer l'heure, avec les avantages d'une conception et d'une fabrication homogènes et rationnelles, faisant appel à une technolo- gie unique. Avec l'apparition des montres à quartz, l'affichage à ai- guilles est partiellement remplacé par des affichages électro-optiques de technologies voisines de celle du quartz et du circuit intégré oscillateur et diviseur de fréquence, utilisée dans chaque module électronique. En effet, tous ces éléments font appel à la méthode photo- lithographique. La nécessité d'homogénéité technologique a fait apparaître sur le marché ces nouveaux affichages dont le plus répandu, actuellement, est l'affichage numé- rique utilisant des LCD (Liquid Crystal Display). Au niveau technique, le système numérique présente l'avan- tage d'être constitué d'une technologie ne comportant aucune pièce mobile (technologie "solid state"). Le nombre des composants essentiels est moindre; ainsi, la fabri- cation est rendue plus simple et les coûts diminuent. En revanche, le système analogique électronique comprend des éléments nécessitant des méthodes de fabrication dif- férentes : la base de temps est électronique alors que l'affichage est composé de pièces mécaniques. Il ne peut réunir les avantages du système numérique. Ces deux types d'affichages représentent l'information con- cernant le temps sous deux formes bien distinctes. Dans le cas de l'affichage analogique, l'information est définie par la position des aiguilles des heures, minutes et secondes. Le temps peut être déterminé soit en identi- fiant le repère fixe du cadran pointé par l'aiguille, soit en évaluant le secteur angulaire compris entre l'aiguille et un repère du cadran choisi par l'utilisateur (repère des 30 ou 60 min. p. e.). L'affichage numérique fournit à l'utilisateur une infor- mation codée avec des chiffres. 15 Apparemment, il semble qu'au niveau de la représentation de l'heure, l'affichage analogique détienne certains avan- tages par rapport au type numérique. Lorsque l'utilisateur désire connaître le temps qu'il lui reste avant qu'un événement attendu se produise (lecture relative), il n'est pas contraint à faire une opération arithmétique mentale; il lui suffit de considérer, sur le cadran, le secteur angulaire compris entre l'heure présente et l'heure à laquelle l'événement doit se dérouler. Il peut aussi voir rapidement qu'un point correspondant à un événement et associé à un repère du cadran, n'est pas encore atteint ou est dépassé. De plus, il semble que les lectures approximatives sont plus aisées sur l'affichage analogique que sur l'affichage numérique. En utilisant les avantages de la représentation géométrique du temps sur l'affichage analogique, l'utili- sateur a la possibilité de réaliser une lecture â 5 min. près, par exemple, en considérant optiquement le repère des 5 min. du cadran qui est le plus proche de l'aiguille des minutes. L'affichage analogique laisse le choix de la précision de lecture â l'utilisateur. En effet, cette méthode d'arrondissement optique est aussi valable pour des lectures à 15 min. ou 30 min. près. Par sa nature, l'affichage numérique impose à l'utilisateur une précision de lecture identique â celle des chiffres qui le composent. Ainsi, dans les cas de lectures précises, l'affichage numérique est certainement plus performant que l'affichage analogique; mais, si l'utilisateur ne désire obtenir qu'une information horaire approximative, il sera obligé de procéder â une opération mentale arithmétique d'arron- dissement. Afin de réunir les avantages des deux systèmes, de nouveaux types d'affichages ont été développés, ils sont basés sur la même technologie que les affichages numériques. Typo- logiquement, ils se situent généralement entre l'affichage analogique et l'affichage numérique : l'information est présentée sous des formes intermédiaires aux représentations 16 avec aiguilles et avec chiffres. i La réalisation technologique de ces nouveaux types d'affichages ne présente pas de problèmes majeurs (Bouille et Monbaron, 1979). En revanche, le problème réside dans l'interaction entre l'homme et l'instrument. La question fondamentale est de savoir si ces nouveaux affichages sont un substitut valable pour l'adulte et l'adolescent. Pour répondre à cette question, il était nécessaire de mettre au point une méthode d'analyse de la lisibilité des affichages horlogers. Elle a pour objectif, d'une part, la comparaison des deux affichages connus {analogique et numérique) afin de confirmer ou d'infirmer certains stéréotypes (l'avantage de l'affichage analogique pour les lectures relatives et les lectures peu précises, p. e.), et, d'autre part, l'évaluation des nouveaux affi- chages dernièrement créés. 17 1. Problématique Quotidiennement, l'homme est amené, pour diverses raisons, à consulter sa montre ou toute autre horloge afin de saisir de l'information concernant le temps. La prise de conscience de cette information lui permet d'agir ensuite. Dans ce système homme-machine, l'affichage de la montre est l'émetteur de l'information. L'homme perçoit cette informa- tion â travers ses organes sensoriels (yeux, dans notre cas) qui sont l'entrée du récepteur humain. Il traite cette infor- mation et génère une réponse (sortie) qui peut être traduite, par exemple, par ses organes moteurs. Différents modèles de représentation de la communication en- tre l'homme et la machine ont été proposés en ergonomie qui est la technologie des communications dans les systèmes hommes-machines (définition donnée par de Montmollin, 1967, P- D. Ces modèles sont issus de la théorie de l'information de Shannon. Welford {1968, p. 19) a développé un modèle intéressant pour la représentation du système sensorimoteur humain. Nous avons repris ce modèle en apportant quelques modifica- tions (fig. I) ------------------------------------------------------*—Objet externe--------------------------------¦* Mémoire Q long terme fig. I 18 Ce modèle représente les fonctions de sensation ou détec- tion du signal (entrée), de perception, de mémorisation à court terme, de transformation de l'information perçue en une action (choix de la réponse), de contrôle de la répon- se, de l'action des effecteurs (réponses motrices, p.e.) et de la mémorisation à long terme. Seules les principales rétro-réactions existantes sont représentées avec ce modèle. En relation avec la théorie de l'information, Broadbent (d'après McCormick, 1976, p. 37J a émis l'hypothèse selon laquelle l'homme fonctionne en certains points comme un canal unique. Le cerveau ne peuf traiter toutes les infor- mations reçues par les organes sensoriels. La capacité de ce canal est limitée. Par exemple, lors de la lecture d'un texte, le sujet ne peut reconnaître qu'un certain nombre de mots par seconde. Comme tout canal de transmission; le canal humain est sou- mis â des bruits d'ordres divers!qui sont causes de per- turbations : fatigue, distraction, alcool, etc. Lorsqu'on parle du canal humain, on entend la "boite noire" qui a pour entrée la fonction de sensation, pour sortie la réponse et dans laquelle est effectué l'ensemble du trai- tement de l'information. A l'intérieur de ce canal, il est cependant possible de distinguer des sous-canaux correspondant à des processus différents de traitement de l'information. Nous en distinguons trois : - le canal de la perception - le canal de la mémoire à court terme - le canal de la mémoire à long terme Pour chacun de ces canaux, il est possible de mesurer une capacité de canal. Le modèle d'analyse du système homme-machine étant défini, il s'agit de déterminer les objectifs fixés en ergonomie. En effet, l'analyse du système n'est pas un but en soi, mais elle permet d'améliorer ce système. McCormick (1976, p. 4) définit deux objectifs principaux : - augmenter l'efficacité fonctionnelle du système 19 - maintenir ou augmenter certaines valeurs humaines entrant dans le processus (p. e. la sécurité, la satisfaction); ce second objectif est lié essentiellement au bien-être humain. 1.1 Efficacité fonctionnelle Lorsque le système est composé de l'homme et de l'affi- chage, l'efficacité fonctionnelle est définie par la qua- lité de la transmission de l'information dans le canal humain. Elle dépend essentiellement des capacités physiologiques et psychologiques de l'homme et de la forme sous laquelle est représentée l'information, c'est-à-dire du type d'af- fichage. Comme il n'est pas possible de modifier les capa- cités humaines au-delà de certaines limites, il est néces- saire d'adapter l'affichage à l'utilisateur. Ainsi, un bon affichage permet la meilleure combinaison de vitesse, d'exactitude et de sensibilité lors de la transmission de l'information (Shackel, 1970, p. 86); on peut dire qu'il a une bonne lisibilité. L'évaluation de l'efficacité fonctionnelle du système revient à analyser la lisibilité de l'affichage. Dans notre cas, la question à poser à la réalité est la suivante : (1) - Quel est le type d'affichage horloger qui a la meilleure lisibilité ? En reprenant le modèle de Welford et les différentes défi- nitions des canaux de transmission de l'information, la lisibilité peut être appréhendée sous trois angles distincts: - la perception de l'information - la mémorisation (à court et à long terme) de l'informa- tion - le processus global de traitement de 1'information par le système sensorimoteur humain. 20 1.1.1 Perception de l'information Dans le processus de perception de l'information, deux fonctions différentes peuvent être définies : - la détection ou sensation de l'information - 1'Identification de l'information La détection est définie par Gagné (d'après de Montmollin, 1967, p. 28) comme étant une fonction qui permet de cons- tater uniquement la présence ou l'absence d'une différence dans l'énergie physique. Elle se traduit en un constat par tout ou rien : il y a ou non signal. Cette définition est très proche du concept que HcCormick (1967, p. 88) nomme "visibility" : - "visibility" : la qualité d'un caractère ou d'un symbole qui le rend visible par rapport à son environnement. La fonction de détection dépend, au niveau de l'affichage, des qualités optiques qui sont définies par : - l'épaisseur des traits des symboles - la forme des caractères (chiffres inclinés ou chiffres verticaux dans le cas d'un affichage numérique, p. e.) - le contraste - la couleur - l'illumination La détection du signal est aussi affectée par la position géométrique de l'affichage par rapport au système percep- tif de l'homme. Dans la réalité, la lecture de l'heure sur une montre bra- celet est réalisée dans des conditions géométriques pré- cises : l'angle visuel sous lequel apparaît l'affichage est généralement de 5°. En effet, les cadrans horlogers ont, pour la plupart d'entre eux, un diamètre de 3 cm et la lecture est effectuée lorsque l'affichage se situe à envi- ron 35 cm des yeux. 21 L'angle a formé par la droite définie par l'oeil et le centre du cadran, d'une part et par la perpendiculaire au plan du cadran, d'autre part caractérise aussi la disposition géométrique du système (fig. 2). Un bon affichage doit permettre à l'utilisateur de lire l'information même lorsque l'angle a est proche de ± 90°. Actuellement, la technologie permet de réaliser des affi- chages (cristal liquide, électrochromisme, électrophorêse) qui présentent un angle a de ± 90° (Grandjean et al., 1979). montre oeil fig. 2 Pour notre étude, les différents types d'affichages consi- dérés sont conçus et construits, en principe, sur la base de critères permettant une bonne détection. Nous n'évalue- rons donc pas ces affichages en fonction de paramètres relatifs aux qualités optiques. L'identification de l'information est une fonction plus complexe que la détection. Selon Gagné, elle consiste à classer les signaux de l'entrée du système sensor!moteur (signaux détectés) dans un certain nombre de catégories. Il s'agit du problême de la discrimination du signal. Ce concept est repris par McCormlck (1976, p. 88) sous le nom de "legibility" : - "legibility" : l'attribut des caractères et des symboles 22 qui permet d'identifier chaque caractère et symbole par rapport aux autres. La fonction d'identification ou de discrimination pose . le problême de saturation du canal humain (de Montmollin, 1967, p. 107). Comme nous le verrons plus loin, (p. 23 ) la capacité du canal humain n'est pas réellement une cons- tante. Elle dépend de la forme sous laquelle l'information est codée, c'est-à-dire du type d'affichage. Dans le cadre des fonctions perceptives, la question (1) que nous avons posée revêt l'aspect particulier suivant : (2) - Quel est le type d'affichage qui présente les meilleures qualités de perception de l'information qu'il contient ? Cette question est traitée expérimentalement dans le chap. 4.3.1. 1.1.2 Mémorisation de l'information Dans le système sensorimoteur de l'homme, WeIford, dans son modèle, distingue deux sortes de mémoire : - la mémoire ä court terme ou mémoire immédiate - la mémoire à long terme ou mémoire permanente Un troisième type de mémoire peut être déterminé au niveau des organes sensoriels; il s'agit de la mémoire sensorielle (Loftus et Loftus, 1967, p. 8). Elle intervient directe- ment lors de la détection de l'information et ne peut être dissociée de cette fonction. Les qualités de mémorisation sensorielle de l'information de l'affichage ne peuvent pas être évaluées de façon particulière. Nous nous contentons uniquement d'en donner une brève description. La mémoire sensorielle peut retenir une très large quantité d'information. La capacité de son canal est d'environ 109 bits/sec. (Steinbuch d'après McCormlck, 1976, p. 37). Dans le cas du système visuel, cet organe est la rétine qui peut être considérée comme un element périphérique 23 du cerveau ayant, entre autres, la fonction de mémoire locale. Quand les bâtonnets et les cônes de la rétine sont excités par la lumière, ils génèrent un signal persistant qui est transmis â travers le nerf optique au système nerveux central. Par exemple, un éclair de 1 milliseconde persiste, au niveau neurophysiologique, pendant quelques centaines de millisecondes (Fitts et Posner, 1967, p. 63). La mémoire à court terme permet de retenir pendant un laps de temps relativement court, environ 10 secondes (Frank, 1967, p. 85) une quantité d'information ou un nombre d'unités de représentation limité. Selon certains auteurs (Frank, 1967, p. 90, p.e.), la dimen- sion de cette mémoire peut être mesurée par une quantité d'information; elle serait d'environ 160 bits. Dans ce cas, la capacité du canal de la mémoire à court terme qui est le débit maximal d'information par unité de temps serait de 16 bits/sec. Selon d'autres auteurs (Miller d'après Loftus et Loftus, 1967, p.44, p.e.), la capacité de la mé- moire immédiate est quantifiée en unités de représentation ou "paquets" (dénomination donnée par de Montmollin, 1967, p. 90). Ces unités peuvent être des chiffres, des lettres, des mots, des proverbes. Dans cette conception, la dimen- sion de la mémoire immédiate est de 7 ± 2 unités de repré- sentation; c'est le fameux nombre magique évoqué par Miller (1956) . La capacité du canal donnée en nombre de bits/sec. dépend alors de la forme sous laquelle l'infor- mation est codée. La mémoire â court terme a deux fonctions principales lors de la lecture de l'heure. Dans le processus opérationnel de l'homme, elle intervient dans la fonction de discrimination du signal et dans la transformation de l'information perçue en une action. Cette première fonction ne peut être analysée pour elle seule. En revanche, la seconde fonction qui est la mémorisation 24 simple de l'information peut être évaluée en fonction des différents types d'affichages. Concrètement, la mémoire im- médiate est utilisée lorsqu'il y a transmission de l'infor- mation à une autre personne, peu de temps après que l'uti- lisateur a effectué une lecture de l'heure. La mémoire â long terme est utilisée pour mémoriser l'infor- mation pendant de longues durées. La capacité d'emmagasinage de là mémoire permanente est assez controversée : Frank {1967, p. 95) pense qu'elle est située entre 10J et 10 bits. Greyer et Johnson (d'après McCormick, 1967, p. 39) la situe entre lu8 et lu15 bits. La capacité du canal de la mémoire a long terme est en géné- ral estimée à 0,7 bit/sec. Son débit est inférieur à celui de la mémoire temporaire, bien que sa dimension soit supé- rieure. Dans le cas de la lecture de .l'heure, la mémoire permanente a deux fonctions. Au niveau du processus opérationnel humain, elle fournit des ordres de filtrage au mécanisme de détection du signal. Elle procure les "schémas de choix" nécessaires pour procéder à l'identification de l'information (de Montmollin, 1967, p.30). Ces schémas permettent d'assurer une certaine constance perceptive. Leur présence dans là mémoire à long terme résulte de processus d'apprentissage. A nouveau, cette fonction ne sera pas évaluée séparément. La seconde fonction de la mémoire a long terme est la mémo- risation durable de l'information concernant le temps. Elle a pour conséquence d'éviter au sujet d'effectuer inutilement des lectures. Cette fonction peut être analysée par rapport aux différents types d'affichages. Dans cette dernière fonction, la qualité de la mémorisation à long terme de l'information de l'affichage n'a pas de con- séquence directe sur l'efficacité fonctionnelle du système (lisibilité), mais sur la fréquence d'utilisation du proces- sus opérationnel. En considérant les mémoires à court et à long terme pour les 25 cas précis où l'information de l'heure doit être retenue pendant une durée variable, la question à poser à la réa- lité revêt la forme suivante : Ì) - Quel est le type d'affichage qui présente les meilleures qualités de mémorisation à court et à long terme ? La réponse à cette question est apportée dans le chap. 4.3.2. .1.3 Processus de traitement de l'information Dans les deux sections précédentes, l'efficacité fonction- nelle du système homme-affichage a été analysée pour deux composants du processus opérationnel de l'homme : la per- ception et la mémorisation de l'information. Ces deux façons d'appréhender le problème de la lisibilité n'apportent pas de réponse définitive car elles ne permet- tent pas d'évaluer les différents types d'affichages pour le processus opérationnel pris dans sa totalité. Elles permettent cependant de mieux comprendre certains facteurs intervenant dans l'opération de lecture de l'heure. Pour répondre à la première question (voir p. 19 ), il est nécessaire de considérer le concept d'efficacité fonction- nelle dans sa totalité. La lisibilité doit être analysée pour le processus global de traitement de l'information du système sensorimoteur humain. Après que l'information a été détectée et identifiée, elle est transformée en une action. Cette transformation nécessite une interprétation de l'information. Selon Gagné (d'après de Montmollin, 1967, p. 30), la fonction d'interprétation est la plus complexe. Elle se distingue de l'identification par le fait que l'homme tient alors compte non seulement des caractéristiques immédiatement apparentes des entrées (sensations) mais également de l'effet attendu, c'est-à- dire qu'il leur donne une signification. L'interprétation de l'information permet ensuite de choisir et de générer une réponse (action) qui consiste ä agir ou ne pas agir, p. e., il faut se lever ou ne pas se lever. La lisibilité prise pour le processus opérationnel global correspond a ce que Neubauer (1972, p. 300) nomme "Lesbarkeit". 26 - "Lesbarkeit" : la qualité qui permet la compréhension rapide et précise d'une information. L'interprétation de l'information, son traitement et le choix de la réponse dépendent essentiellement des intentions du sujet ou des consignes qu'il a reçues. Lors de la lecture de l'heure, les différentes intentions de l'utilisateur engendrent différentes activités perceptives, c'est-à-dire différents types de lecture . Elles sont carac- térisées par : - le genre de la réponse qui détermine le mode de lecture - la précision de la réponse qui détermine la précision de lecture Mode de lecture Le fait d'indiquer l'heure 3 quelqu'un ne correspond pas au même genre de traitement d'information que le fait de con- naître le temps qui reste avant le départ d'un train. Dans le premier cas, il s'agit de décoder l'heure affichée sur le cadran; dans le second, l'utilisateur doit soustraire le temps affiché sur le cadran du temps auquel le train doit partir. Nous distinguons quatre modes de lecture principaux. 1) En général, l'information représentée par l'affichage horlo- ger correspond au temps présent : la lecture du cadran donne l'heure qu'il est à ce moment; c'est la lecture absolue. Exemples : - lecture ayant pour but d'indiquer l'heure à quelqu'un - première lecture lorsque l'utilisateur désire mesurer une durée. Cette première lecture tient lieu de référence a la deuxième lecture qui indique le temps écoulé 27 En transformant le temps absolu affiché, il est possible d'obtenir un autre genre d'information gui est lié à un EVENEMENT plus ou moins bien défini dans le temps. La prise de l'information peut générer une réponse dichoto- mique du type oui/non liée au fait que l'événement attendu doive ou ne doive pas se produire. La lecture correspondant à ce genre de réponse est appelée dichotomique. Exemples : - lecture permettant de savoir si c'est le moment ou non de mettre les enfants au lit - lecture permettant de savoir s'il est l'heure ou non de prendre la pause L'événement attendu peut être défini par un instant très précis ou par une durée plus vague. L'instant très précis pourrait être l'heure à laquelle il faut partir pour travail- ler. La lecture de l'heure génère une réponse du type : il est l'heure ou il n'est pas l'heure de partir. La durée plus vague serait le milieu de 1'aprës-midi qui est lié à une ré- ponse du type : on se situe dans la,première moitié de l'après-midi ou dans la seconde moitié. Lorsque l'utilisateur souhaite estimer de manière qualita- tive le temps qu'il reste par rapport à un événement, il réalise une lecture relative qualitative. Exemples de réponses liées à une lecture qualitative : - il est bientôt l'heure de partir - il reste peu de temps avant le repas. La lecture relative qualitative n'est pas toujours satisfai- sante. L'utilisateur veut estimer de manière quantifiable le temps qui reste jusqu'au moment oü doit se produire l'événe- ment ou le temps écoulé depuis cet événement; dans ce cas, 28 il s'agit d'une lecture relative quantitative. i Exemples de réponses liées S une lecture quantitative - il reste 10 min. avant le départ du bus. - cette personne est en retard de 15 min. Le cas d'une lecture de contrôle permettant de vérifier la marche d'une montre par rapport à une autre montre servant d'étalon est considéré comme lecture relative quantitative. La montre-étalon est assimilée ä l'événement qui tient lieu de repère. Théoriquement, il est facile de distinguer la lecture rela- tive qualitative de la lecture relative quantitative; pra- tiquement, cette différenciation est moins claire. La ré- ponse qualitative ne provient pas toujours d'une lecture purement qualitative mais peut être la conséquence d'une transformation d'une lecture quantitative. Par exemple, le fait de savoir qu'il reste 20 minutes avant le départ du train indique qu'il faut bientôt partir. En résumé, quatre modes principaux de lecture ont été défi- nis en fonction de la transformation do l'information conte- nue dans l'affichage. Ils peuvent être représentés sur une échelle ordinale qui est construite avec le degré de com- plexité de cette transformation, (fig. 3) lecture absolue dichotomique relative qualitative relative quantitative l'information ne subit aucune transformation transformation de l'informa- tion en une ré- ponse à deux niveaux transformat ion de l'information en une réponse qualitative complexité des réponses transformation de l'information en une réponse quantitative fig. 3 29 Précision de lecture Une montre conventionnelle indique des informations de natures différente : date, jour de la semaine, heure, mi- nute et seconde. Dans 1'analyse nous concernant, seules les informations relatives aux heures, minutes et secondes sont prises en considération. Lorsqu'un utilisateur lit l'heure, il a tout loisir de trans- former ces informations au niveau de la précision en fonction de ses intentions. Par exemple, si une personne veut savoir si il reste plus ou moins d'une demi-heure avant 4 heures, elle regardera si l'aiguille des minutes est située dans le demi-disque droit ou dans le demi-disque gauche du cadran. Le fait que l'aiguille des minutes soit sur 21 minutes plu- tôt que sur 24 minutes n'a pas d'importance; dans ce cas la lecture est réalisée à la demi-heure près. La précision avec laquelle la transformation de l'information est effectuée est indépendante du mode de lecture. Par exem- ple, dans le cas d'une lecture absolue, un sportif mesurant sa performance obtiendra une réponse très précise alors que la personne qui transmet l'heure à son voisin, transforme l'information brute avec une précision à 5 ou 10 minutes. Sept catégories ordonnées selon une précision croissante ont été définies : Précision de lecture S l'heure ä la demi-heure au quart d'heure à 10 minutes à 5 minutes à la minute â la seconde 30 La lisibilité, considérée pour la totalité du processus opérationnel, dépend de deux variables indépendantes : le mode et la précision de lecture. En conséquence, la nouvelle question à poser à la réalité devient : (4} - Pour chacune des différentes intentions de l'utilisateur, caractérisées par le mode et la précision de lecture, quel est le type d'affichage qui présente les meilleures qualités de lisibilité ? Les expériences relatives à cette question sont contenues dans le chap. 4.3.3.1. La réponse à cette question ne permet pas encore de déter- miner quel est l'affichage qui est le mieux adapté à l'utilisation de la montre dans la réalité. A priori, nous pouvons penser que certains modes de lecture sont plus souvent utilisés que d'autres. Comme l'homme règle son rythme de vie sur certains événements de la journée (départ au travail, repas, etc.), les lectures relatives sont certainement plus fréquentes que les lectures absolues. Les différentes précisions de lecture définies ne sont certainement pas équiprobables. Il est donc nécessaire de pondérer la première réponse en fonction des fréquences d'utilisation réelle. En tenant compte de cette considération, nous pouvons poser une nouvelle question à la réalité qui est issue de la précédente (4) : (5) - En fonction de l'utilisation de la montre dans la réalité caractérisée par les fréquences d'apparition des diffé- rents modes et précisions de lecture, quel est le type d'affichage qui présente les meilleures qualités de lisibilité ? Les chap. 4.2 et 4.3.3.3 ont pour objectif de répondre à cette question. Comme il a été précisé dans l'introduction, le but de ce travail est l'évaluation d'affichages de conception conven- tionnelle et d'affichages de conception nouvelle. Les deux affichages conventionnels sont l'affichage analogique 31 et l'affichage numérique. Pour les adultes, l'affichage analogique est le premier affichage qu'ils ont connu. Ils ont souvent appris â lire l'heure avant même d'avoir atteint l'âge de scolarité. Cet affichage est donc assimilé à un haut degré. Tout laisse à penser qu'il en est de même avec l'affichage numérique. D'une part, l'adulte est en contact quotidien- nement avec des représentations numériques du temps : horaires des trains, horloges publiques, programmes de radio et télévision, etc; d'autre part, il connaît, dès ses premières années de scolarité, les chiffres et les opéra- tions arithmétiques qui régissent les nombres. Les nouveaux affichages que nous nous proposons d'évaluer se situent typologiquement, comme nous l'avons précisé dans l'introduction, entre l'affichage analogique et l'affichage numérique. Ils ont donc des liens communs avec ces deux types d'affichage. Cependant, la lecture de l'heure sur ces nouvelles conceptions nécessite certainement une phase d'ap- prentissage de durée variable; elle dépend du type d'affichage. Dans le premier objectif fixé en ergonomie, il est impor- tant que le processus de lecture puisse être rapidement acquis. Cela ne signifie toutefois pas qu'un affichage demandant une longue phase d'apprentissage ne présenterait pas de bonnes qualités de lisibilité. En conséquence, une nouvelle forme de question peut être élaborée : (6) - Parmi les nouveaux types d'affichages, quel est celui qui présente la phase d'apprentissage la plus courte ? Le lecteur trouvera la réponse â cette question dans le chap. 4.3.3.2. 1.2 Valeurs humaines La conception d'un affichage ne doit pas être uniquement réalisée dans le but de lui attribuer une bonne efficacité fonctionnelle, mais aussi dans le but de remplir un certain nombre de valeurs humaines telles que la satisfaction ou 32 la charge de travail (second objectif défini en ergonomie). En général, lors de la conception des affichages pour des postes de contrôle industriel, la charge de travail provo- quée par la fatigue due à la lecture de l'affichage est un facteur essentiel à prendre en considération. Non seulement cette charge a pour conséquence de diminuer la satisfaction au travail, mais elle peut être cause d'infiabilité du sys- tème homme-machine. Cette fatigue est engendrée principale- ment par un contenu informationnel très dense, une mauvaise qualité de lisibilité de l'affichage et des lectures nom- breuses. Dans le cas de l'utilisation quotidienne de la montre en tant que source d'information, le contenu informationnel est restreint et les lectures sont peu fréquentes. Ces lec- tures ne devraient donc pas être cause de fatigue. Cepen- dant, il sera nécessaire de prendre en considération le facteur dû à la fatigue lors de l'évaluation de la lisi- bilité en laboratoire : de trop nombreuses lectures provo- queraient une infiabilité du système et auraient pour conséquence de biaiser les résultats. Dans le cas particulier de l'affichage horloger, il est nécessaire de s'éloigner quelque peu du concept ergonomique de l'affichage, instrument considéré comme ayant uniquement une composante informationnelle. A côté de la valeur fonctionnelle, la montre reflète cer- taines valeurs socio-esthétiques et affectives. En effet, dans notre société, la montre est souvent repré- sentative du rang social occupé par le porteur. Ainsi, cer- taines entreprises ne fabriquent que des montres destinées S une clientèle financièrement aisée. De plus, l'aspect extérieur de la boîte et du bracelet ainsi que le matériau utilisé confère â la montre l'apparence d'un bijou. Dans ce cas, elle véhicule des valeurs esthétiques et sociales. 33 La montre ne véhicule parfois que des valeurs esthétiques si l'acheteur fait son choix uniquement en fonction de critères de beauté. La montre a aussi des valeurs affectives. Elle peut repré- senter un événement particulier : elle fait quelquefois l'objet d'un cadeau. Elle peut aussi rappeler un être cher. Les valeurs affectives proviennent aussi du fait que c'est un objet qui accompagne régulièrement l'homme. La montre reflète certaines valeurs relatives au progrès technologique de notre société. En effet, la conception technique de la montre suit l'évolution technologique de la mécanique et de l'électronique. Dans le domaine de la mécanique, certains types de montres apparus dernièrement sur le marché sont réalisés avec les éléments mécaniques les plus élaborés en vue d'obtenir une miniaturisation extrême. En électronique, les premières montres ont été réalisées avec des éléments mécaniques et des composants électroni- ques discrets. Ensuite, la montre a été constituée unique- ment avec des circuits intégrés, mais dans une solution en logique câblée. Actuellement, la tendance est de réa- liser les modules électroniques avec de la logique pro- grammée (microprocesseurs). Il convient donc d'appréhender la satisfaction â travers la préférence pour les différents types d'affichages en fonction des genres d'utilisations socio-esthétiques et affectives. La question â poser à la réalité devient : 7} - Quel est le type d'affichage auquel sont attribuées les meilleures valeurs socio-esthétiques et affectives ? Le chap- 4.4. tente de répondre â cette question. Dans le cadre de cette étude de préférence, il est intéres- sant de ne pas se limiter aux utilisations socio-esthétiques 34 et affectives de la montre, mais d'analyser les utilisa- tions fonctionnelles telles qu'elles ont'ëté définies dans le chapitre précédent. L'étude de la préférence des différents types d'affichages en fonction de l'utilisation fonctionnelle permet de com- pléter et de consolider l'analyse ergonomique concernant l'efficacité fonctionnelle par une mise en lumière des jugements subjectifs. En conséquence, la nouvelle question à poser à la réalité est : (8) - Quel est le type d'affichage auquel sont attribuées les meilleures valeurs fonctionnelles ? Cette question est également traitée dans le chap. 4.4. La réponse â cette question devrait permettre de vérifier l'hypothèse selon laquelle les préférences relatives à l'aspect utilitaire d'un type d'affichage correspondent aux résultats de l'évaluation de l'efficacité fonctionnelle de ce type d'affichage. Concrètement, le type d'affichage auquel sont attribuées les meilleures valeurs fonction- nelles devrait être celui qui détieiit les meilleures qualités de lisibilité (question 5, p. 30) qualités analysées en fonction du système sensorimoteur de l'homme. 35 Etudes réalisées dans le domaine de la lisibilité des affichages horlogers Il existe un très grand nombre de recherches sur la lisi- bilité des affichages et des cadrans utilisés pour les postes de contrôle industriel, de pilotage, de contrôle aérien, de navigation, etc. Certaines sont décrites par McCormick (1976) et par Chapanls (1959). A notre connaissance, quatre études seulement portent sur la lisibilité des affichages horlogers : Neubauer, 1972; van Nés, 1971; Cey-Bert, 1970 et Zeff, 1965. Une cinquième publication (Sinclair, 1971) fait la synthèse des recherches de van Nés et Zeff. Toutes ont pour objectif la comparaison de la lisibilité de l'affichage analogique avec celle de l'affichage numé- rique. Pour tous les cas, la lisibilité correspond au processus global de traitement de l'information tel qu'il a été défini au chap. 1.1.3. Lors des expériences, toutes les consignes données aux sujets leur demandaient de réaliser des lectures correspon- dant ä la précision donnée par l'affichage (précision à la seconde ou à la minute). Aucun résultat n'a été pondéré en fonction de l'utilisation réelle de la montre. 1 Recherche effectuée par Neubauer (1972) Objectifs Neubauer a développé une étude sur la lisibilité ("Lesbar- keit", voir chap. 1.1.3) des affichages analogique et numérique en fonction du mode de lecture. Seuls les modes absolu et relatif sont considérés dans cette évaluation. 36 Les critères d'évaluation de la lisibilité sont le temps et l'erreur de lecture. Le temps de lecture est défini comme étant une durée d'exposition individuelle. Il est mesuré entre le temps d'apparition de l'affichage et le moment ou le sujet croit avoir trouvé l'information re- cherchée; à cet instant, l'affichage disparaît. La réponse est admise comme juste si elle a une précision de ± une minute. Pour l'expérience, les différentes valeurs représentées par les affichages n'ont pas été sélectionnées aléatoire- ment, mais en fonction de la fréquence de répartition des lectures au cours d'une journée. Lors du test de la lecture relative, trois consignes diffé- rentes pouvaient être données aux sujets : établir la dif- férence entre : - le temps affiché et la prochaine heure entière - le temps affiché et la prochaine demi-heure - le temps affiché et les prochains 3/4 d'heure Résultats Les résultats obtenus montrent que : 1) la lecture absolue est deux fois plus rapide avec l'affichage numérique 2) la lecture relative est deux fois plus rapide avec l'affichage analogique Neubauer explique cette différence de performance par le fait que, sur l'affichage numérique, seul le temps présent est visible. La lecture absolue en est facilitée. Lors d'une lecture relative, il est nécessaire de se repré- senter mentalement le temps auquel l'événement doit se produire. Ce temps peut être reporté directement sur l'af- fichage analogique par l'intermédiaire d'une aiguille imaginaire; cet affichage est mieux adapté à ce mode de lecture. En conséquence des résultats, l'auteur pense que la meil- leure solution résiderait dans un système composé des affichages analogique et numérique. 37 Critique Pour Neubauer, il existe deux types de lecture principaux : la lecture absolue et la lecture relative. Il ne considère pas la lecture dichotomique qui, à notre avis, est très importante. L'évaluation de la lisibilité dans le mode de lecture relative ne couvre pas tous les cas rencontrés dans la réalité. En effet, le temps représentant l'événement atten- du ne correspond pas forcément à l'une des trois valeurs définies. Ces temps "repères" devraient être choisis aléatoirement dans l'ensemble de l'intervalle du temps. Neubauer définit le temps et l'erreur de lecture comme critère d'évaluation de la lisibilité; mais il ne donne aucun résultat concernant les erreurs de lecture. De plus, il ne donne aucune précision concernant le nombre de per- sonnes qui ont participé à l'évaluation et la séquence dans laquelle se sont déroulés les différents tests. 2.2 Recherche effectuée par van Nés (1971) Objectifs La lecture relative est, ä priori, fréquemment utilisée. Van Nés a entrepris une évaluation de la lisibilité des affichages analogique et numérique pour la lecture relative. Il s'est intéressé au cas où la différence entre le temps présent (temps indiqué par la montre) et le temps affiché sur un horaire ou un programme doit être déterminée. De telles situations se présentent lorsqu'il est nécessaire de connaître le temps qu'il reste avant le départ d'un train ou avant le début d'une émission télévisée. Van Nés s'est limité â de petites différences de temps ( n 3 • «J H OI tv m n n <*î n ** 6 S 1Ot M W ^r ¦•r •3" ^J- "» ^1 0 C ¦'' 'IQ -H O 11 JJ -I U Uj m jj 3* Oi Q r-l 0) Ot -J O 0) > Vj V •a O- ¦3 -H C .-J -rj D 3 JJ IQ M O s ¦H O JS S 5 JJ rH OJ a> m & U ta C O m ¦a ja id JJ F3 TJ C O m O X C c w ^ Q u h U a g 0 -a ¦H ai a ¦H Ol 3 B 01 0) S m O G -H C « JJ > 0 > U ¦H U) H O ci O C ta 3 ai "O) C Ü C h C 3 t4 -H •H O 0) n ai M O C ai o e 0) (D D) - O 0) Jj O JJ 1-1 & P m ¦H O m H) -H O U ^ Ml) jj U JJ ¦H XU fi Jj O C rd JJ -H 3 ^H JJ -H 3 .H rH 3 « U VJ B Kt ¦H M-I X .-i -4 JJ JJ ¦ri JJ JJ U 3 3 U sa H X M C « O O 0) u u U Tj O H T) 3 O -H JJ ¦H OJ tj O o id Qi >a> 0) JJ ¦W ft U UJ UJ 1 » M •a H Oi l-l nJ J= 01 ta C Id OJ e TJ K M C « M U « *a> T) C ¦H - ¦w m O 0> C 0) ai 0 ta 0) 0) Oi > 0 -a « ¦¦ ¦a xu •ai •a O 0) ¦a ¦H W O) TJ 01 ¦h 3 0) T) W jj ¦H -O TJ JO -H T) T)-I a> D) •C jj 0 W TJ O) ¦H 0) ta U m jj ai U ti JJ = ¦d u Q « M 3 jj U •H m in 3 C C U) 01 -J 3 C O JJ > 0) C B JJ ¦i S i O Oj Oi O) Tj O) Qi a jj ai a> (D ¦»4 ¦H M 0) -J ai XU b a M S M u >i Q1 JJ jj «D 3 n JJ O -h & O VJ ai 0) V U) d) u) n JJ 0 JJ -i ai jj 3 J= 0) ta u H 0 0 ai "O jj ai 0) T) "O) -4 C O) JJ 8 -H •a . c ¦a ¦a M Uj 0 C C m ta JJ C O ta -H O O Xl O t ¦H J= U m 0) 3 JJ i-i ta o n Dj-* B jj 0) C O •H ^J Oi •H S JJ 0) D) « JJ -* 0) r-l rt JJ T5 > O ¦H e O n) TJ n jj (U (j 9 JJ C & ta >H JJ ü H « a, jj JJ 0) ta -H Qi 0) C 01 01 il) 0 01 3 » H a> O U O > D) H O uj ta 1Ol TJ -H id J3 TJ d U >1 U o 5 H Ü O Tt JJ O) •O JJ ¦H r-l Q «0) M ¦ « V C O •H Jj ti o ¦-j jj m B ai ¦O J= U U) V U-K) J= U C ¦rj 0 UJ H UJ JJ n) •} ta jj C 0) U su UJ C m i-i rfl JJ -H U) Uj O S rH H O C UJ D) 'H ¦H ¦H 0) M Uj to Uj a) h TJ JJ ¦a C „O ti B 4 T) -H m e Uj ¦H O - JJ 01 CP U O C - JJ r-l 0) 3 0) ¦h U -h ¦H r4 ¦H ^ - ^H JJ 3 jj - nt ai K) -J IO 0) U ^ ai U -O J3 3 m J= C a) t» Oi JJ O 0) > O 0) o> o> C 0) ** T) S C H U-I ¦o id C JS ai o &¦ en -r4 J= O tj -J « C - 0) VD d o •H O 4J . ta C 0 OJ 01 TJ -O JJ o -rj JJ -J Ol « ' ta O -J U a -r4 -•4 Uj ifl Uj 3 E ' ¦H -j jj C o m 0) U JJ UJ M Uj m u JO JJ U a) H a U Uj X *! 1) 0) M - a, > c •« U Uj O ^ 0) •a B •d' 0^f A >0) fig. 26 La durée d'exposition est de 0,46 sec. Aucun mouvement oculaire n'a eu lieu. Cet affichage a été lu avec une seule fixation. 116 Nous nous trouvons dans le même cas que celui de 1'affichage numérique. 3 Discussion L'analyse des mouvements oculaires conduit, pour certains points, aux mêmes résultats que ceux obtenus avec la mesure tachistoscopique : La perception de l'information complète contenue dans les affichages numérique et numérique avec signe moins ne néces- site qu'une seule fixation. Lors de la mesure tachistoscopique, nous avions déjà relevé que, pour 100 ms, durée ne permettant qu'une seule fixation, pratiquement la totalité de l'information de ces deux affi- chages était perçue. De plus, l'analyse des mouvements oculaires permet d'élaborer des conclusions que nous n'aurions pu émettre sur la seule base de la mesure tachistoscopique. Cette dernière expérience a montré que, pour des durées d'ex- position qui permettent au sujet de ne procéder qu'à une seule fixation, l'information complète des affichages analo- gique et pseudo-analogique n'a pu être perçue. Avec ces seuls résultats, nous ne pouvions pas conclure que plus d'une fixation était nécessaire pour la perception de l'information de ces deux affichages. Ainsi, seule l'analyse des mouvements oculaires permet de conclure que, dans la majorité des cas, la perception de l'information complète des affichages du type analogique nécessite plusieurs fixations. Les résultats relevés dans la mesure tachistoscopique et l'analyse des mouvements oculaires déterminent une caractéris- tique de l'affichage pseudo-numérique qui se situe entre les affichages du type analogique et les affichages numérique et numérique avec signe moins. 117 Il faut encore relever que la perception de l'affichage pseudo-analogique est la plus complexe. Si nous traçons un modèle général des mouvements oculaires, nous constatons qu'elle exige trois fixations : une pour chaque sorte d'information (les heures, les multiples de cinq minutes et les unités des minutes). En dehors du fait que cet affichage est différent des modèles généralement connus, il est probable que ses mau- vaises performances proviennent de sa géométrie. Il semblerait que les points soient moins bien perçus que les aiguilles et que le sujet ait plus de difficulté à éva- luer l'angle. L'aiguille a la qualité de relier le centre du cadran au repère imprimé sur la périphérie; l'oeil n'est pas obligé de prospecter toute la surface du cadran pour détecter l'indicateur et il n'est pas nécessaire de tirer une éventuelle ligne imaginaire entre le centre et le point pour évaluer l'angle. Cette hypothèse permettrait d'expliquer certaines fixations relevées qui ne correspondent pas a une prise de l'information concernant le temps affiché. Elles auraient un but exploratoire permettant de trouver les seg- ments qui sont activés. 2 Mémorisation de l'information Situation expérimentale Pour les cinq types d'affichages, cinq séries de 10 diaposi- tives sont présentées au sujet. Chaque série est composée d'un même type d'affichage. Après la présentation d'une série, le sujet doit restituer, dans un ordre quelconque, les temps qu'il a mémorisés. Les affichages sont présentés sous la forme de diapositives qui sont projetées sur un écran. L'affichage est perçu sous un angle visuel de 5°. A l'exception de l'affichage pseudo-analogique, les séries 118 de test sont précédées d'une diapositive qui doit permettre au sujet de se rendre compte du type d'affichage dont est composée la série de test. La série relative à l'affichage pseudo-analogique, qui néces- site une longue phase d'apprentissage (voir chap. 4.3.3), est précédée d'une série d'apprentissage formée de 10 diapositives. Les 10 diapositives composant les séries de test ont été choi- sies aléatoirement parmi un ensemble de 20 diapositives dont les temps ont aussi été choisis .aléatoirement. L'ordre dans lequel les séries sont présentées est équilibré de telle façon que chaque série ait occupé chaque posi- tion (de 1 à 5) un nombre de fois égal. La figure 27 représente un exemple de programme de test sou- mis à un sujet : 1 --- 10 1 — 10 1 1 — 10 1 1 — 10 1 1 — 10 1 1 --- 10 \--y--1\--r—/V*--y--/V-V--V1--«--'V*--V--' a tatatatat \------y------1\---^.---f\----y----n----y---M----y----/ aff. pseudo- aff. numérique aff. aff. aff. pseudo- analogique signe moins numérique analogique numérique a = série précédant le test t = série de test fig. 27 La durée d'exposition de chaque diapositive de la série de test est de deux secondes. Avec le temps nécessaire â l'appa- reil de projection pour le transport des diapositives, la durée pour présenter la série de test complète est de 30 sec. Les 10 sujets qui ont participé à ce test ont été recrutés 119 parmi le personnel de l'Université de Neuchâtel (professeurs, collaborateurs et étudiants). Résultats Les 10 sujets ont procedo â un total de 500 lectures, soit 100 lectures par type d'affichage. Les résultats ont été établis en fonction des deux critères définis lors de 1'opérationalisation de la mémorisation de 1'information : - critère de la quantité d'information - critère de la précision de la réponse Critère de la quantité d'information Les résultats sont représentés par le tab. 4. Les valeurs correspondent à la somme des quantités d'information mémo- risée. Elles sont calculées sur la base de la présentation de 100 affichages et représentées en bits. Si l'information des 100 affichages avait été mémorisée com- plètement, la somme serait de 948 bits (9,48 x 100). a ffichage contenu de l'inf. (bits) en o/o du maximum (948 bits) analogique 355,54 37,5 numérique 332,32 35,1 pseudo-anaIogique 221,98 23,4 ps eu d o-numerique 396,70 41,8 numérique avec signe moins 339,84 35,8 tab. 4 120 L'histogramme de la figure 28 illustre ces résultats : B- «¦ . . ________________ u .. ¦ J_________________l_________________I_________________l_________________I________________ »HIE1BLE NUMERIHUE PSEUMHttfUIG. PSHStHOiM. HUH. 51EfC - fig. 28 L'affichage pseudo-numérique présente les meilleures qualités de mémorisation. Eri réalisant le test statistique du X2 sur les paires compo- sées de l'affichage pseudo-numérique et des autres types d'af- fichages par rapport au nombre de bits mémorisés et au nombre de bits non mémorisés, nous constatons des différences signi- ficatives à .001 pour l'affichage pseudo-analogique et à . 01 pour les affichages numérique et numérique avec signe moins. Par rapport à l'affichage analogique, la différence n'est pas significative. Critère de la précision de la réponse L'erreur entre la réponse donnée par le sujet et la valeur affichée est répartie dans l'une des 8 catégories définies 121 dans le chap. 3.2.2. Le tab. 5 représente le nombre de réponses relevées dans chaque catégorie d'erreur. La valeur qui définit la catégorie d'erreur est considérée comme une borne supérieure. Par exemple, si nous avons rele- vé une erreur de trois minutes entre la réponse donnée par le sujet et la valeur affichée, la réponse est classée dans la catégorie des cinq minutes. type d'af xf ich age erreur >» analogique numérique ps.-analog. ps.-num. num. signe - rép. exacte 6 14 5 23 16 1 min. 13 2 11 3 2 5 min. 14 5 8 7 8 LO min. 6 6 4 5 1 15 min. 4 3 1 0 2 30 min. 1 4 0 2 7 1 h. 6 10 3 3 3 > 1 h. 4 8 3 14 12 total des aff. part, ou complètement mémorisés 54 52 35 57- 51 aff. non mémorisés 46 48 65 43 49 total 100 100 100 100 100 tab. 5 Statistiquement, pour les 8 catégories d'erreurs considérées, seules les caractéristiques de l'affichage analogique et de l'affichage pseudo-numérique diffèrent significativement entre elles. L'hypothèse nulle selon laquelle ces deux affi- 122 chages ont un même comportement peut être rejetée avec la probabilité .05 de se tromper (test de Kolmogorof-Smirnof). En réduisant les 8 -catégories à 2 catégories : réponses exactes et réponses comportant une erreur (de 1 min. à > 1 h.), nous obtenons les résultats représentés par le tab. 6. Les valeurs indiquées correspondent au nombre de réponses relevées. v type d'af-X. fichage réponses >. analogique numérique ps -analogique ps. -numérique numérique signe - exactes 6 14 5 23 16 c emportant une erreur 48 38 30 34 35 tab. 6 Les sujets ont mémorisé exactement plus d'affichages du type numérique {numérique, pseudo-numérique, numérique avec signe moins), que d'affichages du type analogique (analogique et pseudo-analogique). Le tab. 7 représente les probabilités de rejet de l'hypothèse nulle pour les différentes paires composées d'un affichage du type numérique et d'un affichage du type analogique. Par exemple, dans le cas de la paire définie par l'affichage analogique et l'affichage numérique, l'hypothèse nulle peut être rejetëe â .05. L'hypothèse nulle signifie qu'il n'y a pas d'interaction entre ces deux affichages et les deux types de réponses (réponses exactes et celles comportant une erreur). Le test statistique utilisé est le test du x!- 123 paire d'affichage empirique P analog./numérique 4,33 .05 analog./ps.-numérique 12,28 .001 analog./numérique signe - 6,50 .02 ps.-analog./numérique 1,96 p.s. ps.-analog./ps.-numérique 6r96 .01 ps.-analog./numér. signe - 3,26 p.s. 2 2 X théorique .001 = 10'83 X théorique .01 2 2 X théorique .02 = 5,4L X théorique .05 pour df = 1 tab. 7 4.3.2.1 Discussion Les résultats du test de mémorisation â restitution libre, qui prend en considération les mémoires à court et à long terme, mettent en évidence la supériorité de l'affichage pseudo-numérique sur tous les autres types (critère du con- tenu de l'information). Cette supériorité est statistique- ment significative par rapport aux affichages numérique, pseudo-analogique et numérique avec signe moins. Avec le critère de la quantité d'information, les affichages analogique et numérique présentent des performances sembla- bles. En revanche, si les réponses sont réparties dans une échelle dichotomique définie par les réponses exactes et les réponses fausses, ces deux types d'affichages présentent des comportements différents : les sujets ont mémorisé, de façon exacte, deux fois plus d'affichages numériques que d'afficha- ges analogiques. Le critère de la précision de la réponse nous permet d'éclair- cir ce paradoxe apparent : la plupart des erreurs commises lors du test de l'affichage analogique sont petites (1 ou 5 min.); les erreurs relevées pendant le test de l'affichage 124 numérique se répartissent relativement uniformément sur tout le domaine d ""erreur (1 min. à > 1 h.). Ce résultat démontre la nécessité d'utiliser des critères différents. Avec le critère dichotomique, des différences de comportement ont aussi été relevées entre l'affichage analogique et les autres affichages du type numérique {affichages pseudo-numé- rique et numérique avec signe moins} et entre l'affichage pseudo-analogique et l'affichage pseudo-numérique : plus de réponses exactes ont été relevées avec les affichages du type numérique qu'avec ceux du type analogique. En conséquence, dans le processus de mémorisation, les sujets ont tendance â mémoriser les affichages du type analogique approximativement (avec une erreur de une à cinq minutes) et à mémoriser les affichages du type numérique exactement. L'explication hypothétique que nous pouvons émettre est la suivante : Lors de la mémorisation, le cerveau procède â des simpli- fications pour ne pas mémoriser les 9,43 bits contenus dans l'affichage. Cette réduction du contenu de l'information peut se faire facilement avec l'affichage analogique. Arron- dir est une opération qui peut être réalisée optiquement : il suffit de considérer le repère des cinq minutes qui est le plus proche de l'aiguille des minutes. Avec l'affichage du type numérique, arrondir exige une opé- ration mentale; pour réduire le contenu de l'information, il est plus facile d'oublier un des chiffres de la série compo- sant l'affichage. Dans ce cas, les erreurs ne sont pas con- centrées autour de deux catégories (une et cinq minutes), mais sont réparties sur tout le domaine d'erreur. Il faut relever que l'affichage pseudo-numérique, qui se situe typologiquement entre l'affichage analogique et l'affi- chage numérique, a un comportement similaire à ce dernier type. 125 Les mauvaises performances de l'affichage pseudo-analogique s'expliquent par le fait que, dans notre expérience, il est le plus éloigné, typologiquement, des cadres connus. Son degré de signification est moindre. En règle générale, un matériel significatif est mieux mémorisé qu'un matériel peu significatif (Florès dans le Ny et al., 1964, p. 213). 126 4.3.3 Processus global du traitement de l'information L'évaluation des différents types d'affichages pour le processus global de traitement de l'information est réalisée en laboratoire avec les critères du temps d'exposition indi- viduelle, du temps de réaction verbale et de l'erreur de lecture. Une estimation de la phase d'apprentissage pour chaque affichage complète cette analyse. L'expérience qui sert à mesurer les temps de réaction et l'erreur de lecture a également été effectuée à l'Institut de psychologie de l'Université de Zurich avec le concours de deux étudiants {MM. H. Gygax et M. Vetsch). Dans le chapitre consacré à ces mesures {chap. 4.3.3.1), nous nous contentons de reproduire les résultats et de relater les aspects importants de la situation expérimentale.' 4.3.3.1 Mesure des temps de réaction et de l'erreur de lecture L'équipement expérimental est décrit dans l'annexe p. 215. L'évaluation de la lisibilité pour le processus global du traitement de l'information a été divisée en trois expériences distinctes. La première expérience a pour objet il'évaluation des deux affichages conventionnels, la seconde 1'évaluation des trois nouveaux types, pour les modes de lecture absolue et relative. Ces deux expériences ont été séparées afin d'optimaliser le processus d'apprentissage des nouveaux affichages. La troisième expérience traite de la lecture dichotomique pour les cinq types d'affichages. Elle se distingue des deux autres non seulement par la consigne donnée au sujet, mais aussi par le caractère de la réponse qui n'est plus quantita- tive mais qualitative. Le tab. 8 représente la planification des expériences. 127 AFFICHAGES analogique digital pseudoanalogique pseudonumérique numérique signe moins MODE DE LECTURE absolue PRECISION DE LECTURE 5 min. 1 min. IENCEI- ENCEIl relative 1 LTl U C > U Ul L < Ll EXPER 1min. dichotomique i XPERIENCE I I tab. 8 Les trois expériences ont nécessité 48 sujets ; 24 femmes et 24 hoirimes. Parmi les 48 sujets, 8 sont étudiants; les 40 autres proviennent de milieux divers. Les 48 sujets ont été répartis dans deux groupes correspon- dant à la série d'expériences suivante : - Groupe A (N = 24) : Expérience I Expérience II Expérience III - Groupe B (N = 24) : Expérience I Expérience II 1. absolue --±-x-u: 2 ce % CC 3 Q ce O I O ce K-I 213 A3 Equipement expérimental pour la mesure tachistoscopique Les stimuli représentant les affichages horlogers sont pré- sentés au sujet sous la forme de diapositives. Elles sont projetées sur un écran par l'intermédiaire d'un projecteur muni d'un obturateur. Un second projecteur, également équipé d'un obturateur, est utilisé dans ce dispositif. Son obturateur travaille en mode inversé par rapport â l'obturateur du premier projecteur; c'est-à-dire que quand le premier obturateur est ouvert, le second est fermé et réciproquement. Le second projecteur envoie sur l'écran une diapositive avec un point central bleu sur un fond gris clair semblable à ce- lui des affichages. Le sujet fixe ce point avant l'apparition de l'affichage. Au moment oü l'affichage est projeté, le re- gard du sujet est déjà centré sur l'affichage. Le fond gris clair est utilisé comme fond lumineux lorsque le premier obturateur n'est pas ouvert. Lorsque la diaposi- tive qui représente l'affichage apparaît, le sujet n'est pas ébloui. Le sujet est assis à 230 cm de l'écran qui est constitué d'un verre dépoli carré de 20 cm de côté. L'angle visuel est de 5°; il correspond S l'angle réel sous lequel l'affichage d'une montre-bracelet est perçu. Le milieu de l'écran est situé à la hauteur des yeux du sujet. L'opérateur peut régler la durée d'exposition de l'affichage (de 10 à 200 ms, dans notre cas) et commander son apparition. Ces opérations sont effectuées par une électronique de com- mande des obturateurs. 214 La fig. a9 montre la disposition de l'équipement experi- mental . fig. a9 La chambre dans laquelle l'expérience s'est déroulée était isolée de la lumière du jour et éclairée avec une intensité constante. 215 A4 Equipement expérimental pour la mesure .des temps d'expo- sition individuelle et de réaction verbale Le dispositif utilisé pour cette expérience est très semblable à celui qui a été conçu pour la mesure tachis- toscopique. Deux projecteurs munis d'obturateurs travail- lent en alternance. Le premier envoie sur un écran la diapositive qui représente l'affichage, le second une diapositive avec un point bleu central. En plus d'attirer l'attention du sujet avant l'apparition du stimulus, ce point est utilisé comme point de référence pour l'analyse des mouvements oculaires. Contrairement à la mesure tachis- toscopique, la durée d'exposition de l'affichage n'est pas programmée ; elle est déterminée par une commande à bouton- poussoir qui est entre les mains du sujet. Dès qu'il appuie sur le bouton, l'affichage apparaît et les deux compteurs sont enclenchés; dès qu'il le relâche, l'affichage dispa- raît et le premier compteur est arrêté, il affiche le temps d'exposition individuelle. Lorsque le sujet commence à verbaliser sa réponse, le second compteur est arrêté par l'intermédiaire d'un micro- phone, il affiche le temps de réaction verbale. Les deux compteurs affichent le temps avec une précision au 10~2 de seconde. La position du sujet par rapport à l'écran est identique à celle qu'il occupe dans l'expérience tachistoscopique. 216 La fig. alO représente l'équipement expérimental utilisé pour la mesure des temps d'exposition individuelle et de réaction verbale. MU Microphone ^*—Bouton- pressoir fig. alO 217 A5 Questionnaire Cette enquête a été réalisée du 15 mars au 15 avril 1978 dans les régions de Neuchâtel, Lausanne et Zurich. Les enquêteurs étaient des étudiants qui participaient à un séminaire de méthodologie en psychologie, durant lequel le questionnaire a été réalisé. Ils étaient donc parfaitement instruits et très motivés pour accomplir cette tache. Les enquêteurs étaient au nombre de 10 et ont interrogé 130 personnes. L'âge des personnes interrogées a été sélectionné selon la méthode des quotas qui permet d'établir un échantillon proportionnel à la réalité. La répartition de la population dans les autres catégories {sexe, profession et domicile), n*a pas pu être effectuée avec la méthode des quotas. Comme la dimension de notre échantillon est restreinte, certaines sous-populations seraient réduites a quelques unités. La correspondance d'une typologie des préférences avec une typologie de sous- populations {objectif secondaire; chap. 3.3) ne serait plus réalisable. Ainsi, la population interrogée ne correspond pas exacte- ment à un modèle réduit et proportionnel à la population suisse. 218 A5.1 Echantillon Les 130 personnes interrogées forment les classes suivantes: - AGE - SEXE de 15 à 24 ans de 25 à 39 ans de 40 â 65 ans hommes femmes - PROFESSION; professions manuelles 42 employés cadres ménagères personnes en formation 11 - DOMICILE : canton de NeuchStel hors du canton de Neuchâtel Nombre de personnes interrogées en pourcent 36 28« 43 33% 51 39% 74 . 57% 56 43% es 42 32% 35 27% 24 18% 18 14% .ion 11 8% 88 68% 42 32% 219 A5.2 Réponses au questionnaire Question 1 : COMBIEN DE MONTRES INDIVIDUELLES POSSEDEZ-VOUS ? Réponses : population : 130 personnes (100%) Remarque : Les réponses sont données en pourcent. La base sur laquelle les valeurs en pourcent sont calculées est donnée par le nombre de personnes qui ont répondu; il est appelé "population" (pour cette question, il est égal à 130). Ce nombre correspond à 100%. Pas de montre 1 % 1 montre 24 % 2 montres 30 % 3 montres 24 % 4 montres et plus 21 % Les personnes interrogées possèdent en moyenne 2,9 montres individuelles. Question 2 : COMBIEN DE MONTRES INDIVIDUELLES EN ETAT DE MARCHE POSSEDEZ-VOUS ? Réponses : population : 130 (100%) Pas de montre 4 % 1 montre 38 « 2 montres 28 % 3 montres 18 % 4 montres et plus 12 % Les personnes interrogées possèdent en moyenne 2,2 montres individuelles en état de marche. Cette question a été posée dans une autre enquête réalisée en Suisse en 1968 (Le Coultre et Beuchat, 1968). En mettant nos résultats sous une forme identique, la compa- raison suivante peut être réalisée : 220 résultats obtenus résultats obtenus en 1968 en 1978 population = 1000 (100%) population = 130 (100%) Pas de montre 1 montre 2 montres 3 montres et plus 9 % 4 % 59 % 38 % 25 % 28 % 7 % 30 % En 1978, les personnes possèdent plus de montres en état de marche qu'en 1968. Cette différence est significative à .001 (test de Kolmogorof-Smirnof). Remarque : Dans ce questionnaire, nombre de réponses ne peu- vent être reportées que sur des échelles nominales ou ordi- nales. une condition nécessaire pour l'utilisation d'un test statistique paramétrique est que les variables soient mesu- rées dans une échelle d'intervalle (Siegel, 1956, p. 19). En conséquence, les tests statistiques que nous avons utili- sés pour accepter ou rejeter l'hypothèse nulle H0 sont non- paramétriques . Question 3 : COMBIEN DE MONTRES INDIVIDUELLES UTILISEZ- VOUS EFFECTIVEMENT ? Réponses : population : 130 personnes (100%) Pas de montre 1 montre 2 montres 3 montres 4 montres et plus 11 % 60 % 22 % 5 % 2 % Les personnes interrogées utilisent effectivement en moyenne 1,3 montre. Question 4 : PORTEZ-VOUS UNE MONTRE ? SI VOUS AVEZ REPONDU JAMAIS OU OCCASIONNELLEMENT, POURQUOI ? 221 Réponses : 1ère partie de Ia question population = 130 (100%) sans réponse 2 % toujours 72 % souvent 11 % occasionnellemen t 8 % jamais 7 % 2ëme partie de la question population = 20 (100%) 1) raisons utilitaires 35 % (inutilité de la montre) 2) raisons professionnelles 30 % (environnement qui détériore la montre) 3) raisons liées au bien-être 30 % (le port de la montre est désagréable) 4) autres 5 % L'hypothèse nulle selon laquelle la population interrogée n'a pas tendance à porter toujours une montre peut être re- jetëe avec le niveau .01 (test de Kolmogorof-Smirnof). Question 5 : A QUEL AGE AVEZ-VOUS REÇU VOTRE PREMIERE MONTRE ? Réponses : Sur les 130 personnes interrogées, 2 déclarent n'avoir jamais reçu de montre. population : 128 (100%) 222 L'histogramme des réponses est représenté par la fig. all. FNS fig. all L'âge moyen est de 12.1 ans. Différenciation en fonction de la classe d'Sge : personnes âgées de 15-24 ans personnes Sgées de 25-39 ans personnes âgées de 40-65 ans âge moyen 10,5 ans 11,5 ans 14 ans L'hypothèse nulle selon laquelle la sous-population âgée de 15 à 24 ans a reçu sa première montre au même âge1que la sous-population âgée de 40 à 65 ans peut être rejetée au ni- veau .001 (test de Kolmogorof-Smirnof). Question 6 : A CERTAINES OCCASIONS (vacances, week-end, nuit, bains, etc.), VOUS SEPAREZ-VOUS DE VOTRE MONTRE ? SI OUI, A QUELLES OCCASIONS ? 223 Réponses : lëre partie de la question population : 130 personnes (100%) sans réponse : 10 % oui : 84 % non : 6 % 2ème partie de la question population : 109 personnes (100%) Les réponses sont réparties dans 7 catégories. Comme les personnes pouvaient décrire plusieurs situations pour les- quelles elles se séparaient de leur montre, les catégories mentionnées ne sont pas exclusives; la somme des résultats en pourcent est donc supérieure â 100%. pendant le bain pendant la nuit pendant les vacances pendant les loisirs pendant les week-ends pendant le travail pendant le sport autres occasions 83 % 41 % 16 % 12 % 8 % 12 % 6 % 10 % La différence entre les personnes qui se séparent de leur montre à certaines occasions et celles qui ne s'en séparent jamais est significative à .001 (y2 = 10,83; n théorique X2 , , = 87,19) . A empirique ' Question 7 : LA MONTRE C'EST ... Cette question du type "Phrase â compléter" a été évaluée par une analyse de contenu. Les mots-clés sont répartis dans 7 catégories. Les valeurs en pourcent représentent la fréquence des mots- clés relevés. Chaque réponse a pu être codée avec un seul mot-clé. 224 Réponses : population : 123 personnes (100%) (7 personnes n'ont pas répondu) aspects utilitaires 1) utilité 48 % ¦ 2) nécessité 28 % aspects techniques 3) technique 3 % 4) précision 2 % aspect esthétique 5) esthétique 7 % aspect social 6) mode 1 % aspect affectif 7) affectivité 2 % autres aspects 6 % personnes indifférentes 5 % Remarque : Les résultats en pourcent sont arrondis; la somme peut être différente de 100%. Question 8 : ETES-VOUS INCOMMODE SI VOUS AVEZ OUBLIE VOTRE MONTRE ? i EN QUOI ETES-VOUS INCOMMODE ? Réponses : lëre partie de la question population : 130 (100%) sans réponse : 2 % oui : 62 % non : 28 % pas d'expérience : 9 % 2èrne partie de la question population ayant .répondu oui à la lëre partie : 80 (100%) Les différentes causes ont été classées dans les catégories suivantes : perte de la notion du temps raisons affectives raisons professionnelles désagrément dfl à la recherche d'un autre indicateur (demander l'heure a quelqu'un par exemple) 40 % 23 % 17 % 9 % 225 habitude autres raisons 4 % 7 % Les personnes interrogées sont incommodées si elles ont oublié leur montre. La différence entre les réponses affir- matives et les réponses négatives est significative à .001 (X* . = 13,82; x2 . . = 55,75) . n théorique "¦ empirique Question 9 : REMARQUEZ-VOUS LA MONTRE QUE PORTENT VOS AMIS OU LES PERSONNES QUE VOUS RENCONTREZ ? POURRIEZ-VOUS DONNER LES CARACTERISTIQUES D'UNE MONTRE QUE VOUS AVEZ AINSI VUE ? Réponses : lëre partie de la question population = 130 (100%) sans réponse souvent parfois jamais 1 % 31 % 53 % 15 % 2ëme partie de la question Le type de montre est très différent selon qu'il est des- tiné aux hommes ou aux femmes. Nous avons donc différencié l'analyse du contenu des réponses en fonction du sexe. Cinq catégories correspondant à cinq points d'accrochage visuel différents ont été établies : HOMMES : population = SO (100%) FEMMES : population = 39 (100%) forme de la montre matériaux utilisés couleur du cadran ou de la boîte marque de la montre aspect fonctionnel (chronographe, calculatrice, etc.) autres femmes hommes 54 % 62 % 33 % 22 % 33 % 6 % 8 % B % 5 % 26 % 31 % 20 % 226 Kernargue : Le total est supérieur à 100%, différents points d'accrochage ayant pu être remarques par une même personne. La majorité des personnes interrogées affirment remarquer, parfois ou souvent, la montre des personnes qu'elles ren- contrent. La différence entre ces personnes et celles qui n'ont jamais fait une observation semblable est signifi- cative au niveau .001 (x* , , = 10,83; x2 , , = 61,40). A théorique empirique En outre, 35 hommes (70% des hommes qui ont remarqué une montre) évoquent des points d'accrochage ayant trait a l'esthétique (forme de la montre, matériaux utilisés, couleur du cadran ou de la boîte). 31 femmes (79% des .fem- mes qui ont remarqué une montre) évoquent les mêmes points d'accrochage. Statistiquement, il n'y a pas d'interaction entre le sexe et le fait de relever des aspects esthétiques ou d'autres aspects sur la montre (X8..,.* . =.3,84; * A théorique ' X2 , , = 1,03). "¦ empirique En revanche, l'hypothèse nulle selon laquelle il n'y a pas d'interaction entre le sexe et le fait de relever des aspects ayant trait 3 la couleur d'une partie de la montre ou de relever d'autres aspects peut être rejetée au niveau .001 (y* t = 10,83; x2 , ¦ = 11,10). Les femmes * théorique A empirique sont donc plus sensibles que les hommes à la couleur. L'hypothèse nulle selon laquelle il n'y a pas d'inter- action entre le sexe et le fait de relever des aspects fonctionnels ou de relever d'autres aspects peut être reje- tée au niveau .01 (x* - , = 6,64; x2 « < = 6,81). A théorique ' A empirique Les hommes sont donc plus sensibles que les femmes aux as- pects fonctionnels de la montre. 227 Question 10 : SI LA MONTRE N'AFFICHE PAS LA SECONDE, EST-CE QUE CELA VOUS ENNUIE ? SI OUI, POURQUOI ? Réponses : lëre partie de la question population = 130 (100%) sans réponse oui non 0 % 25 % 75 % 2ëme partie de la question Trois catégories ont été établies : population = 33 (100%) fonction de chronométrage nécessité de la précision à la seconde nécessité de percevoir le mouvement autres 49 % 24 % 9 % 18 % La différence entre les réponses affirmatives et les réponses est sign = 31,51) . négatives est significative à .001 (Xzthé = 10,83; empirique Question 11 : QUAND VOUS LISEZ L'HEURE, Y A-T-IL DES MOMENTS OU CELA VOUS FAIT ACCELERER UNE ACTIVITE (aller plus vite dans votre travail, par exemple) ? Réponses : population = 130 (100%) sans réponse oui souvent parfois oui, parfois non rarement ou jamais 0 % 32 % 53 % 15 % La population interrogée présente une tendance à accélérer son activité lorsqu'elle lit l'heure. Cette tendance est significative à .01 (test de Kolmogorof-Smirnof). 228 Question 12 : SI LE TEMPS VOUS SEMBLE LONG, REGARDEZ-VOUS L'HEURE PLUS SOUVENT ?' POUVEZ-VOUS CITER UN CAS ? Réponses : 1ère partie de la question population = 130 sans réponse : 1 % oui : 76 % non : 23 % 2ême partie de la question La presque totalité des cas cités relève de l'attente d'un événement particulier ou de l'ennui rencontré lors d'une activité fort peu intéressante; dans ce dernier cas, il s'agit d'attendre le moment où cette activité prend fin. L'hypothèse nulle selon laquelle il n'y a pas de différence entre la fréquence des réponses affirmatives et la fréquence des réponses négatives peut être rejetée avec la probabilité .001 de se tromper (x2 „ = 10,63; xz = 36,91). théorique empirique Question 13 : QUEL EST LE PRINCIPAL AVANTAGE D'UNE MONTRE A AIGUILLES ? Réponses : Quatre avantages différents sont ressortis de l'enquête population = 130 (100%) lisibilité (lectures relatives) esthétique manipulation habitude autres ne voient pas d'avantage 58 % 18 % 5 % 4 % 2 % 14 % Question 14 : QUEL EST LE PRINCIPAL AVANTAGE D'UNE MONTRE ELECTRONIQUE NUMERIQUE ? 229 Réponses : Quatre avantages différents sont ressortis de l'enquête population = 130 {100%} précision du mouvement 24 % lisibilité (lectures précises) 12 % avantages techniques 5 % fonctions (chronométrage} 4 % autres 6 % ne voient pas d'avantage 50 % Question 15 : PORTEZ-VOUS ACTUELLEMENT UNE MONTRE A AIGUILLES Ou UNE MONTRE NUMERIQUE, OU LES DEUX SELON LES CIRCONSTANCES ? SI VOUS PORTEZ LES DEUX, A QUELLES OCCASIONS PORTEZ-VOUS PLUTOT UNE MONTRE NUMERIQUE ? SI VOUS PORTEZ LES DEUX, QUELLE EST CELLE QUE VOUS PORTEZ LE PLUS SOUVENT ? Réponses : 1ère partie de la question population = 130 (100%) aucune ; 9 % montre analogique : 75 % montre numérique : 10 % les deux ; 5 % 2ëme partie de la question population = 7 La situation principale évoquée est la profession : une grande précision de lecture est nécessaire (trois personnes) 3ëme partie de la question population = 7 Les trois personnes qui utilisent leur montre numérique dans des situations professionnelles portent plus souvent ce genre de montre, alors que les quatre autres qui évoquent d'au- tres situations utilisent plus fréquemment la montre analogique. 230 Question 16 : SI VOUS PORTEZ (toujours ou parfois) UNE MONTRE NUMERIQUE, TROUVEZ-VOUS QU'ELLE EST PLUS UTILE QUE LA MONTRE A AIGUILLES ? SI OUI : POURQUOI ? SI NON : POURQUOI ? Réponses : Remargue : Sur les 130 sujets interrogés, 7 portent les deux types d'affichages et 13 portent une montre à affichage numé- rique. Pour augmenter la sous-population des porteurs de montre à affichage numérique, et, par conséquent, la signi- fication des résultats, nous avons interrogé 12 personnes supplémentaires portant ce genre de montre. Cette remarque est valable pour les questions 16, 20 et 21. 1ère partie de la question population = 32 (100%) sans réponse : 9 % oui : 41 % non : 50 % 2ëme partie de la question (réponse affirmatives) population = 13 (100%) Trois raisons ont été invoquées : précision lisibilité (lectures précises) fonctions intégrées dans la montre autres raisons 62 % 46 % 23 % 8 % Remarque : Plusieurs raisons ont pu être invoquées par une même personne, le total est donc supérieur à 100%. Il faut comprendre, par exemple, que la précision a été évoquée par 62% des personnes interrogées. 3ëme partie de la question (réponses négatives) population = 16 (100%) 231 Deux raisons principales ont été invoquées : mauvaise lisibilité manipulation peu pratique autres raisons 63 % 31 % 19 % L'hypothèse nulle selon laquelle la fréquence des réponses affirmatives et celle des réponses négatives sont égales (1ère partie de la question) ne peut pas être rejetée (test du xz)- Question 17 : SI VOUS N'AVEZ PAS DE MONTRE NUMERIQUE (mais seulement une à aiguilles) EN AIMERIEZ-VOUS UNE ? POURQUOI ? Réponses : lëre partie de la question population = 98 (100%) sans réponse : 6 % oui : 13 % non : 81 % 2ëme partie de la question (réponses affirmatives) population = 13 (100%) Sept personnes (54%) évoquent l'attrait de la nouveauté et le désir de tester ce produit; les 6 personnes restantes donnent des raisons diverses. population = 79 (100%) (réponses négatives) Lors de l'analyse de contenu des réponses, quatre catégories principales ont été relevées : mauvaise lisibilité : 30 % manque d'esthétique : 22 % manipulation peu pratique : 20 % (boutons-poussoir) inutilité : 20 % autres défauts : 19 % 232 Remargue : Certaines personnes ont donné plusieurs raisons, le total n'est pas égal ä 100%. La différence entre la fréquence des réponses positives et celle des réponses négatives est significative 3 -001 (x! =10,83; y2 = 47,35) . ** théorique ±v'OJ* * empirique 4"JJ' Question 18 : LES MONTRES NUMERIQUESiSONT-ELLES PLUS BELLES QUE LES MONTRES A AIGUILLES ? Réponses : population = 130 (100%) sans réponse oui non indifférent 2 % 4 % 70 % 24 % La différence entre la fréquence des réponses affirmatives et celle des réponses négatives est significative à .001